Après Siby et Kita, c’est la ville de Fana (120 km à l’est de Bamako) qui accueille cette semaine la 4e édition du Forum des peuples en contrepoint au sommet du G8 à Glenneagles (Ecosse).
Ce choix s’explique, selon la présidence de Cad, par le fait que Fana est le 2e grand producteur de coton après Koutiala. De plus, a-t-elle ajouté, la privatisation de la CMDT, l’introduction des OGM sont des enjeux de mobilisation importants.
Le Forum des peuples est un espace populaire d’échange et de construction des alternatives à la mondialisation néo-libérale.
La présidente de Cad-Mali, Mme Barry Aminata Touré, dira que « c’est une opportunité d’information critique et de sensibilisation de la population africaine sur les mécanismes du système international qui contraignent les politiques de développement des pays du Sud ».
Le programme de cette année prévoit une conférence en plénière et 8 ateliers sur différents thèmes comme la dette, la privatisation de la CMDT, les OGM, la souveraineté alimentaire, les accords commerciaux UE-ACP, la gestion des conflits, des services sociaux de base, etc.
Il y aura aussi le marché des peuples qui va exposer la diversité de la production locale et de nombreuses activités culturelles avec des pièces de théâtre et un grand concert parrainé par Ali Farka Touré. Si plus de 700 participants ont été mobilisés lors des précédentes éditions, cette année, ce sont 1000 participants de divers mouvements sociaux du Mali et de la sous-région qui sont attendus avec des partenaires de la France, Belgique et Canada.
Marche des peuples
Les conférenciers se sont également prononcés sur la récente annulation de la dette de certains pays pauvres dont le Mali. Dans une déclaration de Cad-Mali, ils estiment que cette annulation n’est que partielle (parce qu’elle ne concerne que 18 pays sur 42) et le montant annoncé de 40 milliards ne permet ni de résoudre le problème de la dette ni celui de la pauvreté puisqu’il ne représente que 2 % de la dette extérieure des pays en développement.
« Cad-Mali est convaincue que cette timide avancée, loin d’être une volonté politique de grands créanciers du monde, est plutôt la résultante des années de mobilisation et de luttes des mouvements sociaux du Sud et du Nord. La Cad invite à la vigilance face à ces annonces », a conseillé le secrétaire général de Cad Dounantié Daou.
Outre la demande d’annulation inconditionnelle et totale de la dette extérieure des pays en voie de développement, la Cad réclame le rapatriement de tous les biens volés à l’Afrique et gardés dans les banques des pays occidentaux.
Le Forum des peuples se clôturera cette année avec une grande marche dans la ville de Fana pour remettre aux autorités publiques une pétition contre les OGM et la privatisation de la CMDT.
Sidiki Y. Dembélé
04 juillet 2005