A travers le lancement samedi à Kouyan N’golobala (Niono) des travaux à haute intensité de main d’œuvre (Himo), l’Office du Niger engage l’offensive contre l’envahissement de ses réseaux d’irrigation par les plantes aquatiques nuisibles.
L’un des défis majeurs auxquels l’Office du Niger fait face demeure l’envahissement de ses réseaux d’irrigation par les plantes aquatiques qui font partie d’un ensemble de problématiques connu sous le non des 3E : érosion, envasement et envahissement. La salvinia molesta, qui connaît une prolifération croissante, les tifas, la jacinthe d’eau douce, l’azola ne cessent de gagner du terrain.
Devant l’ampleur du phénomène, l’Office du Niger n’entend pas rester les bras croisés. Il a déjà engagé des séries de réflexions d’actions d’envergure et stratégiques pour circonscrire le mal. Le lancement, le 3 avril 2010, à Kouyan N’golobala (Niono) des travaux de Himo par le secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargé du Développement intégré de la zone Office du Niger (Sedizon) en compagnie du PDG de l’Office du Niger s’inscrit dans cette dynamique.
L’approche de haute intensité de main d’œuvre consistera à enlever dans les réseaux d’irrigation de l’Office des plantes aquatiques nuisibles. Pour ce faire, 7630 jeunes ruraux seront engagés. Pour cette première année, l’intervention des jeunes dans l’entretien du réseau hydraulique portera sur une superficie à nettoyer de 20 929 656 m2 repartie en 221 lots sur l’ensemble du réseau de l’Office du Niger.
Projet à la fois ambitieux et porteur d’emplois, le Himo est prévu pour durer 4 mois. La masse à distribuer se chiffre à plus de 400 millions de F CFA. Et l’enveloppe pourrait connaître une augmentation dans les années à venir si l’opération s’avérait concluante. Par cette initiative, c’est une nouvelle dynamique qui vient d’être imprimée à l’entretien du réseau hydraulique de l’Office du Niger.
Au-delà de la fluidité dans la conduite de l’eau et du développement de la création d’intérêts économiques et de coopératives, les travaux à haute intensité de main d’œuvre contribueront à faire de sorte que l’Office du Niger puisse répondre à sa vocation : celle de produire et de nourrir.
L’idée des travaux de Himo a été lancée le 28 mai 2009 à la faveur du lancement de la campagne agricole de l’Office du Niger. Nombreux étaient ceux qui ne croyaient pas en sa faisabilité devenue pourtant réalité à travers l’appropriation desdits travaux par les jeunes qui ont adhéré à la mesure. Pour le Sedizon, Abou Sow, qui n’a pas fait mystère de sa satisfaction, l’important est de maintenir le réseau d’irrigation en état de fonctionnement régulier.
En plus de l’approche Himo, le PDG de l’Office du Niger a rappelé d’autres actions en cours pour bouter les plantes aquatiques de la zone. Il a fait allusion à la lutte mécanique qui consiste à l’utilisation de machine ou tout moyen physique d’enlèvement des plantes aquatiques, la lutte biologique, la valorisation des plantes aquatiques à travers leur transformation en fumure organique.
Aux dires de Kassoum Dénon, « avec le projet Himo, les jeunes ruraux n’auront plus à se rendre dans des grandes villes pour la revente des cartes ou à la recherche d’un hypothétique emploi ». Il a invité les jeunes à saisir l’opportunité.
L’approche Himo est une initiative partagée de l’Office du Niger et de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (Apej).
Mohamed Daou
(envoyé spécial)
07 Avril 2010.