En terme de chiffres, la France a investi cette année au Mali 11,5 milliards de F CFA pour 16 projets de l’Agence française de développement (AFD), 9,5 milliards de F CFA pour 21 projets du Fonds de solidarité prioritaire et pour l’assistance technique.
A l’occasion du sommet Afrique-France, il a souligné que l’aide budgétaire globale de la France s’élève à 5,9 milliards de CFA et 1,3 milliards de F CFA pour la construction de sites polyvalents.
Le Mali a également reçu de la France 3,4 milliards de CFA au titre de 150 coopérations décentralisées, 1 milliard de CFA d’aide alimentaire sans compter les 260 bourses d’étude et de stage attribuées aux étudiants maliens.
Pour M. Normand, la France est le premier contributeur bilatéral du Mali avec un apport annuel de 86 millions d’euro. «Le Mali est le 6è pays au monde qui bénéficie l’aide publique au développement et 2è en Afrique subsaharienne après le Sénégal.
La France verse également la plus grande quote-part, 24,5 %, au fonds européen de développement», a-t-il précisé.
L’ambassadeur a souligné que l’action de la France au Mali est principalement axée sur les domaines prioritaires que constituent l’éducation et la formation, l’hydraulique et l’assainissement, le développement rural, l’environnement, la santé, les réformes institutionnelles, le renforcement des capacités et les coopérations de proximité. Son apport se décline en programmes, projets et actions, mis en œuvre par le Service de coopération et d’action culturelle (SCAC) ou par l’AFD.
Pour une croissance durable
Le développement rural et la gestion des ressources naturelles restent un domaine de coopération important car touchant le plus grand nombre et favorisant la sécurisation alimentaire, tout en étant générateur de revenu.
Selon M. Normand, la France soutient ce secteur à travers de projets appuyant la recherche agricole, la filière cotonnière, l’Office du Niger, la Loi d’orientation agricole, la gestion durable des forêts, la conservation de la biodiversité et les programmes de recherche conduits par l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) avec la présence d’une vingtaine de chercheurs français.
Le premier bailleur de Fonds du Mali dans le secteur de l’eau potable, la France organise divers projets en faveur de l’hydraulique villageoise et semi urbaine.
Elle appuie notamment la Direction nationale de l’hydraulique dans le développement et la mise ne œuvre de stratégies d’accès à l’eau potable et favorise des partenariats entre organismes de recherche français et maliens, travaillant en particulier sur le fleuve Niger.
Le projet«gestion des espaces et des ressources» soutient la mise en œuvre de la politique nationale en matière d’environnement. Ce projet s’est particulièrement penché sur l’appui d’écosystèmes extrêmement fragiles à Kidal, dans le Bafing et le Gourma.
Il a aussi permis le montage d’un centre de documentation sur les pollutions et le lancement du réseau national de surveillance environnementale ainsi que celui de l’Agence du bassin du fleuve Niger.
La promotion du développement humain
La France, a souligné son ambassadeur, accorde plus d’un milliard de Fcfa à la consolidation de notre système de santé et assistance technique.
Il s’agit spécifiquement d’un appui institutionnel au ministère de la santé, de la restructuration du système hospitalier ; de contribuer aux actions de lutte contre le sida, d’appuyer les actions des collectivités et ONG maliennes, d’attribuer des bourses aux praticiens en médecine et de soutenir l’extension de l’assurance maladie volontaire et des mutuelles de santé.
Il a déclaré que notre système éducatif bénéficie d’une attention soutenue de la part de la coopération française.
«L’enseignement fondamental tout autant que l’enseignement supérieur font l’objet de projets d’appui en matière de pilotage du système éducatif, de formation de personnel, de partenariats avec des institutions françaises, d’attribution de bourses ainsi que la construction de l’équipement de 658 salles de classe à Bamako et en 5è région», a-t-il indiqué.
Pour le conférencier, la France est le seul partenaire à intervenir de manière significative et multiforme dans le domaine de l’enseignement supérieur au Mali.
Le projet d’appui à la filière du livre a permis la rénovation de bibliothèques de lecture publique à Kayes, Ségou et Fana.
Il a aussi permis l’inauguration des centres d’information et de documentations dans des lycées à Ségou et Sikasso et la construction d’une médiathèque au centre national de lecture publique.
Aussi faut-il souligner que la coopération française encourage des manifestations culturelles telles que les rencontres africaines de la photographies, le festival de cinéma écrans libres et festival international du livre étonnants voyageurs.
Elle intervient également à travers le centre culturel français de Bamako et met en place des ateliers de formations artistique et technique.
La lutte contre la pauvreté
Selon l’ambassadeur de la France au Mali, le fonds social de développement (FSD) et le Programme concerté santé Mali ont permis le financement et le suivi de micro- projets, impulsés par la société malienne dans les domaines du développement rural et de la santé principalement.
«En 2003 et 2004, les subventions accordées au titre du FSD s’élevaient à plus d’un milliard de F CFA. Au premier semestre de 2005, 640 millions de Fcfa ont été décaissés pour 22 projets», a-t-il indiqué.
M. Normand soulignera que le programme codéveloppement Mali valorise les ressources humaines, intellectuelles et financières de la diaspora malienne au service du développement du pays.
Il s’agit d’appuyer des associations de migrants dans la réalisation de projets d’infrastructures dans leurs localités d’origine, de favoriser la mobilisation d’épargne des migrants et de renforcer le rôle joué par les migrants maliens hautement qualifiés et par les femmes issues de l’immigration.
L’appui à la modernisation de l’Etat
En ce qui concerne la modernisation de notre pays, Nicolas Normand a affirmé que la France soutient la modernisation de la gestion des finances publiques, notamment pour déconcentrer les services du Trésor public, informatiser la douane et assurer une mise en conformité du Plan comptable de l’Etat avec les directives de l’UEMOA.
Il dira que la France apporte également son concours au processus de déconcentration et de décentralisation en appuyant le ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales et l’Association des municipalités. Une aide spécifique est apportée aussi aux collectivités territoriales et aux représentants de l’Etat de la région de Mopti.
Il a ainsi assuré que, «la France promet également l’investissement local en appuyant l’Agence nationale pour l’investissement des collectivités territoriales».
Madiba Kéita
16 novembre 2005.