Le ministre de l’Agriculture, Seydou Traoré, est tout heureux de constater que les populations du bassin du bani sont satisfaites de la construction du seuil de Talo.
En fait, c’est le comité du bassin du Bani qui a organisé une visite guidée des populations bénéficiaires des aménagements du bani sur le chantier du seuil de Talo.
Cette visite, à laquelle ont pris part le ministre de l’Agriculture Seydou Traoré et le gouverneur de Ségou Abou Sow, a permis de faire le point sur l’évolution du barrage et de ses principales fonctions.
Elle a permis également particulièrement aux populations de Djenné d’exprimer leur satisfaction par le respect des recommandations faites avant la construction du seuil et du fait que convaincues que le barrage ne bloque pas l’eau ou n’entrave sa circulation.
Elles ont tout de même réaffirmé maintes fois leur demande de construction du seuil de Djenné. Le seuil de Talo, financé à hauteur de plus de 14 milliards de F Cfa, est un projet majeur pour le développement du bassin du bani dont la réalisation fut confiée au Programme de mise en valeur des plaines du Moyen Bani qui a pour objectif de contribuer à la sécurité alimentaire du pays.
Mais la construction de ce seuil était à un moment donné pour certaines populations du cercle de Djenné synonyme de sécheresse pour Djenné. D’où leur refus de cautionner la construction du seuil de Talo malgré les multiples assurances des ingénieurs et techniciens du gouvernement du Mali.
Pour arriver à un consensus, le Président de la République a dû faire des concessions, mais aussi des promesses avant de procéder au lancement des travaux en début de l’année 2005.
Les contestations et les intoxications ne sont plus que des souvenirs. Le Seuil de Talo est bien dressé sur le bani avec ses ouvrages annexes dont un pont qui relie désormais les populations des deux rives.
Exécuté à plus de 95,83 %, le Seuil de Talo, qui n’est pas un ouvrage de retenue d’eau, a deux fonctions principales à savoir relever la côte du plan d’eau en période de crue afin de permettre l’irrigation de 20 000 hectares dans les cercles de Bla et San ; et de maintenir un débit permanent en saison sèche capable de satisfaire aux besoins des usagers en aval dans les cercles de San et Djenné.
L’expédition a permis de constater, en lieu et place des inquiétudes, des assurances notamment sur le blocage annoncé de l’eau par le Seuil de Talo.
Pour Amadou Sow de Djenné, la visite lui a permis de comprendre tout de suite que le seuil n’a rien à voir avec la retenue d’eau. Seulement, il se dit inquiet pour la construction du seuil de Djenné dont il a demandé au ministre de l’Agriculture de diligenter le dossier pour financement dans les plus brefs délais.
Les mêmes remarques ont été faites pour ses compagnons de Djenné et des autres collectivités du cercle. Le ministre de l’Agriculture était satisfait de constater que ce projet développement, qui allait diviser les fils d’un pays, est devenu aujourd’hui un instrument de paix, de cohésion d’unité nationale et de développement.
Seydou Traoré, qui a donné raison aux populations de Djenné d’avoir émis des réserves sur le seuil de Talo, a affirmé que l’ouvrage a été construit en tenant compte des recommandations du forum de Djenné sur la conception du seuil.
Il a aussi rassuré les populations du bassin du bani que le gouvernement ne posera aucun acte dans le bassin sans leur accord.
Le Seuil de Talo est aujourd’hui une réalité qui annonce des lendemains meilleurs pour plus de 190 000 habitants dans 183 villages dans les cercles de Bla et San.
Idrissa Maïga Envoyé spécial à Talo
19 septembre 2006.