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Hier lundi, le chef de l’état Amadou Toumani Touré est arrivé en Espagne où il effectue une visite officielle de trois jours.
Cette visite est la consécration du nouveau dynamisme caractérisant la coopération entre les deux pays.

Explorer tout le potentiel de coopération entre nos deux pays reste le principal objectif de cette visite du président Touré.

Au programme de la visite du président Touré: un séjour à Séville où il rencontrera la communauté d’Andalousie à travers son gouvernement, un entretien avec le Roi d’Espagne, Juan Carlos, une rencontre avec le chef du gouvernement José Luis Zapatero, la signature d’accords de partenariat, et une rencontre avec les entrepreneurs espagnols …

Relations officielles entre l’Espagne et le Mali remontent à l’accession de l’indépendance de notre pays, en 1960.

A cette époque, la coopération était surtout orientée vers la culture, avec la langue espagnole qui était enseignée dans nos lycées comme deuxième langue étrangère.
Aussi, le Mali bénéficiait d’une importante assistance technique espagnole.
Malheureusement, relations entre nos deux pays connaîtront un passage à vide. Et ce n’est qu’en 1990 que les deux pays signent un accord relatif au transport aérien.

En matière de formation professionnelle, la plus grande réalisation de la coopération entre nos deux pays, est bien sûr le centre « Père Michel » qui a formé de nombreux maliens en mécanique auto et en électricité.

Le commerce avec la foire commerciale de Las Palmas aux îles Canaries, reste le domaine le plus dynamique entre nos deux états. Ici, la coopération est régie dans le cadre juridique par les accords ACP-UE et le cadre général de l’OMC.

Cependant, la dynamisation des relations commerciales entre les deux pays dans ce domaine, est à mettre surtout à l’actif des acteurs non étatiques, précisément nos opérateurs économiques ont participé à plusieurs éditions de cette foire de Las Palmas.

Cependant, les relations entre nos deux pays ne se sont réchauffées que durant ces trois dernières années: en février 2005, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Moctar Ouane, s’est rendu à Madrid.

Peu après, son homologue espagnol Miguel Angel Moratinos, est venu au Mali.

En juin 2006, le secrétaire d’État espagnol aux Affaires étrangères, Bernardino Léon Gross, a effectué une visite de 24 heures à Bamako.

En effet, la question de l’émigration reste un des facteurs de ce regain d’intérêt de Madrid pour notre pays. Car l’Espagne, étant à la porte de l’Europe, a chaque jour, ses côtes envahies par son lot de clandestins, parmi lesquels figurent de nombreux maliens.

C’est d’ailleurs pourquoi, désormais, un ambassadeur espagnol réside à Bamako, alors qu’auparavant, c’était la représentation diplomatique de Nouakchott qui couvrait notre pays.

Le gouvernement de José Luis Zapatero avait entrepris il y a quelque temps de régulariser la situation de centaine de milliers de clandestins. Ainsi, 8000 de nos ressortissants vivant en Espagne ont pu grâce à cette mesure être régularisés.

Un secteur porteur pour nos deux pays reste l’agriculture. C’est ainsi que dans le cadre de la coopération décentralisée, un projet d’accord cadre de partenariat a été soumis aux ministères de l’Agriculture et de l’Élevage et de la Pêche par le département de l’Agriculture de la Région autonome de Catalogne. Ainsi, après les observations de nos deux ministères, l’avis de la partie espagnole est en attente.

L’Espagne n’est pas un bailleur de fonds classique pour notre pays et comme d’autres partenaires au développement, son aide au développement est depuis 1995, en diminution régulière.
Cependant, en 2002, Madrid a financé » pour plus de 800 millions de Fcfa, un projet dénommé « Conservation et développement soutenable dans la zone Ramsar du Lac Débo et de Walado, Delta intérieur du fleuve Niger.

De même, l’Espagne va appuyer le Mali dans le domaine de la santé à travers le financement la réhabilitation des hôpitaux de la capitale pour un montant de plus de 3 milliards Fcfa.

Compte tenu de l’expertise avérée des Espagnols dans les domaines de l’agriculture, de la pêche, de l’industrie agro-alimentaire et du tourisme, le Mali gagnerait à concentrer sa coopération avec Madrid sur ces secteurs-ci.

23 janvier 2007.