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Le 2ème vice-président du Bureau Exécutif National de l’Union pour la République et la Démocratie (BEN/URD), M. Oumar Ibrahim Touré a été suspendu pour 6 mois de toutes les activités du parti à compter du 27 septembre 2008 pour cause de travail fractionnel préjudiciable à la cohésion et à l’unité du parti de la poignée de mains, emblème de l’URD.

Cette mesure disciplinaire a été diversement interprétée dans les structures de base du parti. Au lieu de reconnaître son tort et présenter ses excuses, Oumar et sa clique ont joué à l’intox et à la désinformation.

Des émissaires du ben sur le terrain

Pour rendre compte des décisions du BEN relatives à la gestion de cette crise et par là même donner la vraie information aux militants à la base, des émissaires de l’instance dirigeante de l’URD qu’est le BEN sont présentement sur le terrain.

C’est dans ce sens qu’une délégation conduite par Mamadou Diawara, 1er adjoint au secrétaire général, comprenant entre autres Mme Diallo Awa Dicko, secrétaire aux finances du mouvement national des femmes URD, Ibrahim Boré, 1er adjoint au secrétaire à la communication du mouvement national des jeunes URD, s’est rendue successivement dans les sections de Koulikoro et Banamba le samedi 18 octobre 2008.

Dans les deux localités visitées, situées respectivement à 60 et 150 km de Bamako vers l’Est et le Nord-Est du Mali, un seul point était à l’ordre du jour: information des militants et responsables à la base sur la suspension du 2ème vice-président.

Les fautes commises par le deuxième vice-président

C’est aux environs de 10 heures le samedi 18 octobre dernier que la délégation officielle du BEN/URD est arrivée à Koulikoro, capitale du Mégétan. Elle a été accueillie au siège régional du parti situé en plein centre de la ville au bord du goudron par le secrétaire général de la section, M. Youssouf Traoré, entouré des autres membres de son bureau.

Après l’accueil et les salutations d’usage, le travail d’information, objet de la rencontre a véritablement commencé. Le chef de la délégation, M. Mamadou Diawara a d’abord fait le compte rendu détaillé de la réunion ordinaire du BEN/URD du 27 septembre 2008. Les représentants du mouvement national des femmes et celui des jeunes du parti ont chacun donné des explications par rapport aux actes que les femmes et les jeunes ont posés depuis l’éclatement de la crise.

Ensuite, les émissaires du BEN se sont prêtés aux questions formulées par les participants. Ainsi, selon les informations fournies par le secrétaire général, c’est la section de Ségou qui a saisi le secrétariat exécutif du parti le 20 septembre 2008 d’une situation anormale qui a conduit la section à tenir une réunion extraordinaire pendant le week end du 6 au 7 août 2008.

La situation anormale dont il s’agit est relative à une réunion secrète organisée par Oumar Ibrahim Touré avec une dizaine de secrétaires généraux des sous-sections du cercle lors de son passage au pied-à-terre du gouvernorat de Ségou entre 23 heures et 2 heures du matin.

Les participants à cette réunion ont été convoqués par des personnes non habilitées, n’appartenant pas aux structures du parti, et en évitant soigneusement d’en informer les membres du bureau de la section. De plus, au cours de cette réunion qui a été tenue au gouvernorat, des propos tendant à diviser le parti ont été tenus par Oumar Ibrahim Touré. Au regard de la gravité des faits, le bureau de la section de Ségou a convoqué une réunion extraordinaire le 06/09/2008.

Au terme de cette réunion d’explication à laquelle ont participé, les membres de la section, les députés de la région, les élus nationaux, les élus municipaux et les délégués de vingt sous-sections sur trente, il a été établi que Oumar Ibrahim Touré a organisé une rencontre à l’insu de la direction du Parti à Ségou.

Vu la gravité du comportement du deuxième vice-président du Parti, la section de Ségou a adopté et transmis, au Bureau Exécutif National, un procès verbal retraçant les faits et une résolution demandant des sanctions contre l’intéressé. Le Secrétariat Exécutif National du Parti, après exploitation du Procès Verbal et de la résolution de la réunion extraordinaire de la section de Ségou tenue le 06/09/2008, a estimé nécessaire d’écouter au sein d’une commission les membres de la section de Ségou, les membres du BEN, pour plus d’éclairage sur les agissements de Oumar Ibrahim Touré.

La procédure adoptée

La commission s’est donc réunie, sous la présidence du premier-vice président du parti, et en présence de Oumar Ibrahim Touré, deuxième vice-président, Amadi Fadel Dramé, huitième vice-président, membre de la section de Ségou, Madani Traoré, deuxième secrétaire chargé des questions électorales, coordinateur de la région de Ségou, Sékou Siga Bouaré député à l’Assemblée Nationale, secrétaire général de la section de Ségou et membre du BEN et enfin Ahmed Sékou Touré, président du mouvement national des jeunes, membre de la section de Ségou et du BEN. C’était le vendredi 26 septembre 2008 au siège du Parti.

Au terme des échanges, les explications fournies, par Oumar Ibrahim Touré, n’ont pas convaincu les responsables de Ségou qui ont demandé en conséquence et à l’unanimité de poser le problème en réunion du BEN le samedi 27 septembre 2008, ce qui fut fait.

Au cours de cette réunion du BEN, le premier vice-président, Me Abdoul Wahab Berthé a rendu compte de ses entretiens avec les deux parties la veille, d’une part, sur les griefs de la section de Ségou à l’endroit de Oumar Ibrahim Touré qui sont :

– rencontre nocturne avec plus d’une dizaine de secrétaire généraux de sous-sections convoqués à cet effet par des personnes n’appartenant pas aux structures du parti, tenue au pied-à- terre du gouvernorat, mais surtout en évitant soigneusement d’en informer les membres du bureau de la section ;

– tenue de propos tendant à diviser les responsables du Parti (section et sous-sections). D’autre part, les explications fournies par Oumar Ibrahim Touré, sont qu’il n’a jamais convoqué qui que ce soit et n’a commis personne pour ce faire et qu’il n’aurait tenu aucun propos de nature à diviser le parti. Dès lors il appartenait aux membres du BEN de se fonder sur leur intime conviction sur la gravité des actes posés et la suite à donner.

