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De Nioro où il était parti pour procéder au lancement de l’année scolaire 2010-2011, le Premier ministre s’est adressé aux parents, enseignants, partenaires et à l’ensemble des élèves qui sont, cette année, plus de 3 millions à reprendre le chemin de l’école, pour un sursaut national afin de construire des citoyens modèles.

Cette année, c’est la ville sainte de Nioro qui a abrité, dans une ferveur populaire, le lancement officiel de l’année scolaire 2010-2011 le 4 octobre dernier.

Accompagné des ministres de l’Education, de l’Alphabétisation et des langues nationales Pr. Salikou Sanogo, et de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le général Sadio Gassama, des partenaires techniques et financiers (PTF) et des autorités politiques et administratives de la région de Kayes ainsi que de Nioro, c’est au 1er cycle de Nioro I que Modibo Sidibé a assisté, aux environs de 9 h, à la montée des couleurs par des élèves.

C’est à l’issue d’une leçon modèle sur les symboles de la République qu’il a suivie avec toute sa délégation dans une classe de 6e année que l’année scolaire a démarré sur toute l’étendue du territoire national.
La maîtresse de la classe, Mme Touré Aïssata Diallo, sous le regard attentive du Premier ministre et sa suite, a décortiqué avec ses élèves la signification et l’importance des symboles de la République (hymne national, drapeau, sceau et devise du Mali).

Les écoliers ont défini ces différents symboles comme la carte d’identité du Mali marquant l’unité nationale, la richesse du pays, l’hommage aux martyrs à travers l’hymne qui est, selon eux, une chanson à la gloire du peuple malien.


Motivation et responsabilité

En décidant de démarrer l’année scolaire par un exposé sur la leçon modèle relative aux symboles de la République, les autorités maliennes disent vouloir bâtir une nouvelle citoyenneté. Au cours de la cérémonie de lancement devant la préfecture de Nioro, le Premier ministre a invité, en présence des Niorois sortis massivement, tous les acteurs à la « prédication » de la jeunesse malienne.

Pour M. Sidibé, l’ambition est de rendre chacun et chacune plus digne de la patrie à l’occasion, précise-t-il, de la première année scolaire de l’an un des prochaines 50 années à venir. Aux dires du chef du gouvernement, il s’agira alors de cultiver et de préserver, à partir de cette rentrée, une « citoyenneté motivée, responsable et respectueuse des lois et règlements« .

Pour cela, il a assuré de l’engagement de l’Etat à accroître d’ici 2012 les ressources consacrées à l’éducation nationale qui sont fixées pour 2011 à 35,38 % des charges récurrentes de l’Etat.

Sans donner de réponse précise à la requête du maire de Nioro, Kalilou Diakité, relative à la clôture de toutes les écoles de sa commune, le PM lui a demandé de mobiliser aussi ses concitoyens et de récolter le maximum de ressources au profit de sa Commune.

Le patron de la Maison du peuple a averti que la décision d’accroître le budget de l’éducation doit être accompagnée de mesures déjà édictées par le Forum national de l’éducation afin de faire, dira-t-il, de l’école un creuset socioéconomique et ouvrir de nouvelles opportunités d’emploi au profit de la jeunesse.

Mariage précoce

Le chef du gouvernement est convaincu que la forte pression démographique et la grande population d’enfants scolarisables, sont des défis parmi tant d’autres qui menacent notre système éducatif.
En effet, le choix de Nioro pour abriter le lancement de l’année scolaire procède de la volonté des plus hautes autorités de se conformer avec la décentralisation à laquelle l’école ne saurait se dérober. Aussi, la ville de Nioro se distingue par la faiblesse de son taux de scolarisation dû à des pesanteurs socioculturelles.

Le mariage précoce qui se trouve être un phénomène réel à Nioro dont les habitants sont constitués majoritairement de malinké, peul et arabe, a un impact négatif sur la scolarisation des filles.

Le directeur de l’Académie d’enseignement de Nioro, Koina Ag Ahmadoun qui a présenté la situation scolaire de sa circonscription a reconnu que ce taux connaît une légère amélioration grâce aux efforts de sensibilisation et d’éducation déployés sur le terrain par l’Etat et ses partenaires.

Avec 61 premiers cycles, 11 seconds cycles, 17 écoles communautaires et 36 Medersa…, la Commune urbaine de Nioro fait de plus en plus face au problème d’accueil lié à l’insuffisance d’infrastructures.

Pour y remédier, le gouvernement en partenariat avec le Fonds africain de développement (Fad) a décidé de doter Nioro d’un Institut de formation de maîtres (IFM). Modibo Sidibé a profité de sa présence dans la ville sainte pour effectuer une visite de terrain sur le chantier de l’Institut qui devra ouvrir ses portes en novembre 2010. Bâti sur 5 hectares, le futur établissement comportera 12 salles de classes, des ateliers, un bloc administratif de dix bureaux, des dortoirs et des logements d’astreinte.

La cérémonie de lancement de l’année scolaire a pris fin dans la toute nouvelle direction de l’Académie de Nioro par une rencontre d’échange entre la délégation ministérielle et le corps enseignant. Les enseignants en ont profité, pour soumettre au PM certaines de leurs préoccupations relatives à leur recrutement, la création d’une école technique, la formation et l’amélioration du niveau des élèves.

Amadou Waïgalo

(envoyé spécial à Nioro)


Fini les contractuels !

Le chef du gouvernement a déclaré haut et fort que l’heure des contractuels à un certain niveau de l’éducation est désormais révolue. Les enseignants contractuels qui remplissent les conditions vont dorénavant être soit dans la fonction publique (FP) de l’Etat soit dans celle des collectivités.

 » Cette année, ils seront plus de 4000 enseignants à être recrutés dans la FP des collectivités territoriales« .

A. W.

06 Octobre 2010