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Après deux mois de suspension, le procès d’Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mohamed a repris hier à la Cour pénale internationale (CPI). Le terroriste malien est accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité pour des faits commis à Tombouctou entre 2012 et 2013.

Ex-membre présumé du groupe Ansar Dine, Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed est le deuxième terroriste malien à être jugé par la juridiction de La Haye (Pays-Bas). Son procès avait été confirmé le 6 janvier dernier avant de débuter le mardi 14 juillet.

Mais cette première audience n’a duré que deux jours (14-15 juillet). Le procès du terroriste intervient près de quatre ans après celui d’un autre Malien, Ahmad Al-Mahdi condamné en août 2016 à 9 ans de prison pour la destruction des mausolées à Tombouctou.

En effet, le terroriste est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité et de destruction des mausolées de Tombouctou. Les charges qui pèsent contre lui ont été confirmées en septembre dernier, ouvrant ainsi la voie à son procès. Il s’agit de treize chefs d’accusation pour torture, mariages forcés, esclavage sexuel, viols, persécutions, atteinte à la dignité de la personne, attaque contre des monuments religieux, etc.

Selon le bureau du Procureur, à l’origine pharmacien vétérinaire et membre d’un groupe qui défendait la cause du peuple touareg, Al Hassan deviendra un agent de la police islamique lors de l’occupation de Tombouctou par les terroristes en 2012. Il a ainsi partagé le dessein des chefs des mouvements Ansar Dine et Aqmi. Il voulait soumettre la population civile à un pouvoir fondé sur l’idéologie religieuse. Et c’est ce que va tenter de prouver l’accusation au cours de ce procès, a indiqué le bureau du Procureur. Selon la Procureure Fatou Bensouda, Al-Hassan menait lui-même les patrouilles chargées de surveiller la population et de faire respecter les règles de la charia.

Il aurait aussi participé à l’application des décisions du tribunal islamique, en infligeant des coups de fouets et d’autres châtiments violents aux personnes condamnées par ce tribunal. La Procureure de la CPI l’accuse également d’avoir pris part au système de mariages forcés entre des combattants terroristes et des femmes de Tombouctou.

Ces mariages forcés sont bien souvent synonymes de viols et d’esclavage sexuel. En plus, d’autres accusations de torture et d’actes cruels pèsent sur Al-Hassan. Après deux jours d’audience en ouverture les 14 et 15 juillet derniers, le terroriste est donc de nouveau face aux juges de la CPI.

Pour rappel, Al Hassan avait été arrêté par les troupes françaises de la force Barkhane avant d’être remis, en 2018, à la CPI par les autorités maliennes en exécution d’un mandat d’arrêt délivré à son encontre par cette Cour.

Dieudonné DIAMA
L’Essor du 09 Septembre 2020