– Le premier vice-président, président de séance, a demandé aux membres du BEN de se prononcer sur l’opportunité d’une sanction ou non sur les faits précités. La majorité absolue des membres présents a retenu le principe de la sanction contre Oumar Ibrahim Touré, consultation à laquelle il à participé lui même à la définition des modalités. Après cette première consultation qui a retenu le principe de la sanction, le président de séance a demandé aux membres de voter la nature de la sanction à appliquer.


Là aussi, la majorité absolue s’est dégagée pour l’application de la sanction <>. Une dernière consultation, toujours par voie de vote a consisté, à déterminer la durée de la sanction. Ce résultat a donné six mois de suspension de l’intéressé ce, à compter du 27/09/2008. Il est à préciser que tous les votes se sont déroulés à bulletins secrets et chaque foi, il s’est dégagé une majorité absolue.

Les bases juridiques de la sanction

Les sanctions au sein du parti sont prévues par les articles 12 à18 du règlement intérieur. Les articles 16 et 17 en particulier délimitent le degré de compétence des différents organes du parti en la matière (comité, sous section, section, BEN).

L’esprit du règlement intérieur est que chacun des organes ne peut aller au-delà d’une certaine sanction. Ainsi, le comité ne peut aller au-delà de l’avertissement, la sous-section au-delà du blâme, la section au-delà de la suspension, le BEN pouvant aller seul jusqu’à l’exclusion. Il appartient à un organe qui souhaite infliger à un de ses membres une sanction qui dépasse sa propre compétence, de se référer à l’organe supérieur.

Peut-on en effet croire un seul instant que les textes ont voulu dire que dans tous les cas de figure, il faut que tous les échelons se prononcent (le comité donne l’avertissement, la sous-section le blâme, la section la suspension, le bureau exécutif national l’exclusion) pour qu’un membre d’un comité par exemple puisse faire l’objet d’une suspension? Assurément que non!

Autrement dit, la sous-section ne pourrait infliger un avertissement, la section un blâme et le BEN une suspension sans passer par tous les organes inférieurs qui pourraient, à la limite, même bloquer la démarche en ne se prononçant pas, ce qui installerait fatalement l’anarchie au sein du parti.

C’est dire, que hormis le cas d’une sanction voulue par un organe inférieur et qui dépasse sa compétence, les organes supérieurs peuvent, sans qu’il n’y ait eu au préalable une sanction émanant de l’organe inférieur, prononcer une sanction sans pouvoir dépasser eux-mêmes leur propre compétence, selon le principe bien connu selon lequel <<qui peut le plus peut le moins>>.

Koulikoro demande l’allégement de la sanction de Oumar

Après l’exposé des faits, la parole fut donnée aux participants. C’est ainsi que l’une des intervenants, qui a au préalable rencontré le député de Bankass Tidiane Guindo (l’un des partisans de Oumar en mission d’infiltration à Koulikoro le samedi 18 octobre) a demandé au BEN l’allègement de la sanction qui frappe le 2ème vice-président.

Le secrétaire général du parti, en réponse à cette doléance, n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Il a été clair dans ses explications. “On a arrêté une hémorragie. Chaque militante et chaque militant doit faire des élections communales, de 2009 une affaire personnelle”, a martelé M. Diawara. Après explications, tous les participants ont conclu que la brave dame était en mission du député Tidiane Guindo, de Bankass qu’elle a d’ailleurs démasqué.

La rencontre de Koulikoro s’est achevée aux environs de 12 heures par une séance de prise de photos des membres du BEN et des militants de la section pour immortaliser la réunion du 18 octobre 2008.

Banamba favorable a l’exclusion définitive de Oumar Ibrahim Touré de l’URD

Si à Koulikoro, on a demandé au BEN/URD l’allègement de la sanction qui frappe le 2ème vice-président depuis le 27 septembre dernier, par contre, la section de Banamba (à 90 km de Koulikoro) est favorable à une exclusion définitive de Oumar Ibrahim Touré de l’URD. Comme à Koulikoro, ce sont les mêmes informations qui ont été livrées à Banamba où les émissaires du BEN ont été accueillis par M. Samba Diallo, secrétaire général de la section, entouré d’une foule nombreuse.

La rencontre de Banamba a enregistré la présence de cinq députés URD venus rehausser l’éclat de la cérémonie. Les députés qui ont fait le déplacement de Banamba sont Bâh Niakaté, Mamadou Thiam, Ibrahima Dianéssy, Amidou Konaté et Gouagnon Coulibaly. Le porte-parole des députés, l’Honorable Bâh Niakaté a fait ressortir les actions entreprises par le groupe parlementaire URD à l’Assemblée Nationale pour la résolution de cette crise. Toutes ces démarches n’ont pas produit l’effet escompté.

L’affaire se trouve maintenant entre les mains de la Commission de Conciliation et d’arbitrage qui doit produire un rapport dans un mois. La mission s’est achevée dans l’après-midi au stade municipal de Banamba où la délégation du BEN/URD, conduite par son secrétaire général Mamadou Diawara, a assisté à une manifestation populaire dédiée à la 6ème édition de la “Super Coupe ATT, vacances 2008”, jouée à Kayes et dont l’équipe de Banamba a été sacrée championne.


Daba Balla KEITA

20 Octobre 2008