La mairie du district a déclenché, le mardi 27 avril, une opération coup de poing qui vise les engins à deux roues. Plus de 600 motos ont été conduites en fourrière.
Le mardi aux environs de midi, les principaux carrefours du district ont été bouclés par des agents de la Brigade urbaine de protection de l’environnement (Bupe) accompagnés par les agents du Groupement mobile de sécurité (GMS) pour une opération inopinée de contrôle de vignettes.
Les propriétaires d’engins à deux roues sont tombés dans une sorte de traquenard alors qu’ils avaient à l’esprit qu’il ne peut y avoir une telle opération juste après le 31 mars, date indiquée pour la fin de vente régulière de vignettes.
Beaucoup d’usagers l’ont appris à leurs dépens. Hier mercredi 28 avril, la cour de la mairie du district refusait du monde. Les agents chargés de la vente de ce carton rectangulaire de couleur jaune avaient du mal à s’occuper correctement des nombreux propriétaires de motos venus régulariser leurs situations.
Pour avoir oublié ou refusé de payer le précieux sésame, ils devaient faire face à la pénalité de 100 %, soit 12 000 F CFA par vignette au lieu de 6000 F CFA le prix officiel à Bamako.
Pour se soustraire à la pénalité, beaucoup de gens produisaient des factures d’achat de leurs motos, pour démonter que l’engin a été payé après le 31 mars 2010. Ces scènes de justification donnaient lieu à de chaudes discussions entre motocyclistes et personnels de la perception de la mairie.
Avec plus de 600 mobylettes conduites en fourrière dans la cour du GMS dans la seule journée de mardi, les services de recouvrement de recettes du district ont de quoi renflouer ses caisses par ces temps de vaches maigres où il faut faire face aux salaires du personnel et autres charges.
Selon le receveur-percepteur du district, Domossé Konaré, « tous les engins saisis ne sont pas forcément dépourvus de vignettes. Il y en a dont les propriétaires ont oublié leurs pièces à la maison. Ceux-ci, à ses dires, ne sont pas assujettis à la pénalité de 100 %. Ils doivent juste s’acquitter de la contravention à la police pour défaut de pièce dont le montant peut atteindre 3000 F CFA ».
Toujours aux dires de M. Konaré, l’opération que ses services vont poursuivre (hier mercredi c’était encore le cas), a l’avantage de retrouver des motos ou autres engins volés ou même l’occasion de détecter de vraies fausses vignettes. M. Konaré a indiqué que les contrôles peuvent se faire à tout moment.
La vignette (instituée par la loi 96-058 du 16 octobre 1993 pour le district de Bamako et 96-034 du 16 octobre 1996 pour les communes rurales) est un impôt accordé aux collectivités décentralisées. Chaque collectivité est libre d’imprimer et d’émettre les vignettes pour les résidents de sa circonscription.
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Troublante affaire de vols de vignettes
Deux agents de la mairie du district relevant des recettes sont en prison depuis le 24 mars 2010 sur plainte de la mairie du district, pour une histoire de vol de carnets de vignettes. Karim Kéita, le magasinier, et Boubacar Touré, chargé de faire le bon de livraison des carnets de vignettes aux revendeurs, ont été accusés de ventes parallèles de vignettes.
La gendarmerie s’est saisie du dossier et les deux agents ont été déférés. Leur chef hiérarchique, le receveur-percepteur, Domossé Konaré, nous a fait savoir que les vignettes incriminées ont été sorties de magasin le 2 mars 2010 et vendues le 3 mars.
L’argent issu de ces ventes a été encaissé par ses services le 5 mars. Malgré toutes ces preuves, les deux agents, qui font l’objet de règlements de comptes de la part de certains de leurs collègues, qui les ont dénoncés, sont encore en détention.
Abdrahamane Dicko
29 Avril 2010.