Après les urnes et la justice, le camp Djittèye à la conquête de l’opinion publique
L’honorable Cheickna Hamalla Bathily, élu URD et opérateur économique de son état, a, au chapitre des questions orales, interpellé, le jeudi 9 novembre, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Choguel Maïga, sur le contentieux électoral de la CCIM. Partisan avéré du camp Djittèye, le député Bathily entendait par cet exercice conquérir l’opinion publique à travers des affirmations non fondées, du reste rejetées par la justice. Il n’a donc convaincu que ses seuls supporters.
Le député a d’abord demandé au ministre de lui interpréter l’article 13 de l’arrêté qu’il a pris 1er juin 2006 avant de poser cette autre question : pensez – vous qu’une recommandation prime sur un arrêté ? L’interpellateur a donc expliqué que l’organisation et le fonctionnement de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali ( CCIM ) relève d’un décret. Le bureau est renouvelé tous les quatre ans par les membres de l’Assemblée consulaire. Cette année, ils sont au nombre de 294 dont 147 titulaires et autant de suppléants.
Ensuite, le ministre Maïga a expliqué qu’à quatre mois de l’expiration du mandat, tous les textes ont été préparés et ventilés à tous les niveaux. C’est ainsi que des commissions électorales ont été instituées dans toutes les régions et dans le District de Bamako. Elles sont constituées d’un magistrat, d’un représentant du gouverneur, d’un représentant du maire, d’un représentant de l’administration fiscale et d’un membre de chaque section ( industrie, commerce et services ).
« En juillet dernier, le groupement des commerçants a demandé et obtenu une audience, au cours de laquelle il a souhaité un report, au motif que la plupart des commerçants seront à la Mecque. J’ai dit à mes interlocuteurs que ce n’est pas une raison suffisante pour reporter le scrutin à la demande d’une partie et que les absents peuvent voter conformément à la réglementation par correspondance. C’est ainsi que la date de l’élection a été maintenue au 1er octobre. Et comme, il y a deux listes, j’ai pris un arrêté modificatif pour permettre à chaque camp d’être présent le jour du scrutin dans le bureau de vote. Aussi, en lieu et place du plus vieux et plus jeune des électeurs comme prévu, dans un souci d’équité, j’ai remplacé ces deux par un représentant de chaque partie parce que je m’étais dit que le plus vieux et le plus jeune des électeurs pourraient appartenir à un même camp« .
Ces allégations ont été récusées par le député Bathily qui persiste et signe que « c’est bien l’arrêté du ministre qui a créée tous les problèmes. Et les recommandations qu’il a prises ont mis le feu au poudre« . Selon lui, des étrangers ont pris part au vote et il a exhibé aux députés une procuration d’une Sénégalaise qui aurait participé au vote par procuration.
Choguel revient à la charge : « les règles du jeu n’ont été contestées par personne. Mais dès que les résultats ont été proclamés, les problèmes ont commencé. Des informations non fondées sont venues de partout. Des menaces et des intimidations ont été proférées à notre endroit. Ça ne marchera pas avec moi. Je ne gère pas les états d’âme« .
Comme on le constate, le camp Guitèye après avoir perdu aux urnes et devant le Tribunal administratif, a transporté le contentieux électoral de la CCIM à l’hémicycle afin de mobiliser l’opinion publique en sa faveur.
Chahana Takiou
10 novembre 2006.