La crise ivoirienne provoque une pénurie de denrées de première nécessité dans le cercle de Kadiolo. Ici, le regain de tension en Côte d’Ivoire a entraîné la rareté du carburant, du riz, de la banane plantain, du sucre et de l’huile.
Kadiolo est la ville frontalière malienne de la région de Sikasso située à moins de 10 km de la République de Côte d’Ivoire. C’est la capitale de l’entité historique du Folona. Cette ville est aujourd’hui, selon le sous-préfet, étouffée par les effets de la crise post électorale en Côte d’Ivoire.
Avec une population de 37 421 habitants composée de Sénoufos majoritaires, de Pomporo, de Tagouas et de Peuls éleveurs, Kadiolo est une ville où le commerce, l’agriculture et d’autres activités artisanales sont pratiquées. Le jeudi est le jour de marché de Kadiolo, les forains arrivent des villages, notamment de Zégoua, Misséni, Fourou, Loulouni et Dioumaténé pour faire leurs emplettes.
Naguère, cité prospère où tout était à portée de main, Kadiolo est aujourd’hui confronté à des difficultés d’approvisionnement en denrées de première nécessité. « Notre marché était approvisionné par les commerçants qui nous apportaient tout de la Côte d’Ivoire : riz, sucre, huile… », affirme Amadou Sanogo, un commerçant détaillant.
» La crise a eu des impacts sur la vie des Kadiolois. Tout y est devenu cher depuis l’éclatement de la crise ivoirienne », renchérit M. Ndiaye, sous-préfet de Kadiolo. Dès le premier jour, le visiteur se rend compte des conditions dures des populations. Le marché est désert. Il n’y a plus de banane plantain ni de tas d’ignames encore moins de camions remplis de marchandises que l’on pouvait apercevoir à l’entrée du marché.
Jusqu’en novembre 2010, une partie des 900 millions de litres de produits pétroliers annuellement importés par le Mali pour une facture de plus de 300 milliards de FCFA, ainsi que la totalité de sa consommation de gaz butane et de « Jet A1 » transitaient par le Port autonome d’Abidjan.
Pour faire face à la rupture du stock de ces produits spécifiques et stratégiques, l’Office national des produits pétroliers (Onap) a mis en place un comité de gestion chargé du suivi du problème d’approvisionnement.
En attendant, les populations du Folona qui sont d’habitude approvisionnées en denrées alimentaires et autres produits de première nécessité sont prises à la gorge et étouffées par la guéguerre en Côte d’Ivoire entre Alassane Dramane Ouattara, le président élu, et Laurent Gbagbo, battu dans les urnes mais qui s’accroche au pouvoir à la faveur d’un verdict fantomatique de son Conseil constitutionnel.
Idrissa Sako
11 Janvier 2011.