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Au cours d’un point de presse hier après-midi, le ministre de la Fonction publique, de la Réforme administrative, chargé des Relations avec les institutions, Mamadou Namory Traoré, a annoncé l’annulation d’arrêtés d’intégration de 263 agents fonctionnaires et contractuels dans la fonction publique. Le motif invoqué est que ce recrutement n’est pas conforme aux dispositions du décret N° 2011-051/P-RM du 10 février 2011. C’est la désillusion chez les concernés.

Face à la presse hier mercredi, le ministre de la Fonction publique et de la Reforme administrative, chargé des Relations avec les institutions, Mamadou Namory Traoré, a dit qu’il a annulé les décisions de recrutement de 209 fonctionnaires et 54 contractuels pour non-conformité aux dispositions du décret N° 2011-051/P-RM du 10 février 2011. « J’ai reçu plusieurs plaintes de citoyens. J’ai commencé à vérifier. J’ai trouvé qu’environs 250 à 270 agents ont été recrutés comme fonctionnaire sans passer par la voie de concours. Ils sont devenus des fonctionnaires de catégorie A, B et C sans passer par le concours. Et surprise, certains parmi les fonctionnaires de catégories A ont intégré des corps que normalement ne sont accessibles qu’après deux ans d’études à l’Ena. Tout ceci a été fait en violation flagrante des textes. Tout cela s’est déroulé de 2011 en 2012. Ce sont des choses inadmissibles. Après consultations avec la hiérarchie, j’ai décidé de prendre cette décision », a expliqué le ministre. A l’en croire, tout le gouvernement est derrière lui sur cette décision prise, « le président de la République et le Premier ministre en tête ». A l’en croire, même l’UNTM est au courant de la décision.

« Il s’agit de l’emploi public : emploi de fonctionnaire et de contractuel. Je comprends très bien la détresse de cette jeunesse qui est confronté à cette problématique de l’emploi. En tant que ministre de la Fonction publique, j’ai l’obligation, même si l’emploi public est réduit, d’assurer l’équité, l’égalité de chance pour tout le monde ».

Il a précisé qu’il n’y a pas d’autre voie de recrutement à la fonction publique que celle par voie de concours. A ses dires, on a utilisé des matricules qui devaient être supprimés pour recruter des gens.

Il y a deux catégories d’agents publics : les fonctionnaires, et les contractuels. Les fonctionnaires sont recrutés par voie de concours selon les besoins et les moyens. Chacun postule selon sa catégorie et ses compétences. Ce sont les catégories dignes A, B et C de fonctionnaire. L’autre catégorie est celle des contractuels qui sont recrutés par simple décision.

« Chaque année, on fait d’abord le concours de recrutement des fonctionnaires, après on regarde s’il reste encore de l’argent, on recrute des contractuels en très faible nombre par simple décision. Mais, il y en a eu d’autres catégories contractuelles dans le passé qui occupent des emplois dévolus à des fonctionnaires. Puisque ce sont des agents qui occupent les mêmes emplois que les fonctionnaires, l’administration et les syndicats se sont mis d’accord pour que ces contractuels travaillent dans la fonction publique. C’est ça qui est en cours depuis deux ou trois ans. 21 000 parmi eux ont été déjà intégrés. Il reste encore un stock. C’est ce processus d’intégration qui a enclenché le problème de faux diplômes. A partir du moment où l’Administration et les syndicats se sont mis d’accord pour recruter des contractuels, il est formellement interdit de recruter les gens de cette catégorie comme contractuel c’est-à-dire des catégories A , B et C. Les textes sont clairs là-dessus. Le décret 51 de février 2011 est clair », a indiqué le ministre.

Le ministre a promis que les personnes qui viennent d’être radiés de la fonction publique vont être remplacées. « On va remplacer ces personnes. Quelques jours après, nous allons publier la liste des emplois disponibles. Et tout le monde peut compétir. Je veillerai à ce que ça se passe dans la transparence », a-t-il promis.

Il a menacé qu’il fera appel au Vérificateur général pour situer les responsabilités de cette affaires.

« Ce matin (NDLR : hier) nous avons été envahis par une foule. Nous allons appliquer les textes de base pour qu’une telle chose ne se reproduise plus. Si tout le monde applique les textes, il n’y aura pas ces genres de fraudes. Les textes disent que plus personnes ne peut être recrutée à la fonction publique sans passer par le concours ».

Sur la liste figurait le nom de la fille de l’ex-président de la République. Le ministre a expliqué qu’il n’a rien contre la fille d’ATT. Après la conférence de presse, le ministère de la Fonction publique et de la Reforme administrative, chargé des relations avec les institutions a été envahi par une foule composée naturellement des agents radiés suite à la décision. Le ministère est toujours sous surveillance des forces de sécurité.

Sidiki Doumbia

Les Echos du4 Octobre 2012