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Si le marché céréalier est suffisamment approvisionné, reste à savoir l’origine et la qualité de ces produits. Après la hantise d’une hausse généralisée des prix des denrées de première nécessité, nombreux sont les consommateurs qui s’interrogent aujourd’hui sur ce qu’ils mangent comme céréales sèches. Selon des temoignages, des marchés de la capitale seraient envahis par du riz de mauvaise qualité.

Pour parer à toute éventualité de pénurie de riz, le gouvernement a accordé des exonérations aux importateurs céréaliers afin d’assurer l’approvisionnement correct du pays, en attendant la production nationale. Mais aucun mécanisme n’est mis en place pour controler la provenance et la qualité du riz importé. L’essentiel, pour eux, étant d’approvisionner le marché et de jongler avec les prix. Des produits que les Asiatiques refusent même de donner à leurs « bêtes » inondent ainsi nos marchés.

Une étude réalisée par une équipe de chercheurs français (Pierre Barris, Jean Zaslavsky et Serge Perrin) relève que la croissance de la demande mondiale du riz reste soutenue (1,1 %). Cette demande sera tirée par l’Afrique subsaharienne (2 %) et l’Asie du sud (1,6 %). Par contre celle de l’Asie de l’Est marque une pose de l’ordre (0,4 %).

Au Japon et en Corée du Sud, par exemple, la consommation de riz par habitant a diminué d’environ 1/3, depuis les années 1970. Cette diminution est également sensible dans les pays à revenu intermédiaire comme la Malaisie et la Thaïlande.

En Chine et en Inde, les deux grands pôles de demande asiatiques, une baisse plus limitée de la consommation semble s’amorcer depuis le début des années 1990. Ainsi, la consommation de riz en Chine passe de 93 kg/tête en 1989/91 à 89 kg/tête en 1999-2001 et celle de l’Inde de 79 à 76 kg/tête sur la même période. La part du riz dans la demande céréalière asiatique diminuerait de 43 % à 39 % à l’horizon 2020. La croissance de la production mondiale de riz est également moins soutenue depuis les années 90.

La progression en rythme annuel moyen passe de 2,7 % entre 1968/89 à 1,6 % entre 1990/02, notamment du fait de la stagnation en Chine.

Sidiki Y. Dembélé

12 juillet 2007.