Depuis 2000, des efforts visant au renforcement du cadre juridique ont été concrétisés par l’adoption de nouveaux textes en matière de promotion et de protection des droits de l’enfant.
Pour rappel, les nouveaux textes de lois et décrets adoptés en faveur de l’enfant sont entre autres : -le décret n°02-067/P-RM du 12 février 2002 fixant les modalités de fonctionnement des institutions privées d’accueil, d’écoute, d’orientation ou d’hébergement pour enfant pris par le gouvernement pour accorder une protection spéciale aux enfants abandonnés de la rue ou vivant dans des situations de détresse ; -l’ordonnance n°02-062/P-RM du 5 juillet 2002 portant création du centre d’accueil et de placement familial ; -l’Arrêté interministériel n°02-0302/MPFEF-MSPC-MATCL du 20 février 2002 déterminant les spécifications techniques du titre de voyage tenant lieu d’autorisation de sortie pour les enfants âgés de 0 à 18 ans ; -le décret n°03-269/P-RM du 7 juillet 2003 portant réglementation des collectivités éducatives en République du Mali.
A noter aussi que la première rencontre internationale pour l’harmonisation des législations nationales dans l’espace francophone et autres pays africains contre l’exploitation sexuelle des enfants s’est tenue à Bamako du 28 au 29 mars 2002.
Au cours de cette rencontre, les pays participants se sont engagés à harmoniser leurs législations pour lutter efficacement contre toute forme d’exploitation des enfants, pour protéger les enfants contre toutes les formes de maltraitance et ou de violence, pour mieux lutter contre le travail des enfants, protéger les enfants dans les conflits et ceux déplacés ou réfugiés.
Cependant, face à la mauvaise perception de la notion des droits de l’enfant et la réticence de la population dans les milieux ruraux et souvent urbains à admettre que les enfants ont des droits, l’Etat et certaines ONG sont passés de l’étape de la sensibilisation simple à la formation.
C’est ainsi que 414 animateurs chargés de production audio, 51 administrateurs de radios privées de proximité et 55 hommes de culture (comédiens et griots) ont reçu une formation sur les Droits de l’Enfant (CDE).
Toute chose qui a permis au cours des évènements spéciaux (16 juin journée de l’enfant africain, 20 novembre anniversaire de la CDE, etc.) de continuer à sensibiliser, à travers des articles de presse, sketches, théâtres et microprogrammes.
La meilleure pédagogie a été la traduction en langues nationales de la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE).
Dans le cadre du renforcement du rôle de la famille, le ministère a élaboré un plan d’action 2002-2006 qui vise à promouvoir l’harmonie et l’équilibre au sein de la famille autour des objectifs spécifiques.
Malgré ces efforts consentis par les autorités maliennes, il existe toujours des contraintes majeures concernant l’environnement juridique en faveur des enfants les plus vulnérables.
Ces contraintes sont les suivantes: -des vides juridiques importants subsistent sur certains abus ; -les populations et les professionnels sont sous informés sur les droits des enfants, les lois en leur faveur et les recours possibles tant juridiques que sociaux; -les dispositions d’intervention de la justice pour mineurs restent faibles ; notamment par un nombre insuffisant de juges pour enfants, réduisant de ce fait l’accès à la justice pour ceux-ci ; -les capacités des structures de prise en charge et d’assistance aux enfants restent faibles.
Pour inverser cette tendance, les structures privées nationales et internationales oeuvrant pour la défense des droits de l’enfant sont interpellées à mieux épauler les autorités.
Moussa TOURE
21 novembre 2005.