Au terme de ces deux jours de travaux d’échanges, des recommandations générales, claires et précises ont été faites
Recommandations Générales
Sensibilisation
• Faire des campagnes de sensibilisation pour faire disparaître les tabous
• Tous les partenaires, y compris les enfants, doivent mener des campagnes de sensibilisation sur les conséquences à long terme des violences contre les enfants :
– impliquer les leaders communautaires et toute la communauté
– encourager le dialogue parents/enfants
• Rompre avec la culture du silence
Participation des enfants
• S’assurer de la participation des enfants à toutes les étapes du processus d’élaboration des projets, programmes et des politiques mises en place pour protéger les enfants
• Soutenir les organisations et les initiatives des enfants pour lutter contre les violences commises contre les enfants
Législation
• Adopter et faire appliquer les lois de lutte contre les violences sur les enfants (pour les gouvernements) :
– Interdire clairement les châtiments corporels ainsi que toutes les formes de violences au sein de la famille dans les législations nationales
– Dans les procédures judiciaires, développer des mécanismes spécifiques qui prennent en compte la parole des enfants (témoignages, intégrité de l’enfant, etc.)
Budgétaire
• Augmenter la part du budget national allouée aux programmes de protection des enfants victimes de violences.
• Lutter contre la pauvreté en généralisant les allocations familiales pour les enfants.
• Prendre en compte dans les documents de réduction stratégique de la pauvreté (DRSP) la problématique de la protection des enfants vulnérables.
Formation
• Mettre en place des formations aux droits humains au niveau communautaire impliquant tous les acteurs locaux, y compris les jeunes et les enfants, les parents, les enseignants, les chefs communautaires, les médias, les travailleurs sociaux et autres partenaires.
• Adopter et mettre en oeuvre des actions intensives de formation interdisciplinaire surtout autour des techniques d’écoute et de prise en charge des victimes (former les juges, magistrats, éducateurs, maîtres, policiers, gardiens des prisons, douaniers aux procédures impliquant les enfants victimes de violences).
Coordination/intégration
• Appuyer les organisations d’enfants dans leurs initiatives de lutte contre les violences faites aux enfants (pour les gouvernements, les agences, les ONG).
• Renforcer les partenariats entre les agences des Nations Unies, les ONG, les Communautés et les autres agences.
Services
• Mettre en place des mesures appropriées d’assistance aux enfants victimes de violences physiques, psychologiques et sexuelles.
• Créer un environnement favorable à l’écoute des enfants (Etat, ONG, communauté)
– Créer des espaces de références
– Créer des centres d’écoute accessibles aux enfants (gouvernements)
– Créer des numéros verts pour briser le mur du silence, faciliter les <
• Mobiliser et appuyer les initiatives communautaires visant à soutenir dans l’immédiat et à long terme les ménages vulnérables.
Prinicipes
Les enfants doivent respecter leurs enseignants et leurs parents
Recommandations Spécifiques
Violences dans les familles
• Initier et appuyer des enquêtes nationales sur les causes des violences familiales en prenant en compte l’opinion des enfants (gouvernement, ONG, Organisations internationales).
• Sensibiliser les parents à assumer leurs responsabilités dans une éducation non violente de leurs enfants :
– Expliquer des méthodes alternatives de discipline
– expliquer les droits des enfants
• Adopter le Protocole optionnel à la Convention des Droits de l’Enfant sur l’implication des enfants dans les conflits armés
• Les programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion doivent tenir compte des besoins des enfants, notamment en matière d’éducation spéciale et spécifique, de formation professionnelle et de soutien psychosocial afin de leur donner d’autres options que celle de la guerre.
Violences liées aux VIH/Sida
• Mettre en évidence les violences (psychiques, discriminatoires) faites aux enfants affectés par le VIH/Sida (marginalisation des enfants des familles ou des parents sont malades; stigmatisation des enfants infectés). Mettre fin à la stigmatisation en créant des messages <
• Renforcer les moyens dont disposent les familles pour protéger et prendre en charge les orphelins et les enfants vulnérables (en s’appuyant sur les attitudes et les valeurs culturelles d’entraide et de solidarité).
Violences dans les écoles et les institutions
• Documenter les situations de violences faites sur les enfants dans les écoles et les structures d’accueil des enfants, notamment par des études et recherches sur les causes et les conséquences);
• Créer et renforcer les brigades des mineurs au niveau central et déconcentré
• Interdire et punir les abus sexuels commis par des enseignants sur les enfants.
• Former, sensibiliser les enseignants : inspecteurs, directeurs, enseignants, enfants et le personnel qui travaillent au sein des établissements scolaires au respect des droits de l’enfant et favoriser les pairs éducateurs
• Proposer des punitions alternatives non violentes à l’école (liste et catégorie à établir avec les enfants)
• Développer des comités d’enfants au niveau des écoles dont le rôle est de mener des actions de sensibilisation auprès des autres enfants sur la prévention contre les violences. Etablir des relais entre les comités d’enfants et les structures sociales.
• La complexité et la diversité des situations des écoles coraniques impliquent d’agir sur plusieurs niveaux avec :
– un plaidoyer en direction des pouvoirs publics basé sur le respect des Droits de l’Enfant,
– une sensibilisation des parents qui ne sont pas forcément au courant de la situation d’exploitation dans laquelle se retrouve leurs enfants
– la définition de normes minimales de prise en charge des enfants dans les écoles coraniques
– une amélioration des conditions d’enseignement des écoles coraniques.
• Créer et appuyer des centres de conseils et former les conseillers à l’écoute des enfants victimes de violences et aux droits des enfants
• Encourager la communauté et les parents à s’impliquer dans l’école et les autres institutions qui accueillent les enfants pour mieux prévenir et lutter contre les violences contre les enfants
• Mettre en oeuvre les principes directeurs développés au travers des outils internationaux sur les conditions de détentions des enfants en conflit avec la loi, notamment :
– Instaurer l’âge minimum de 13 ans pour la responsabilité pénale
– Instaurer des sanctions pénales allégées
– Séparer les enfants des adultes en milieu carcéral et dans les commissariats (les garçons des hommes et les filles des femmes)
– Développer des mesures alternatives à l’incarcération et leur donner des moyens de fonctionner (appui financier et humain, établir des normes de contrôle)
– Développer des programmes de rééducation pédagogique dans les centres de détentions des enfants
– Augmenter le nombre de tribunaux pour enfants ainsi que leurs ressources
– Former davantage des juges pour enfants et multiplier les services sociaux dans les tribunaux
• Former et sensibiliser les magistrates et auxiliaires de la justice, travailleurs sociaux, sur les procédures et les mécanismes relatifs à la protection des enfants en conflit avec la loi.
Violences au Travail
SUIVI DES RECOMMANDATIONS DE LA CONSULTATION SUR LES VIOLENCES CONTRE LES ENFANTS
• Restitution de l’étude et des recommandations de la consultation au niveau des pays de la région par les gouvernements et création d’un cadre de concertation et un point focal.
• Renforcer la sensibilisation et l’information sur la violences contre les enfants dans les pays de la région en collaboration avec les journalistes.
• Elaborer des plans d’action nationaux sur la mise en oeuvre des recommandations sur les violences contre les enfants
• En référence à la Session Spéciale des Nations Unies consacrée à l’Enfance et à la revue des pairs de la CEDEAO, mettre en place les structures de dialogue national et régional prévues, incluant les enfants et la société civile, pour le suivi et la mise en oeuvre d’un <
• Développer la communication entre les participants à cette rencontre et renforcer les réseaux existants.
Rassemblés par Dado CAMARA
27 mai 2005