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L’explosion des constructions anarchiques et illégales dans le site retenu pour la réalisation du 3ème pont de Bamako inquiète aujourd’hui le gouvernement et plus particulièrement les services des domaines qui envisagent d’engager des actions de sensibilisation et, au-delà, de prendre des mesures énergiques pour faire ramener les contrevenants à la raison.

La nouvelle de la construction d’un troisième pont à Bamako au niveau de Sotuba a été bien accueillie par les Bamakois comme une grand pas dans le désengorgement de la ville de Bamakois.

Voilà, que la récente visite du président ATT sur le site retenu pour le pont a engendré une certaine explosion de l’occupation anarchique de cette partie de la capitale. En effet, au lendemain de cette visite du président ATT avec les techniciens chinois, les services des domaines de l’Etat et des affaires foncières ont été surpris par l’ampleur des chantiers en construction à Sotuba sur le site du 3ème pont et les alentours.

Il a été constaté une occupation anarchique et une multiplication des constructions illicites le long de la rive gauche du Niger non seulement au niveau de l’emprise du 3ème pont, mais aussi dans le lit du fleuve dans la zone comprise entre le pont de Sotuba et le Pont des Martyrs. Plus grave, assure t-on aux Domaines de l’Etat, il a été constaté que les travaux s’effectuent même la nuit sur le site pour des raisons que seuls les auteurs connaissent.

Cette situation n’est pas sans inconvénient, d’une part, pour l’écoulement normal des eaux fluviales pendant les fortes crues, et d’autre part, sans risque pour les usagers et les occupants de ces lieux. Cet état de fait, interpelle en premier les pouvoirs publics. La situation est prise au sérieux par le gouvernement.

C’est ainsi qu’après le constat, un comité interministériel de huit départements s’est réuni pour pendre des mesures qui s’imposent. Car il est ressorti des premières constations que le lit du fleuve Niger ainsi que les dépendances sont réputés domaine public de l’Etat et en tant que tel, ne peuvent faire aucunement l’objet d’occupation.

C’est pourquoi, sur instruction de la ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières les services techniques procèdent actuellement à des enquêtes sur le terrain et vont procéder à un recensement exhaustif des occupants anarchiques et de ces constructions illicites.

Selon un communiqué publié par le département de Mme Soumaré Aminata Sidibé, tous les détenteurs de titres irréguliers et tous les occupants sans titre s’exposeront aux rigueurs de la loi. Les mêmes dispositions devront être appliquées aux agents de l’administration qui se seront rendus coupables de manquement à la loi en attribuant ces titres de façon douteuse.

Lors du comité interministériel, il a été décidé certaines mesures immédiates. La première est une vaste campagne de sensibilisation des populations qui sera diligentée par le ministère des Domaines de l’Etat.

Le second est le déclenchement des procédures judiciaires devant conduire à la démolition des constructions concernées. Cette solution sera menée sous l’égide du ministère de la Justice.

Tous les chantiers achevés ou en cours seront démolis avant les hautes eaux d’hivernage pour éviter au fleuve de sortir de son lit et occasionner des dégâts aux conséquences incalculables.

En tout cas, au ministère des Domaines de l’Etat, on entend conduire cette opération avec rigueur et respect de la loi.

Youssouf CAMARA

29 juin 2007.