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La situation socio-économique est difficile au Mali depuis déjà plusieurs décennies. On a l’habitude de dire que le fonctionnaire malien est l’un des plus mal payés dans la sous-région. Pour ainsi dire, les revenus ont toujours été en deçà des besoins des dépenses familiales. Surtout sous la deuxième République la situation est allée de mal en pis jusqu’à ce qu’intervienne le cycle infernal de protestation des populations face à la dégradation continue de leur niveau de vie.

Ceci explique en partie la chute du pouvoir de Moussa Traoré au prix d’énormes sacrifices en vies humaines et de pertes matérielles inestimables. Ainsi, de l’avis du plus grand nombre de Maliens, cette ouverture démocratique était l’opportunité de changer la donne, surtout en termes d’amélioration des conditions de vie et de travail des populations, toutes sensibilités confondues, mais aussi de la qualité de la gestion des affaires publiques. Qu’en est-il au juste aujourd’hui?

Un contexte économique international difficile

De l’ouverture démocratique à ce jour, il est indéniable que les efforts ont été déployés par les autorités successives du pays en vue de traduire dans les faits les aspirations légitimes des populations. Cependant, force est de constater qu’ils sont demeurés en deçà des attentes.

Cela est irréfutable lorsqu’on se réfère à la persistance des problèmes liés à l’emploi des jeunes, aux faibles revenus des populations, à la corruption et à la délinquance financière , à la hausse des prix des denrées alimentaires, à la situation scolaire et aux problèmes liés à l’insécurité entre autres.

Ce sont en gros les problèmes actuels de la gouvernance au Mali. Certes, dans plusieurs domaines, il y a des débuts d’amélioration, mais il urge de redoubler d’ardeur pour conférer plus de lisibilité aux efforts des pouvoirs et gouvernements successifs. Le second mandat du président Amadou Toumani Touré s’inscrit dans le cadre de trouver des solutions appropriées et durables à un grand nombre de problèmes de la gouvernance démocratique au Mali.


Le PDES en marche

Le Projet de Développement Economique et Social (PDES) du président Amadou Toumani Touré s’inscrit dans cette dynamique et c’est sur cette base qu’il a été réélu en 2007. En effet, au terme de son premier mandat, ATT a fait tâche d’huile.

Les résultats enclenchés dans plusieurs domaines comme la santé avec la gratuité de la césarienne et du traitement des femmes enceintes et des enfants contre le paludisme, le désenclavement intérieur et extérieur, la construction des logements sociaux, l’amélioration du niveau des salaires des fonctionnaires sur la base de l’application du contenu du Pacte de Solidarité pour la Croissance et le Développement, la promotion de l’emploi des jeunes à travers l’APEJ et l’ANPE, le développement de l’agriculture, notamment la mise en œuvre de l’initiative riz en sont des illustrations éloquentes. La liste n’est pas exhaustive, mais déjà, des jalons ont été posés pour un avenir radieux.

Le second mandat du président Amadou Toumani Touré sera très laborieux, étant donné ses ambitions affichés dans le PDES. A partir du second mandat, il y a la poursuite des efforts de désenclavement routier du pays, de l’aménagement des périmètres pour l’irrigation et l’intensification agricole.


Le succès annoncé de l’initiative riz

C’est dans ce cadre qu’à la faveur de la flambée des prix au plan international que le Premier ministre Modibo Sidibé a eu le réflexe de lancer l’initiative riz à laquelle beaucoup de gens n’avaient pas cru au départ, mais qui est aujourd’hui près d’être une réussite si l’on en juge par les résultats enregistrés déjà dans plusieurs zones de culture.

En effet, à la faveur de la pluviométrie suffisante de cette année, et des appuis substantiels de l’Etat aux producteurs du riz, il y a beaucoup d’espoir que la situation céréalière sera nettement améliorée lors de la campagne agricole 2008-2009. En témoignent les réactions de satisfaction des producteurs de plusieurs localités. Toute chose qui nous incite à dire que l’Etat fait bien de soutenir les efforts des producteurs de riz.

Sans cela, les prix qui continuent à escalader seraient insupportables pour le plus grand nombre. L’initiative riz est en train de se révéler une alternative crédible à la cherté de la vie que nous connaissons, à l’instar des autres pays consécutivement à la baisse des productions au plan international et à la hausse continuelle du prix du pétrole. Il faudra du suivi jusqu’à la fin de la campagne agricole, afin de mieux gérer le surplus de production de céréales, en particulier de riz pour lequel l’Etat a consenti des sacrifices financiers inestimables.

C’est cela l’autre bataille qui s’impose au gouvernement dans l’intérêt exclusif de l’ensemble de la population. A ce niveau, il faudra envisager les dispositions pratiques à prendre pour empêcher les commerçants véreux de nuire à l’intérêt des consommateurs maliens.

Moussa SOW

13 Octobre 2008