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Suite à la signature d’un contrat de partenariat entre la Fédération Malienne de Football (FEMAFOOT) et la Société des télécommunications Ikatel le 26 décembre dernier, le ministre des Sports, Natié Pléah, a pris ses distances vis-à-vis de l’équipe que dirige Salif Kéïta.

D’abord, il a refusé de présider cette cérémonie pour la simple et bonne raison qu’il n’a pas eu connaissance du contrat entre la FEMAFOOT et IKATEL. Ensuite, par ses soins, le directeur du stade Omnisports Modibo Kéïta a enlevé les panneaux publicitaires d’Ikatel qui étaient implantés conformément au partenariat.

Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous le pont et les commentaires ne cessent de se multiplier. Conséquence : le championnat national de première division est momentanément arrêté.

Pour avoir d’amples informations sur cette question d’importance nationale, l’honorable député, Me Demba Traoré, a usé de l’article 90 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale pour interpeller le ministre des Sports, Natié Pléah, au chapitre des questions orales.

Cette séance de face-à-face entre l’interpellateur et l’interpellé dure au maximum quatre vingt dix minutes. C’est dire que le jeune et bouillant député sera le seul à pouvoir poser des questions au ministre le lundi 16 janvier prochain. L’interpellation doit être diffusée en direct sur la radio et la télévision nationales.

Selon les règles établies, le député a l’obligation d’envoyer ses questions au ministre interpellé avant le jour « J ».

L’honorable Demba Traoré du CNID, par ailleurs président de la commission Loi, a déjà sacrifié à cette exigence. Aussi, sommes-nous en mesure de présenter les huit questions qu’il a bien voulu adresser au ministre Natié Pléah.

Les voici :

1) Est-ce à dire qu’une autre crise se profile à l’horizon ?

2) Quelle est, selon vous, la valeur juridique du contrat passé entre la FEMAFOOT et IKATEL ? Engage t-il l’Etat malien ?

3) Est-ce que la Fédération était obligée d’associer votre département à la conclusion de ce contrat ?

4) Si oui, quelles peuvent être les conséquences d’un tel acte ? Sinon, pourquoi ce blocage de votre département ?

5) Pouvez vous m’expliquer le contenu de la délégation de pouvoir faite aux fédérations tout en précisant les limites fixées à ces dernières ?

6) Est-ce que vous pensez que « ce bras de fer » entre la Fédération et votre département est profitable au football malien ?

7) Quelle est aujourd’hui la situation réelle du contrat signé avec Malamine Koné ?

8) Depuis votre arrivée à la tête du Département, quels sont les actes posés par vos soins pour que notre football aille de l’avant ? Est-ce que je peux connaître les premiers résultats ?

Voilà les interrogations auxquelles le ministre Natié Pléah est tenu d’apporter des réponses appropriées. Le député Demba Traoré a la possibilité de réagir aux réponses données à travers des questions de relance. Il peut également faire des commentaires et donner son point de vue sur les éléments de réponse.

Rappelons que notre équipe nationale a enregistré des résultats catastrophiques aux éliminatoires combinées CAN-Coupe du Monde 2006. Ce qui a amené l’Assemblée nationale à mettre en place une commission ad hoc sur la crise du football malien, présidée par l’honorable Chaka Batouta et comprenant, entre autres, Arboncano Boubèye Maiga et Me Demba Traoré lui-même.

Par la suite, le ministre des Sports d’alors, Moussa Balla Diakité, a été interpellé par l’Assemblée nationale et nombreux sont les députés qui avaient posé des questions relatives surtout au contentieux qui opposait la FEMAFOOT dirigée par Tidiani Niambelé et le ministre Moussa Balla Diakité du PARENA.

D’importantes recommandations ont sanctionné cette séance d’interpellation. Quelques semaines après intervint un réaménagement technique qui emporta le représentant du parti du bélier blanc au sein du gouvernement Pinochet.

De l’autre côté, le président Niambelé a été balayé et une nouvelle équipe a pris les rênes de la FEMAFOOT avec à sa tête Salif Kéïta.

Nombreux sont les Maliens qui ont pensé qu’avec ces révolutions de palais, les choses allaient changer dans les milieux footballistiques. Mais, c’est sans compter avec les mauvaises habitudes qui ont la vie longue.

Le football malien connaît encore une nouvelle crise. Elle sera débattue lundi, de façon publique, à l’Hémicycle.

A suivre.

Chahana TAKIOU

13 janvier 2006.