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Selon une source proche de la présidence de la République, les centres d’intérêt de cette visite portera, sur les secteurs comme la santé, la diplomatie, les micro finances, la réforme agraire, l’éducation et surtout le pétrole.

Comme son homologue vénézuélien, le président malien, Amadou Toumani Touré, lui aussi s’est investi beaucoup dans le social, et entend être à l’école du Venezuela, pour le développement du Mali.

C’est le vendredi 21 juillet 2006, qu’officiellement Madame Rebeca Sanchez Bello, ambassadeur de la République de Venezuela avec résidence à Rabat (Maroc), a présenté ses lettres de créance, au Président Touré.

C’est lors de cette cérémonie, qu’elle a annoncé officiellement l’intention de Chàvez à visiter le Mali.
Adulé ou haï dans son pays, le Président vénézuélien a été conforté ces six dernières années par les urnes, la rue et l’armée face à une opposition qui a cherché à le renverser par tous les moyens. Alors qu’il a aujourd’hui les coudées franches, sa politique sociale peut se déployer, soutenue par la manne pétrolière.

Figure récente de la politique vénézuélienne, émergente au plan international et d’abord latino-américain, Hugo Chávez, le bouillant Président du Venezuela, élu à la tête du pays en 1998, est l’un des dirigeants les plus déroutants du moment, mais aussi l’un des plus fascinants, aux yeux des observateurs étrangers en tout cas.
Est-il un populiste de gauche, nostalgique de références révolutionnaires dévaluées, comme le continent en a déjà produit par le passé ? Ou un visionnaire audacieux et charismatique qui a choisi la voie étroite d’une lutte frontale contre l’oligarchie pour rétablir la justice sociale dans un pays profondément inégalitaire ?
Lors des récentes législatives, il obtient parodique : 100 % des sièges de l’Assemblée nationale ont été enlevés par des partisans de Chávez à son corps défendant, puisque cette razzia est largement due au boycott du scrutin par l’opposition. Ce cadeau empoisonné des pleins pouvoirs législatifs sonne néanmoins pour le Président comme le point final d’une longue guérilla intérieure, qui l’a vu mettre en jeu son mandat à plusieurs reprises, notamment à l’occasion d’un référendum demandant son départ, en août 2004, et dont l’échec a soldé les derniers espoirs de l’unique projet de l’opposition : renverser Chávez, coûte que coûte.

La fin de cette longue et usante bataille de légitimation, pour laquelle Chávez a reçu le soutien indéfectible du “petit peuple”, laisse désormais un peu mieux entrevoir les premiers éléments de bilan d’une politique pompeusement baptisée Révolution bolivarienne. Et il est indéniable qu’Hugo Chávez, tribun à la parole facile et enflammée, agit.

Le fer de lance de l’action du gouvernement, ce sont les “missions bolivariennes”, vastes programmes sociaux au profit des plus démunis, engagés dans les secteurs de la santé, de la réforme agraire, de l’alphabétisation et de l’éducation (avec la création d’une Université Bolivar), de l’approvisionnement en produits de base à prix subventionnés (mission Mercal), etc. Une irruption spectaculaire de l’État providence là où la population, dont une bonne moitié vit en dessous du seuil de pauvreté, désespérait de le voir un jour intervenir, avec le projet affirmé d’une redistribution des richesses dans un pays marqué par une très forte corruption.

“Populisme” et “révolution” faisant rarement bon ménage avec le respect des droits humains, dans l’imagerie historique, on attendait aussi Hugo Chávez sur ce chapitre. Force est de reconnaître que le dossier à charge est plutôt mince : pas de prisonniers politiques, des élections dont la sincérité a été vérifiée par des observateurs internationaux, liberté syndicale et d’opinion, etc.

Almahady Cissé/Source Internet

01 Août 2006