Partager

Le jeudi 17 juillet 2008 comparaissaient devant la Cour d’assises en transport à Ségou, l’ex-PDG de la Banque de l’habitat du Mali (BHM), Mamadou B. Diawara, et Ismaïla Haïdara, PDG de WAIC-SA. Le chef d’inculpation retenu contre eux est l’atteinte aux biens publics.

Après plusieurs heures de débats, la Cour a reconnu Mamadou B. Diawara et son co-accusé coupables des faits. L’ex-PDG de la BHM a écopé de la perpétuité tandis que le sieur Haïdara a été condamné à 15 ans de prison ferme.

Mamadou B. Diawara est accusé d’avoir délibérément violé la procédure applicable en matière d’octroi de crédit. Il est accusé d’avoir versé plus de 6,2 milliards de F CFA dans les comptes de Ismaïla Haïdara. Cela s’est fait sans demande préalable ni offre de garantie de remboursement de la part de ce dernier.

Quant à Ismaila Haïdara, il lui est reproché d’avoir reçu des sommes frauduleusement décaissées par Mamadou B. Diawara sachant bien qu’il n’avait pas fait régulièrement la demande ni l’offre de remboursement conformément à l’orthodoxie bancaire.

A l’issue de 48 h d’interrogatoire, la Cour d’assises a condamné Mamadou Baba Diawara à la prison à perpétuité et son complice Ismaila Haïdara qui écope de 15 années de prison ferme. La Cour leur a donné 4 jours pour faire appel.

Toute l’affaire remonte à 2001. A cette époque, Ifa-Baco qui avait en charge la réalisation de la « Mangueraie de Sébenicoro », adressa à la BHM-SA une demande de financement pour la réalisation d’un programme immobilier. La requête d’Ifa-Baco sera annulée par le PDG, Mamadou B. Diawara. Pendant la même année, le PDG va accepter une demande de financement de WAIC-SA similaire, à la demande d’Ifa-Baco.

A la barre, Mamadou B. Diawara et Ismaïla Haïdara ont tenu des propos contradictoires. Le premier dira que c’est en 1999 qu’il fut nommé au poste de PDG de la BHM-SA dans laquelle l’Etat est actionnaire.

A ce moment-là, la BHM-SA était une institution moribonde avec plus de 800 millions de F CFA de perte. Arrivé, il appliquera toutes les mesures pour régulariser la situation. C’est ainsi que des actions ont été menées pour mobiliser des épargnes.


Dissonances

Il a indiqué que ce qu’on lui reproche n’est pas un détournement, mais plutôt un encours de financement. Il démentira que sous sa gestion, la BHM-SA a ouvert un compte à Paris pour un client pour la bonne raison que la banque n’en avait pas les capacités. Selon lui, tout cela a été orchestré pour qu’il soit là aujourd’hui.

Waïgalo, qui a rédigé la plainte contre lui l’avait approché pour servir à la BHM-SA. Pour ne l’avoir pas accepté fait que « Waïgalo a des dents contre ma personne », a-t-il répliqué. En plus, il expliquera que les chiffres n’étaient pas justes.

Le second accusé, Ismaïla Haïdara, abondera dans le même sens tout en laissant derrière lui des fissures qui démontraient la discordance entre leurs propos. Il a bien expliqué qu’il y avait un système de partenariat entre lui et la BHM-SA. C’est d’ailleurs ladite institution qui lui proposa les parcelles de la « Mangueraie de Sébénikoro ».

La Cour a aussi entendu, les témoins de la BHM-SA dont Souleymane Waïgalo. Il a fait face à plusieurs questions de la défense et de la partie civile. Dans l’intervention des témoins il ressort que WAIC-SA était venu à la banque en tant qu’investisseur et non emprunteur.

Douba Dembélé

(Yeko/Foko)

21 juillet 2008