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Le procureur a requis huit ans de prison à l’encontre de l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, reconnu coupable par la Cour pénale internationale (CPI) de subornation de témoins afin d’obtenir son acquittement dans son procès pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. « L’accusation recommande que Bemba soit condamné à une peine totale de huit ans d’emprisonnement », a déclaré le procureur, dans un document publié dans la nuit de lundi à mardi, « à purger consécutivement à sa peine dans l’affaire principale ». Jean-Pierre Bemba a été jugé coupable à la mi-octobre pour avoir influencé « de manière corrompue » quatorze témoins, présenté de fausses preuves et sollicité la déclaration de faux témoignages. L’ancien chef de guerre, ses avocats Aimé Kilolo et Jean-Jacques Mangenda, ainsi que Fidèle Babala, un député du parti Mouvement de Libération du Congo (MLC), et un témoin de la défense, Narcisse Arido, avaient versé de l’argent et donné des cadeaux à des témoins ou leur avaient promis une réinstallation et une sécurité en échange d’un faux témoignage devant la CPI. Ancien riche homme d’affaires de 53 ans, M. Bemba a été condamné en juin à 18 ans de prison pour la vague de meurtres et de viols commis par sa milice, le MLC, en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003. Celui qui est surnommé le « Mobutu miniature » a interjeté appel de sa condamnation fin septembre, dénonçant des « vices de forme » et évoquant notamment l’arrestation de son avocat durant le procès. L’accusation a réclamé que M. Kilolo soit retiré de « la liste d’avocats de la défense de la CPI ». Fidèle Babala a pour sa part encouragé M. Bemba à assurer « le service après-vente » : « Il est bon de donner du sucre aux gens », lui avait conseillé le député du MLC, faisant référence aux pots-de-vin. Témoin agissant comme « intermédiaire », Narcisse Arido a recruté quatre des témoins corrompus, leur promettant 10 millions de francs CFA (environ 15.200 euros) et un déménagement en Europe.AFP