Le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, s’est engagé dimanche à relancer la réunification du pays et le processus devant conduire à un scrutin présidentiel constamment reporté depuis 2005, à l’issue d’une rencontre avec le chef de l’État, Laurent Gbagbo.
Très attendue, cette réunion entre M. Gbagbo et le chef de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) au palais présidentiel n’a cependant débouché sur aucune annonce quant au calendrier et aux modalités de relance du laborieux processus de sortie de crise, bloqué depuis le début de l’année.
Elle intervenait après plusieurs semaines de vifs échanges entre camp Gbagbo et FN autour de la réunification du pays, coupé en deux depuis le putsch manqué de 2002. Les partisans du président font du désarmement de l’ex-rébellion un préalable au scrutin, repoussé depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en 2005.
Nous « avons convenu qu’il était utile et nécessaire que l’accalmie et la tranquillité reviennent, et pour ce faire (nous) allons parler aux uns et aux autres », a déclaré M. Soro à la presse.
Évoquant « la nécessité et l’urgence » de la réunification, il a indiqué que « très rapidement » un calendrier serait élaboré pour mettre en oeuvre « l’unicité des caisses de l’État et le regroupement » des éléments FN dans des casernes, prévus dans le dernier accord de paix signé fin 2008 mais restés quasiment lettre morte.
Le traitement des contentieux sur la liste électorale sera « relancé », a également annoncé le Premier ministre, promettant un « mécanisme » pour « rassurer les Ivoiriens sur la crédibilité et la fiabilité » de la liste.
Cette étape avait été suspendue début février en urgence, après des violences de militants d’opposition pour protester contre des procès ouverts à la demande du camp présidentiel en vue de radier de présumés étrangers.
Depuis la mise en place fin février d’une Commission électorale indépendante (CEI) renouvelée – la précédente ayant été dissoute par le chef de l’État pour « fraude » – le camp Gbagbo réclame un « audit » de la liste pour en éliminer les « fraudeurs » à la nationalité, une question ultra-sensible au cœur de la crise ivoirienne.
« Très rapidement, le président a souhaité que des équipes techniques se mettent en place pour rendre opérationnelles toutes ces tâches », a ajouté M. Soro, se félicitant des « engagements » pris pour que « la Côte d’Ivoire reparte du bon pied ».
ABIDJAN (AFP) – dimanche 11 avril 2010 – 20h11
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Rencontre Gbagbo – Soro pour relancer le processus électoral
Le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, s’est engagé dimanche 11 avril 2010 à relancer la réunification du pays et le processus devant conduire à un scrutin présidentiel reporté depuis 2005, à l’issue d’une rencontre avec le chef de l’État, Laurent Gbagbo.
La rencontre était très attendue. Le président ivoirien Laurent Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro avaient rendez-vous dimanche 11 avril 2010 à Abidjanpour aborder les questions qui achoppent : le calendrier de désarmement des ex-rebelles des Fores nouvelles et, surtout, l’audit de la liste électorale provisoire, exigée par le camp présidentiel. L’objectif de cette rencontre était donc de tenter de relancer le processus qui doit conduire aux élections reportées depuis cinq ans.
Une rencontre qualifiée de « fructueuse » par Guillaume Soro. Le Premier ministre explique qu’avec le président Gbagbo, ils vont « parler aux uns et aux autres pour que la sérénité regagne tous les camps ». La rencontre n’a pas débouché sur l’annonce d’un nouveau calendrier, mais sur un engagement pour relancer le processus sur les points qui bloquent depuis des semaines.
Guillaume Soro a annoncé qu’un calendrier serait préparé pour mettre en œuvre « l’unicité des caisses de l’État et le regroupement » des éléments des Forces Nouvelles dans des casernes. Deux éléments nécessaires à la réunification du pays. Quant au traitement des contentieux sur la liste électorale, le Premier ministre a promis un « mécanisme » pour « rassurer les Ivoiriens sur la crédibilité et la fiabilité » de la liste.
Depuis des semaines, le processus de paix ivoirien s’enlisait. Le rendez-vous de dimanche entre le président Gbagbo et Guillaume Soro visait à apaiser le climat…
Le récit de cette rencontre placée sous le signe de l’entente
Gbagbo et Soro vont en bateau… Après avoir déjeuné ensemble, le président et son Premier ministre ont profité d’un dimanche après-midi radieux pour aller faire des ronds dans l’eau. A bord d’une vedette de croisière, où avaient pris place plusieurs ministres issus de l’ex-rébellion des Forces nouvelles, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro se sont offert une petite croisière sur la Lagune Ebrié, histoire de bien faire comprendre à leurs concitoyens que la Côte d’Ivoire est certes comme un navire qui tangue, mais que ses dirigeants sont dans le même bateau.
Afin d’éviter les hauts-fonds dangereux, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ont fixé le cap : la réunification du pays et la relance du processus électoral. Mais que les matelots ne s’y trompent pas, à bord du navire ivoirien, c’est le capitaine qui tient la barre. La preuve : pour se rendre au port, Laurent Gbagbo a invité Guillaume Soro dans sa voiture. Et c’est le président qui tenait le volant.
Guillaume Soro, Premier ministre ivoirien :“Le président de la République et moi-même avons convenu qu’il était utile et nécessaire que l’accalmie et la tranquillité revienne et, pour ce faire, le président et moi-même allons parler aux uns et aux autres pour que la sérénité regagne tout l’Etat. Je voudrais dire ma satisfaction pour cette rencontre qui, je l’imagine, était non seulement heureuse mais fructueuse puisque des engagements ont été non seulement énoncés mais pris pour faire en sorte que la Côte d’Ivoire reparte du bon pied, et que très rapidement nous puissions faire ne sorte que non seulement les élections aient lieu mais que la réunification soit une réalité dans notre pays.”
Article publié le : dimanche 11 avril 2010 par RFI.fr.
