Malgré l’exonération momentanée accordée par le gouvernement, les prix du kilo de la viande connaissent depuis un certain temps un retour à la hausse au grand dam des consommateurs. Le kilo de la viande avec os est à 1400 F CFA et 1600 F CFA pour la viande sans os.
« Nous ne savons plus à quel saint nous vouer. Le gouvernement avait pris des mesures pour ramener le prix de la viande à la baisse en fixant un prix de 1200 F le kg de la viande avec os, mais maintenant on assiste impuissant à une cherté excessive de cette denrée. Pour le moment, nous consommons peu la viande ». Tel est le cri de cœur d’un des nombreux consommateurs de viande au Mali.
Comme cette femme, les consommateurs de la viande ignorent les raisons du « retour à la hausse » du prix de la viande alors qu’ils ont toujours en tête que le gouvernement est récemment monté au créneau en exonérant la filière viande. « Est-ce à dire que le gouvernement ne s’est pas exécuté en respectant aussi longtemps que possible les engagements pris aux Maliens ? » se demandent beaucoup de consommateurs.
En tout cas, ces derniers disent qu’un « gouvernement en partance n’a cure des problèmes des consommateurs ». Sinon, comment comprendre la passivité des autorités face à cette hausse vertigineuse de la viande ? s’interrogent-ils encore.
Du côté des bouchers, on attribue la responsabilité de ce « retour à la hausse » au gouvernement, qui a « montré au grand jour son incapacité à exonérer la viande ». « Le gouvernement nous a dit d’abattre nos bœufs nous-mêmes sans exonération contrairement au moment de la crise », rappelle un boucher.
Les bouchers ajoutent que les prix de la viande se justifient aujourd’hui par le fait que « les prix du bétail sont inabordables ». Ils ajoutent : « En toute logique, nous sommes obligés de vendre la viande au prix auquel nous le vendons aujourd’hui ». Comme pour dire que le retour à la normale tient à la baisse du prix d’achat des animaux.
Pour qui connaît « l’exportation massive et abusive » de nos animaux vers nos pays voisins, dont les populations ne souffrent guère d’une telle hausse, il « en sera toujours ainsi tant que le Mali ne changera pas de politique d’exportation de bétail ».
Il faut aussi signaler que certains marchés de la capitale connaissent toujours de petits problèmes d’approvisionnement en viande. Pour une solution durable et définitive à cette flambée continue de la viande, le gouvernement devra surtout revoir sa politique de bétail et fixer des règles fermes pour les bouchers.
En tout cas, les appels, qui sont la conséquence d’une longue et difficile épreuve des consommateurs de viande, ne manquent pas pour « mettre les autorités face à leurs responsabilités ».
Ogopémo Ouologuem
(stagiaire)
03 août 2007.