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la participation de la jeunesse aux instances décisionnelles importantes au pays.

De tous temps, la jeunesse a été l’instrument du changemnet, comme en témoignent les évènements de 1980 qui se sont soldés par la disparition tragique de la figure emblématique de l’UNEEM (Union Nationale des Elèves et Etudiants du Mali), Abdoul Karim Camara, et certains de ses collaborateurs, ainsi que ceux de Mars 1991, où la jeunesse a payé également de lourds tributs.

Ces évènements devaient donner une place importante à la jeunesse dans la gestion des affaires publiques, car elle était l’artisan de l’instauration d’un nouvel ordre de gouvernance au Mali : la démocratie qui prône l’égalité de chances, l’équité ,la liberté dans toutes ses dimensions, et surtout, la lutte contre la discrimination.

Malgré son sacrifice et son abnégation pour le changement, la jeunesse est presque absente dans les instances décisionnelles, sous prétexte qu’elle ne dispose pas d’expériences requises pour participer à la gestion du pouvoir politique. “Le critère d’expérience” n’est qu’une machination savamment organisée pour museler cette composante sociale de revendiquer la place qui est la sienne.

Ce qui est primordial et indispensable chez l’homme, c’est le talent, le premier atout et non l’expérience, car celle-ci est le complément du talent, pour l’exercice d’une fonction sociale. Il ne peut y avoir de gestion consensuelle que lorsque toutes les composantes sociales participent équitablement à la prise des décisions concernant l’ensemble du pays.

Chacun des composantes est censée connaître les spécificités de celle qu’elle représente. La représentation des composantes au niveau des instances décisionnelles doit être opérée, non pas sur la base d’une préférence d’une composante par rapport à une autre, mais sur la base d’objectivité.

Il est donc l’ère, pour la jeunesse, d’exprimer son talent pour servir le pays par la prise de conscience des problèmes auxquelles elle est confrontée. Il est aussi temps, pour elle, de tracer sa voie qui lui est propre, avec l’aide du Tout Puissant, des vieux et femmes. Il est temps, pour elle, de se faire respecter, par la revendication de la place qui lui est propre.

Aujourd’hui le critère “d’expérience” a montré ses limites, en raison des mutations sociales, économiques et politiques que connaît le monde, marquées par la révolution technologique qui s’interfère dans toutes les activités économiques, sociales et politiques. Les anciennes générations s’adaptent difficilement aux nouvelles réalités.

C’est donc par des efforts conjugués de toutes les composantes, actrices de la vie politique, que les gouvernants parviendront à apporter des solutions aux crises qui minent le pays, dont certains ont pris naissance pendant la présidence “konaréenne” ; malgré les propositions et stratégies mises en place, on ne parvient pas à vaincre les crises qui sapent aujourd’hui la politique de développement.

Cet article n’est pas une polémique, mais un appel consciencieux à toutes les composantes sociales, de jouer pleinement leur rôle pour faire face aux crises actuelles, dont les victimes sont les jeunes.

Oumar Saïdou TOLO

18 Novembre 2008