Les subventions accordées aux cotonculteurs américains par leur gouvernement ont jusqu’ici fait l’objet de vives critiques de la part de pays gros producteurs de coton dont le Mali.
L’année dernière le Brésil soutenu par les pays africains avaient attaqué les Etats-Unis devant l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). En même temps, Brasilia menaçait de relever ses droits de douanes sur les produits américains.
Objectif : compenser les pertes subies du fait de la chute des prix du coton.
De leur côté, les pays africains (Mali-Burkina, pour ne citer que ces deux), plus frappés par la chute du prix du coton, se sont fait entendre.
Ces pays ne cessent en effet de dénoncer les subventions américaines sur l’or blanc. Selon les estimations, ces pays perdent annuellement des milliards de F Cfa du fait de la politique de l’administration américaine sur le coton.
Pour en rajouter à ce tollé, les mouvements altrer-mondialistes se sont joints à la protestation des Etats «victimes» des subventions.
Il a fallu donc la plainte introduite par le Brésil pour attirer l’attention de l’opinion internationale sur les méfaits des subventions sur le cours du coton.
L’organisation mondiale au cours du «procès» intenté par les brésiliens, a, sans ambages, condamné les Etats-Unis.
L’OMC avait en effet indiqué que les subventions américaines violent les règles du marché et qu’elles étaient une des causes de la chute du prix du coton.
Aujourd’hui, l’administration des Etats-Unis serait sur le point de réviser sa position au sujet du coton. Cette administration, à en croire des informations persistantes, est sur le point de soumettre au Congrès des propositions de modifications concernant ses subventions sur le coton.
En fait, il s’agira pour l’administration américaine de respecter les décisions de l’OMC.
Toutefois, certains experts affichent une prudence face à une éventuelle suppression des subventions. Pour eux, la question est devenue un enjeu à l’intérieur même des Etats-Unis.
Et l’administration américaine aura fort à faire pour expliquer et surtout apaiser ses cotonculteurs qui ne sont visiblement pas prêt à lâcher prise.
Harcelé à l’extérieur, coincé à l’intérieur : voilà aujourd’hui la position inconfortable de l’administration américaine face à cette question qui mobilise l’opinion aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des Etats-Unis.
Au-delà, le coton aujourd’hui pèse lourd dans l’économie de certains pays, comme le nôtre, qui n’ont d’autres ressources compétitives sur le marché.
C.H Sylla
21 juillet 2005