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“La crise financière internationale et son impact sur le Mali”. C’est sur cette question d’actualité que le gouvernement a été interpellé au cours de sa plénière, par l’Assemblée nationale, le jeudi 27 Novembre 2008. La séance était présidée par le président de l’institution, l’honorable Dioncounda Traoré.


Les ministres entendus par l’Assemblée :
Abou Bakar Traoré des Finances et Ahmadou Abdoulaye Diallo de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce. Les échanges sur la question ont duré plus de deux heures, mais ont permis aux députés d’être bien édifiés sur les origines et manifestations de la crise, sur ses impacts et leurs aspects aux plan financier et économique, et sur les réponses apportées par le gouvernement.

De l’intervention du ministre des Finances, il est ressorti que cette crise financière a un impact réel sur les économies. Du rapport établi par la Commission des Finances aux analyses faites à ce jour, il ressort qu’à l’origine, cette crise est liée au système de prêts hypothécaires à risque pratiqués par les banques américaines qui ont consenti des prêts immobiliers à des bénéficiaires qui se sont avérés insolvables et de surcroît, confrontés à des taux d’intérêts exorbitants. Ces pratiques ont été entretenues et favorisées par la possibilité de transformer ces créances immobilières en titres susceptibles d’être rendus à d’autres institutions financières.

Ainsi, après avoir donné des explications sur les manifestations de cette crise, l’Assemblée nationale, à travers la Commission spécialisée, a tenté, dans son rapport, de montrer les effets sur l’économie, sur les plans mondial, sous-régional et national, d’où on retient que les banques maliennes, à l’instar de celles de l’UEMOA, ne sont pas engagées dans des opérations portant sur des produits financiers à risque.

Elles sont régies par une règlementation bancaire qui limite leurs avoirs extérieurs auprès des institutions financiers étrangères au règlement des opérations courantes. Et le rapport de l’Assemblée nationale, de préciser : s’il est admis que la croissance économique du Mali reste plus dépendante de la pluviométrie que de l’environnement international, il est indéniable que la persistance du ralentissement de l’activité économique mondiale affectera le programme de développement en cours.

Dans la conclusion de ce rapport présenté par l’Assemblée, le commerce a par ailleurs laissé plusieurs questions en suspens. Entre autres, dans l’hypothèse où la crise financière devrait se poursuivre, en tenant compte de la vulnérabilité de l’économie malienne, peut-on envisager atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et les objectifs définis dans le Cadre Stratégique de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (CSCRP)?

Les efforts du gouvernement et les acquis obtenus dans la politique d’amélioration de l’emploi ne risquent-ils pas d’être annihilés par les effets pervers de cette crise? De même, quelles pourraient être les conséquences de cette situation, au plan social? Au regard de l’ampleur du phénomène, les députés ont beaucoup insisté dans leurs questions, amenant les membres du gouvernement interpellés à fournir toutes les explications nécessaires.

Au plan des Finances Publiques, il faut rappeler que notre pays reste surtout dépendant des bailleurs de fonds. A tire d’illustration, on note qu’en 2009, il a été prévu un montant total de l’aide budgétaire de 120,4 milliards de FCFA pour le financement du budget prévisionnel, dont 36,9 milliards de FCFA au titre des dons budgétaires, 45,9 milliards au titre de l’appui budgétaire sectoriel, et 376 milliards de FCFA de prêts budgétaires. Soit 2,9% du PIB (Produit Intérieur Brut) et 13,3% du montant total des recettes et dons.

Au cours de cette séance d’interpellation, les membres du gouvernement sont revenus sur tous les aspects de cette crise financière internationale et son impact sur l’économie de notre pays. Aussi, leurs explications ont convaincu les honorables élus de l’Assemblée nationale, ainsi que les populations du pays.

Laya DIARRA

28 Novembre 2008