Partager

Pour un pays africain, organiser un sommet des chefs d’Etat d’Afrique et de France n’est pas de la sinécure. Ça ne l’est certainement pas aussi pour le représentant de la France, auprès de ce pays confronté à ce grand défi.

C’est un Nicolas Normand pesant la portée de ce défi, autant qu’en sait un Tiébilé Dramé pour en avoir eu les cheveux grisonnants, qui était devant la presse. «Posez toutes vos questions», a-t-il dit aux journalistes.

L’ambassadeur était entouré de ses proches collaborateurs dont Jean Claude Piet, chef du service de coopération française de l’Ambassade, Jean-François Vavasseur, directeur de l’Agence française du développement, Alain Mollé, attaché de presse.

Cet échange avec la presse s’est déroulé dans des locaux flambant neufs de l’Ambassade. Plus pour offrir un cadre se prêtant mieux à l’accueil des demandeurs de visas que pour faire peau neuve à l’approche du Sommet Afrique-France, le vent de la rénovation des locaux a commencé par le consulat pour s’étendre à la salle de conférence de l’Ambassade. Cette année plus de 13.000 visas ont été accordés au Maliens, soit 60 % des demandes.

Par ailleurs, on retient que la France reste le premier contributeur bilatéral du Mali avec 86 millions d’euros, mais également qu’elle verse la plus grande quote-part, 24,5 % au fonds européen de développement.

L’action de la France est principalement axée sur les domaines prioritaires que constituent l’éducation et la formation, l’hydraulique et l’assainissement, le développement rural, l’environnement, la santé, les reformes institutionnelles, le renforcement des capacités et les coopérations de proximité.

Son apport se décline en programmes, projets et actions, mis en oeuvre par le service de coopération et d’action culturelle (Scac) ou par l’Agence française de développement (AFD). Cette agence contribue pour 11,5 milliards de F Cfa au Mali.

L’ambassadeur a soigneusement abordé tous les axes de la coopération.
Reste entendu que les informations ayant trait au 23e Sommet Afrique-France étaient capitales pour les «historiens du présent», quand on sait que cet événement fait sans doute l’actualité, en ce lendemain du forum de la jeunesse africaine.

L’Ambassadeur Nicolas Normand a précisé qu’à l’occasion de ce Sommet Afrique-France la France a accordé au Mali 5,9 milliards de F Cfa d’aide budgétaire globale et 1,3 milliard de F Cfa pour la construction de sites polyvalents (Centre de Conférence international et Centre de presse).

En outre la France a pris en charge des volets de formation ainsi que des dotations en voitures et engins à deux roues dans le cadre du Sommet. On note là des contributions qui ne sont pas comptées dans les chiffres avancés.

Dans les domaines de la coopération la France est présente au Mali quand il est question de recherche d’une croissance durable, de promotion du développement humain, de lutte contre la pauvreté et d’appui au développement humain.
Une coopération exemplaire

La France soutient le développement rural et la gestion des ressources naturelles à travers des projets appuyant la recherche agricole, la filière cotonnière, l’Office du Niger, la loi d’orientation agricole, la gestion durable des forêts, la conservation de la biodiversité et les programmes de recherche conduits par l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).

Elle est le premier bailleur du Mali dans le secteur de l’eau potable. Le projet «gestion des espaces et des ressources» soutient la mise en oeuvre de la politique nationale en matière d’environnement.

Ce projet, précise Nicolas Normand, s’est particulièrement penché sur l’appui d’écosystèmes extrêmement fragiles à Kidal et dans le Bafing et le Gourma. A cet effet, le projet en direction des éléphants du Gourma en est un exemple qui mobilise plus d’un milliard de F Cfa.

Par ailleurs la France accorde plus d’un milliard de F Cfa à la consolidation du Système de santé malien, assistance technique comprise.

Le système éducatif ne demeure pas en reste. Le projet d’appui à la filière du livre a permis la rénovation de bibliothèques de lecture publique à Kayes, Ségou et Fana, d’inaugurer des centres d’information et de documentation dans les lycées à Ségou et Sikasso et de construire une médiathèque au centre national de lecture publique.
9,5 milliards de F Cfa sont destinés à 21 projets du Fonds de solidarité prioritaire et pour l’assistance technique.

Au premier semestre 2005 les subventions accordées pas la France au titre du Fonds social de développement s’élèvent à 640 millions de F Cfa décaissées pour 22 projets. En 2003 et 2004, elles ont été de 1 milliard de F Cfa.

En outre 3,4 milliards de F Cfa sont consentis au titre des 150 coopérations décentralisées. A cela s’ajoute 1 milliard de F Cfa d’aide alimentaire. On dénombre 260 boursiers d’étude et de stage.

Entre la France et le Mali c’est une coopération exemplaire.

Boukary Daou

11 novembre 2005.