Ils sont près de 200 personnes venues du Burkina Faso, du Tchad, Togo, Sénégal, Mali et la France pour faire entendre leur voix, la voix des peuples à l’occasion du 23e Sommet Afrique-France qui s’ouvre samedi à Bamako.
Une opportunité qu’ils veulent saisir pour relancer le débat sur la question de développement dans les pays du Sud, l’aide au développement, l’endettement, les politiques néo-libérales ; autant de sujets qui constituent, selon eux, des obstacles politiques au développement de nos pays.
Ce forum se veut donc un espace démocratique, de réflexion, de dialogue et de propositions d’alternatives de changement en vue d’améliorer les relations Nord-Sud. Deux jours durant, en conférences plénières et en ateliers, les « alterfrançafrique » vont faire le point de la coopération Afrique-France et débattre des questions de démocratie et de gouvernance, d’impunité, d’élection, de dette, de commerce international, de migration, etc.
Les questions de jeunesse, thématique centrale du 23e Sommet, seront également abordées. Car, la « Coalition des alternatives de développement – CAD -, reste préoccupée par la situation d’insécurité sociale et économique, de désespoir auquel les jeunes Africains sont confrontés », a dit la présidente de CAD-Mali Barry Aminata Touré.
Cette situation s’explique, selon elle, par les pratiques de soutien aux dictatures, aux pseudos démocraties, les pillages des ressources et la dette qui ont vidé l’Afrique de ses potentialités économiques et humaines, de son trésor culturel et de son patrimoine ancestral.
Pour les mouvements sociaux, les peuples d’Afrique ne doivent pas continuer à subir le cours de l’Histoire, mais saisir les opportunités pour la transformer.
« Il y a une impérieuse nécessité d’orienter les ressources africaines et françaises dans la satisfaction des besoins humains fondamentaux des communautés notamment l’éducation, la santé, l’accès à l’eau et aussi un travail décent », a-t-elle souligné.
La présidente de CAD-Mali a également invité les participants à faire des propositions concrètes afin d’influencer les prévisions politiques des chefs d’Etat et de gouvernement.
Sidiki Y. Dembélé
Hommage à François Xavier
Les participants au contre-sommet Afrique-France ont rendu hier un vibrant hommage à François Xavier Verschave, président de l’association française « Survie », militant et grand défenseur de la cause des peuples africains et français qui a été arraché à l’affection de tous.
Auteur de plusieurs ouvrages critiques et alternatifs des relations de coopération Afrique-France, M. Verschave a été l’un des principaux acteurs infatigables de la popularisation du concept « France-Afrique ».
Défenseur des droits humains, il a été depuis une décennie l’un des dénonciateurs des complicités de la France-Afrique. Son brillant livre « Noir silence » lui a coûté en 2002 un procès sur plainte de trois chefs d’Etat africains. Procès qu’il gagna au grand bonheur de tous les peuples épris de justice sociale et économique.
S. Y. D.
1er décembre 2005.