« Le grand Guide Mouammar Kadhafi est le plus sage, le plus sincère, le plus fidèle de ceux qui se préoccupent des causes de l’Afrique et du monde ». Ainsi s’exprimait Mahmoud Mohamed Ali, porte-parole des tribus touarègues du grand Sahara, lors de leur rencontre avec le dirigeant libyen à Oubari (Libye).
Il a, en outre, ajouté qu’il ne saurait exister d’autre endroit pour le règlement des différends et l’extinction des incendies en dehors de la Libye. Les notables touaregs sont résolus à trouver une solution à la crise du nord. Mais déjà, ils ont compris que les armes ne sont pas la solution, au contraire, elles sont causes de déchirements et de sous-développement.
« L’heure est pour l’action, retroussons nos manches et oublions nos haines », a dit leur porte-parole. Le colonel Kadhafi n’a pas été choisi au hasard par eux. Il incarne à leurs yeux celui dont les préoccupations premières sont l’être humain, le sort de ses compatriotes, mais aussi des gens qui vivent dans les pays voisins « et qui n’ont trouvé d’autre sauveur » que lui à « chaque fois qu’était mise en péril leur existence ».
De fait, le colonel Kadhafi est devenu incontournable dans le processus de règlement du conflit qui oppose le gouvernement malien et des groupes de bandits armés. Longtemps accusé d’être à la base des conflits dans le nord du Niger et du Mali, le Guide libyen a pourtant multiplié les initiatives pour la pacification et la sécurisation de ces régions.
Ces actions semblent aujourd’hui payer puisqu’il a la confiance des chefs et notabilités touaregs. Lesquels se sont tout naturellement tournés vers lui, à un moment où l’espoir était en train de s’éteindre. Loin d’approuver la prise des armes par quelques groupuscules, le colonel libyen a au contraire condamné toute action armée dans ces régions confrontées au sous-développement et aux aléas climatiques.
Les armes ne sont pas nécessaires
Dans son intervention, le Guide libyen a fait un diagnostic sans complaisance de la situation sécuritaire au Sahara. Ainsi, les prétendus rebelles sont décrits comme n’étant en réalité que des «bandits de grand chemin, des trafiquants de drogue, des aventuriers, sans relation avec les populations ». Egalement, les chefs de ces groupes armés seraient rétribués par des puissances occultes pour prendre les armes afin de déstabiliser le Sahara et compromettre son développement.
Selon lui, aucune revendication ne justifie que l’on prenne des armes pour détruire un Etat pauvre comme le Mali ou le Niger, « si les armes étaient nécessaires et opportunes, je serais le premier à les armer, à les entraîner et à combattre avec eux (les bandits, ndlr) ».
Concernant ces revendications, Kadhafi a affirmé qu’elles ne sauraient être réglées par les armes, mais plutôt par des actions et la fin du sous-développement. Il a proposé de créer en Libye des commissions qui iront au Mali et au Niger vérifier si les Touaregs sont réellement victimes de marginalisation et de discrimination raciale.
Le Guide est sûr qu’une telle investigation aura le mérite de faire apparaître que la raison véritable de la prise des armes était dans une manœuvre néo coloniale pour disloquer l’Afrique et faire main basse sur les ressources naturelles de ces deux pays, notamment le pétrole et l’uranium.
Pour ce qui est des quotas d’emplois que réclament les bandits, le Guide n’est pas contre le principe de recruter les jeunes touaregs, à condition qu’ils soient qualifiés pour les emplois sollicités. Enfin, Kadhafi réprouve toute idée de partition des Etats. Selon lui, le continent a déjà été trop divisé par le colonisateur. Il est aberrant que chaque tribu veuille créer son Etat sur son terroir.
L’Afrique pourrait rapidement se retrouver avec un millier d’Etats qui ne pourraient être que des Etats microscopiques, fondés sur des considérations tribales et, par conséquent, voués à l’échec. Les groupes de bandits armés qui revendiquent une autonomie ou un statut particulier pour le nord sont ainsi avertis. De plus, le Guide les a mis en garde contre la perpétuation de l’insécurité dans la bande, car cela peut aboutir à une guerre civile ou un conflit inter ethnique.
A l’issue de la rencontre de Oubari, les représentants des tribus touarègues du grand Sahara ont publié un communiqué dans lequel ils réitèrent leur serment d’attachement au Guide, ré expriment leur engagement à œuvrer pour l’avènement des Etats-Unis d’Afrique, proclament leur dévouement envers la grande Jamahiriya. Surtout, ils s’engagent à tout mettre en œuvre pour que les armes se taisent dans la bande sahélo saharienne.
