Partager

Les députés ont voulu en savoir plus sur la crise financière internationale, ses répercussions sur l’économie malienne, le pouvoir d’achat et la vie des masses laborieuses. Pour ce faire, les représentants du peuple n’ont pas hésité à faire appel, dans le cadre d’une séance d’interpellation, aux ministres des Finances, Abou-Bakar Traoré et de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce, Ahmadou Abdoulaye Diallo.

Dans leurs interventions, les représentants du gouvernement ont fait la genèse de la crise actuelle qui est partie de la crise des crédits hypothécaires aux Etats-Unis (les fameuses sub-primes) avant de s’étendre au système bancaire américain. Et, tel un cancer, au reste de l’économie américaine, à l’économie européenne et à celle de certains pays émergents. Cette crise fait suite à deux autres qui ont marqué l’année 2008.

Il s’agit de la crise alimentaire qui s’est traduite par une flambée sans précédent des prix des denrées de premières nécessités et la hausse vertigineuse des prix des produits pétroliers consécutive à l’explosion du prix du baril qui a dépassé le pic historique des 140 dollars avant de retomber, aujourd’hui, aux alentours de 50 dollars. Pour amortir le choc de ces crises et sauvegarder le pouvoir d’achat des travailleurs, le gouvernement a pris une série de mesures, à l’image des exonérations, a relevé le ministre Abou Bakar Traoré.

Parlant de l’impact immédiat de la crise financière sur l’économie malienne, le ministre des Finances a laissé entendre qu’il n’y a nullement lieu de s’inquiéter dans la mesure où la participation de l’Afrique aux activités boursières à l’échelle mondiale est de moins de 2% et seulement 17 pays africains possèdent des bourses de valeurs.

Le Mali, à l’instar de la quasi-totalité des pays africains, est donc à l’abri des «produits toxiques» du système financier de l’Occident et l’Etat est là pour garantir les déposants et permettre à l’activité bancaire de se poursuivre normalement.

S’il n’ y a pas de péril en la demeure s’agissant des effets à court terme, à moyen et long termes les pays africains, partant le Mali, pourraient pâtir de la récession des économies des pays développés, notamment les pays européens qui sont nos principaux clients.

Le fléchissement des prix des matières premières pourrait se poursuivre. Mais, là il convient de nuancer les choses. Par exemple, la baisse du prix du pétrole pourrait se faire ressentir positivement sur la facture pétrolière de notre pays.

Quant à l’or, le premier produit d’exportation du Mali, pour le moment la tendance de son prix est plutôt haussière. Selon, en effet, le ministre Abou Bakar Traoré, le prix de l’once est passé de 750 à 830 dollars l’once.

Le ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce, Ahmadou Abdoulaye Diallo, a saisi l’occasion pour parler devant les élus du peuple et sur les antennes de l’ORTM – la séance était retransmise en directe – des dossiers prioritaires de son département, y compris la finalisation du dossier relatif à la construction très prochaine d’une cimenterie au Mali.

Pour lui, les investisseurs étrangers devraient plutôt profiter de cette crise financière, qui ne finit plus d’éprouver les économies des pays développés, pour venir investir en Afrique, le continent de l’avenir. Les questions des élus du peuple ont surtout tourné autour des aides budgétaires, du panier de la ménagère et d’une kyrielle de préoccupations spécifiques.


Yaya SIDIBE

28 Novembre 2008