Des boulangeries aux tables à manger, le pain que nous consommons traverse des kilomètres avant d’atterrir dans notre estomac. Et dans quelle condition ?
La question mérite une réponse car si les consommateurs avaient une idée de la qualité de ce pain, nombreux préféreraient les galettes de mil ou de riz des carrefours.
Dans la plupart des boulangeries, après la cuisson, les baguettes de pain sont exposées au soleil et à l’air libre sur des planches à la porte ou dans la cour avant d’être embarquées dans les véhicules ou sur les motos de livraison.
Dans les véhicules qui sont généralement des fourgonnettes, les miches sont déposées sur un placard non couvert, exposées à la poussière et au vent. Et, à chaque arrêt, c’est les mains nues que le livreur donne du pain au boutiquier.
Ce dernier, quelle que soit la nature de l’occupation antérieure, les prend à la bonne franquette.
Avec les livreurs à moto, qui pullulent de plus en plus, c’est encore pire.
Eux sont mus uniquement par le gain, l’intérêt qu’ils vont gagner sur le nombre de miches placées par jour. Sur leurs motos, ils peuvent parcourir des dizaines de quartiers par jour avec leur cage à pain couvert par une fine couverture à la recherche de leurs clients/boutiquiers.
Ces pains sont à la merci de toutes sortes de microbes, exposés au vent, à la poussière, aux gouttes d’eaux usées…
Le boutiquier qui n’a plus besoin d’aller chercher sa commande à la boulangerie se charge de ce pain insalubre pour le vendre aux consommateurs.
La transmission des microbes se poursuit entre la boutique et la maison du client. Tout client qui n’achète pas une miche n’a pas droit au sachet protecteur.
Cette baguette de pain est directement consommée sans autre précaution d’hygiène alors que le ventre ne se lave pas. Nombreux sont aujourd’hui les consommateurs qui croient dur comme fer que ce pain malsain est à l’origine de nombreuses pathologies.
La question que l’on se pose est de savoir s’il existe réellement au Mali un Service d’hygiène ou des associations de défense de consommateurs, soucieux de la santé des consommateurs.
Si « la santé avant tout » n’est pas un slogan creux prôné par nos autorités, celles-ci devront très rapidement prendre des mesures radicales pour assurer la sécurité sanitaire des aliments.
Sidiki Y. Dembélé
1er septembre.