CHEICK TANDINA
Déclaration de Alambo
Lors de la rencontre de Oubari entre les tribus touarègues du grand Sahara et le colonel Kadhafi, immédiatement après l’intervention de ce dernier, Aghali Alambo, chef du Mouvement rebelle des Nigériens pour la justice, le MNJ, a pris la parole et s’est adressé à l’assistance en ces termes : « Je transmets les salutations de Ibrahim Bahanga au frère guide de la révolution Mouammar Kadhafi.
Il dit qu’il aurait tant voulu être présent parmi vous ici devant le frère guide parce qu’il en a à dire. Mais il m’a chargé de vous transmettre ceci.
A compter de cet instant, Ibrahim Bahanga a décidé officiellement de remettre le dossier de l’affaire sujette des combats avec ses compagnons au frère guide et sous son libre arbitre. Il annonce également qu’il ne permettrait à aucun Etat de s’interposer dans cette affaire, à l’exception de l’Amghar des Touaregs, le frère guide Mouammar Kadhafi.
Il annonce aussi avoir décidé que l’ensemble des soixante éléments de l’armée malienne se trouvant chez lui sont désormais sous les auspices de l’Amghar des Touaregs, le frère guide de la révolution Mouammar Kadhafi.
Ibrahim Bahanga affirme son engagement à l’entente qui a été signée à Tripoli avec la délégation du gouvernement malien. Il envoie ses salutations et celles du groupe qui est avec lui au frère guide et dans l’attente de la réponse du frère guide à la décision qu’ils ont prise à cet égard »
CH. T
L’Aube du
01 Septembre 2008
Les premières forces spéciales armée/ex-rebelles en septembre
Les premières forces spéciales, formées de militaires et d’ex-rebelles touareg maliens, pour la sécurité dans le nord du Mali, seront créées avant fin septembre dans cette partie du pays, ont indiqué dimanche des participants à la réunion tenue à Alger entre les deux parties.
« Avant la fin du mois de septembre, nous avons décidé d’installer à Kidal (nord-est) une première unité spéciale composée d’ex-rebelles touareg et de soldats de l’armée » malienne, a déclaré à l’AFP, un membre de la délégation malienne présente à Alger où se sont réunis du 28 au 30 août représentants du gouvernement et ex-rebelles touareg maliens pour la paix dans le nord du Mali.
L’information sur la mise en place prochaine des unités spéciales est confirmée par Amada Ag Bibi, un des principaux représentants de l’ex-rébellion touareg aux pourparlers d’Alger.
« Oui, c’est vrai. Avant la fin du mois de septembre, nous allons installer à Kidal les premières unités spéciales », a-t-il déclaré à l’AFP lors d’un entretien téléphonique.
Les discussions entre la délégation du gouvernement malien et l’Alliance démocratique du 23-Mai pour le changement, qui réunit les différents groupes d’ex-rebelles touareg maliens, se sont tenues avec la médiation algérienne, à l’origine d’un accord sur l’arrêt des hostilités entre les deux parties conclu à Alger en juillet dernier.
Un autre point important noté à l’issue de cette réunion d’Alger est l’engagement pris pour une libération prochaine des prisonniers touareg détenus par l’armée malienne et dont le nombre n’a pas été précisé.
« Nous nous sommes engagés à libérer les prisonniers que nous avons », a déclaré à l’AFP un membre de la délégation malienne qui a participé aux discussions d’Alger.
A propos des militaires maliens encore en otage, un responsable de l’ex-rébellion touareg a indiqué: « Nous, au total, nous avons libéré tous les 32 militaires maliens détenus par les différents groupes », laissant entendre que les autres otages (quelques dizaines) sont détenus par Ibrahim Ag Bahanga, un chef rebelle touareg absent à la réunion d’Alger et qui se trouvait à Tripoli.
Interrogé par un journaliste de l’AFP sur la signification à donner à cette présence de Ag Bahanga à Tripoli au moment des discussions d’Alger, la même source a indiqué qu’il n’y a pas « une double négociation ».
« Il y a un seul médiateur, c’est l’Algérie. Maintenant, si la Libye peut participer à la libération des otages que Ibrahim (Ag Bahanga) détient, c’est une bonne chose », précise t-elle.
AFP 31.08.08 | 16h36