C’est hier que les examens de la première session de la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odontostomatologie (FMPOS) devraient se tenir. Mais ils ont été boycottés par les étudiants. Comme ils ont l’habitude de le souligner lors des différentes rencontres (sit-in, assemblée générale, point de presse) pour demander la libération de leur camarade: “pas d’examens avant la libération de nos camarades détenus”. C’est ainsi que tôt le matin, les étudiants ont pris d’assaut la cour de leur faculté (FMPOS) mais, ils n’ont pas occupé les salles d’examens et ont organisé un sit-in.
Et jusqu’à l’heure où nous quittions les lieux, les forces de l’ordre et les étudiants se regardaient sans incident. Aussi, compte tenu de leur nombre, une partie des étudiants devaient composer à la FAST (Faculté des Sciences Techniques), ceux-ci ont à leur tour organisé un sit-in au lieu d’occuper les salles d’examens.
Selon un étudiant qui devait composer à la FAST, il n’est pas question pour eux d’intégrer les salles d’examens sans la libération de leurs camarades détenus. Après ce boycott des examens par les étudiants, alors que va décider le conseil des professeurs?
LA SOLIDARITE AVEC LE CAMARADE PRIVE DE SA LIBERTE
Soulignons que depuis la programmation du 3 septembre 2007 pour le déroulement des examens par le corps professoral, les étudiants n’ont pas manqué d’occasion pour faire comprendre aux autorités concernées qu’il sera difficile pour eux de composer sans leurs camarades détenus à cause d’une responsabilité collective. Aussi, pour la même cause, ils avaient rapproché plusieurs couches de la société mais jusque là ils étaient optimistes par rapport à la libération de leurs camarades.
Rappelons que la crise au niveau de la faculté a commencé en novembre 2006 avec des points de revendications comme le paiement de cinq cent francs CFA par jour par interne, la gratuité des examens complémentaires, la vaccination contre l’hépatite B. Et c’est après plusieurs manifestations par rapport à ces revendications qu’un protocole d’accord a été signé entre la coordination des internes et le ministère de la Santé.
QUE DIT LE PROTOCOLE D’ACCORD?
Selon des représentants des étudiants, dans ce protocole, le montant n’était pas mentionné mais, au cours des négociations, le secrétaire général du ministère de la Santé les a rassurés qu’il allait contacter les directions des hôpitaux.
Selon eux, à la grande surprise des uns et des autres, trois mois après la signature du protocole, les directions des hôpitaux n’ont pas accepté le payement des cinq cent francs par jour par internes.
Pour eux, il a fallu des marches et grèves et un mémorandum pour avoir les cinq cent francs par jour et par interne. C’est après ce mémorandum qu’il y a eu un arrêté interministériel pour l’organisation d’un concours. Et pour cela, le ministère de la Santé avait demandé 48 internes.
LA POMME DE DISCORDE
A en croire ceux-ci, le problème, c’est comment ces internes seront traités et quel sort serait réservé à ceux qui ne vont pas passer. Selon eux, dans les conditions définies, il est établi que les 48 internes qui vont passer au concours seront logés, nourris avec un salaire d’assistant médicale de 3ème classe premier échelon mais l’arrêté ne définit pas là où ils seront logés et ne fixe pas le salaire.
C’est pourquoi, ils ont demandé qu’à défaut d’un logement, le ministère de la Santé doit définir une indemnité de logement, le salaire en franc CFA de ces internes.
Aussi, ils soutiennent que c’est au moment où les étudiants déploraient les conditions du concours que le ministère de la Santé avait fixé la date du 16 avril dernier mais, puisque les choses n’étaient pas définies, les étudiants ont soutenu qu’il était impossible d’organiser le concours et après il y a eu une réunion au ministère de la Santé, au cours de laquelle il a été décidé de mettre en place une commission chargée de réfléchir pour faire des propositions.
Au moment où cette commission travaillait, une nouvelle date a été fixée pour le 28 juin 2007. C’est ainsi qu’ils ont décidé de déposer un préavis de grève de 48 heures les jours ayant précédé le concours. Pour eux, le préavis a été sans effet et ils ont observé les 48 heures de grève avant de décider de boycotter pacifiquement le concours.
UNE NOUVELLE DATE FIXEE
C’est ainsi que les professeurs ont fixé une nouvelle date et ils ont adressé une lettre au décanat avec ampliation du ministère de l’Education, de la direction régionale de la Santé, de la direction des hôpitaux, du ministère de la Santé contenant les propositions de leur commission qui sont entre autres, le report de la date du concours pour le mois de janvier 2008, l’augmentation du nombre de postes ouverts à 100, le bénéfice des conditions actuelles des faisant fonction d’internes pour ceux qui ne passeront pas au concours d’internat et qui auront des thèses dans les centres hospitalo-universitaires et des établissements publics à caractère hospitalier.
Malgré tout sur une centaine de candidats pour le concours d’internat une cinquantaine ont participé. Et c’est en plus de cette crise que le corps professoral a décidé de la date des examens de première session pour hier 3 septembre 2007, toute chose qui n’a pas enchanté les étudiants d’où le boycott des examens avec comme seul slogan “pas d’examens avant la libération de nos camarades détenus”.
Dado CAMARA
04 septembre 2007.