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En effet, la dite commission présidée par le secrétaire général du ministère de la fonction publique, des réformes de l’État, après avoir fait le tour de tous les départements ministériels et leurs démembrements avait pu établir l’existence de 2600 agents fictifs émargeant au budget national.

Pour sauvegarder les intérêts de l’État, des mesures conservatoires furent prises. Autorisation a été donnée par les autorités du pays d’interrompre le paiement des salaires de tous ces agents fictifs mis en cause. Du côté des services du budget national, les responsables pensaient avoir réussi à ajuster les charges financières de l’État.

En effet, avec la decouverte de ces 2600 agents fictifs au sein de l’administration malienne, l’État escomptait engranger plus d’un milliard de francs Cfa.

En son temps, nos partenaires techniques et financiers avaient apprécié cette initiative de nos autorités. Toutefois, les agents concernés étaient loin d’abandonner la partie.

En effet, ils ont introduit des dossiers de réclamation et de régularisation au niveau de toutes les structures étatiques.

A la lecture des pièces apportées par ces agents, les autorités ont réalisé que le travail de recensement comportait des irrégularités. Beaucoup d’erreurs ont été commises dans le traitement de l’information.

«Les contrôleurs envoyés sur le terrain pour procéder au contrôle physique n’ont pas été à hauteur de la tâche», révèle un responsable des services financiers de l’État. Selon lui, les contrôleurs ont considéré comme «agent fictif» tout travailleur qui n’a pas répondu à leur appel.
Or, ce que ces contrôleurs ignoraient, affirme notre interlocuteur, c’est le fait que beaucoup de fonctionnaires de l’État étaient au même moment en stage de formation à l’intérieur du Mali ou ailleurs.
Le même responsable s’est empressé d’ajouter que beaucoup de ces fonctionnaires «étaient partis en formation dans des conditions irrégulières
».

Selon lui, ces agents ne détenaient aucun acte de mise en congé de formation. D’autres fonctionnaires par contre, bien que normalement intégrés dans la fonction publique travaillaient sans l’arrêtéd’intégration à la fonction publique ni des états de paie de leur service.

Comme un mirage

Ce sont ces fonctionnaires qui ont été considérés par la Commission nationale de contrôle physique comme des agents fictifs. Mais quand les mesures de coupure de salaires sont tombées, ces agents réputés fictifs se sont présentés par la suite avec des documents à l’appui.

A la suite des vérifications opérées, le chiffre de 2600 agents fictifs est apparu comme un mirage. Seuls quelques dizaines de dossiers sont encore dans le circuit.

Au niveau des services financiers de l’État les responsables se sont ravisés à revoir leurs prétentions à la baisse. Et l’Etat s’attendait des retombées estimées à un milliard cinq cent millions suite à ce contrôle physique. Or la réalité s’est avérée toute autre

Aujourd’hui comment gérer cette situation qui a tendance à devenir problématique ? Face à cette situation, les membres de la commission de contrôle gardent le profil bas.

Le président de la dite commission qu’on a tenté de joindre, n’a pas accepté de se prononcer..

Birama Fall

10 août 2005