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Djiguiba Kéita dit PPR (Parena)

« De notre point de vue, consensus ne veut pas dire unanimisme.

« Aujourd’hui si le consensus doit continuer ça doit être un consensus dynamique qui prend en compte les vraies préoccupations du Mali. Comme nous l’avons souligné bien avant, l’administration malienne a besoin d’être rénovée. La léthargie est la chose la mieux partagée dans l’administration malienne. De 2002 à aujourd’hui, il n’y a pas eu de changement. Le Mali ne doit pas continuer à être un pays sans sanction. Le Mali est et demeure un pays où l’Etat manque de fermeté, où l’Etat ne s’assume pas quand on s’y entend le plus. Nous avons vécu récemment un cas dramatique à Massigui où le manque de fermeté de l’Etat a permis à des citoyens de le défier et de transformer cette zone à une zone de grande insécurité où on est allé un jour brûler le toit du maire parce qu’on est pas content de lui. Le Mali a besoin d’Etat. Le consensus ne peut pas vouloir dire qu’il ne peut y avoir de sanction sans regarder la tête de qui que ce soit. Qui a fauté doit être sanctionné. Qui a fait du bon boulot doit être primé. Malheureusement, cela n’est pas règle dans notre pays. Si le consensus doit continuer, il doit être un consensus dynamique où on doit mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut et où il y aura toujours la sanction du devoir non accompli »

Nouhoun Kéita (Sadi)

« D’abord, je tiens à préciser que nous ne faisons partie d’aucun regroupement de quelque nature que ce soit. Ni à l’ACC, ni à l’ARD, ni même ce qu’on a ‘tendance à regrouper aujourd’hui’. Nous sommes seuls. Je pense que le consensus est le résultat d’une situation politique qui a été créée depuis 2002. Cela fait trois ans, le président de la République a amené la stabilité politique. C’est quand même quelque chose qui est à son actif. Mais, je pense que l’impunité est en train de s’installer dans notre pays. Ça, c’est des pratiques contre lesquelles le président de la République doit lutter. Notre parti a toujours dénoncé ces atteintes aux droits de l’Homme qu’on a constatées par exemple dans la zone de l’Office du Niger où les paysans ont été spoliés de leur terre. On a également le cas de ce syndicaliste du Codicirail qui a été arbitrairement licencié par Transrail. Il est dans une situation où son exemple prouve que dans ce pays, on peut tout faire. En tout cas, ceux qui détiennent le capital ».

Mamadou Kassa Traoré (Miria)

« Le consensus national qui prévaut au Mali, à mon avis, est la suite de la révolution du consensus national qui était accepté par la plupart des partis politiques maliens à l’avènement de la IIIe République, c’est-à-dire avec l’investiture du président Amadou Toumani Touré. A ma compréhension, c’était un consensus qui était consenti entre toutes les forces politiques de notre pays pour donner une possibilité de développement de la démocratie au Mali dans un climat de paix. Nous y inscrivons fermement parce que par ce consensus nous nous sommes engagés pendant tout le mandat du président ATT à tout faire pour œuvrer dans ce sens-là. Je pense que le peuple malien est assez mûr. La stabilité des institutions républicaines implique des contraintes parce que dans la vie pratique consensus ou pas, le gouvernement est au moins un. Et quand on travaille actuellement le consensus doit se traduire par une solidarité ».


Aly Touré (Mouvement citoyen)

« Louange à Dieu le Tout Puissant, le Miséricordieux grâce à qui nous fêtons les 3 années du Mali sous ATT. ATT notre candidat lors des élections présidentielles en avril 2002. C’est une occasion pour moi de me féliciter, et féliciter toutes les militantes et tous les militants d’avoir accepté de nous croire et de croire en l’homme du 26 mars 1991.
C’est l’occasion également de féliciter le président de la République et toute l’équipe gouvernementale pour la gestion de notre pays depuis 3 ans.
Une gestion qui s’est traduite par la pose des actes concrets répondant à certaines doléances du parti le plus fort et le plus implanté sur le territoire national (Parti malien de demande sociale : PMDS).
Depuis 3 ans, nous vivons dans la paix et la stabilité.
Depuis 3 ans, que de réalisations effectives dans tous les secteurs.
Nous ne faisons pas un bilan, mais l’état des lieux dans les domaines vitaux du pays ».

Oumar Sanogo (Pecsam)

« Le Pecsam qualifie le consensus de processus démagogique créé autour d’ATT par les partis majoritaires pour couvrir le gâchis qu’ils ont commis de 1992 à 2002 en étant au pouvoir ou à l’opposition. C’est une intrigue menée par les spécialistes qu’ils sont. Ils ont, à notre avis, créé ce consensus pour tout simplement avoir l’occasion de se partager le gâteau sur le dos du peuple malien en compromettant le programme du président indépendant afin que le peuple tourne le dos à celui-ci dans l’avenir. En un mot, le consensus est l’arme que détiennent les partis membres pour anéantir le régime en place et la démocratie. Le Pecsam ne reconnaissant pas ce consensus, réaffirme d’ailleurs son inexistence sur la scène politique malienne étant donné que depuis 2003 l’opposition qu’il mène a été renforcée en 2005 par la création du Front uni de l’opposition (Ndlr, Pecsam, Faso et PUDP). Si les partis précurseurs, c’est-à-dire les partis initiateurs de ce consensus en sont conscients, nous pensons que le Mali vivra logiquement la plus simple et crédible élection présidentielle en 2007, car en temps normal, le général ATT sera opposé à un seul candidat :
celui de l’opposition ».

Propos recueillis par
Amadou Sidibé et Denis Koné

DIONCOUNDA TRAORE

“Cette célébration n’est pas notre affaire”

Selon Dioncounda Traoré, président de l’Adéma-PASJ, la célébration du 8 juin, date anniversaire de l’investiture du président ATT à la magistrature suprême, n’est pas l’affaire de l’Adéma. “C’est la troisième année qu’il est aux commandes. Il n’a jamais fêté. Cette année, brusquement comme ça, on en fait une histoire”, regrette M. Traoré qui ajoute que le parti de l’Abeille en 10 ans de gestion de pouvoir n’a jamais fait de la date du 8 juin un événement hors du commun. « Les gens sont en train de faire des choses qui n’ont rien à voir avec la politique », tranche-t-il. Aux dires de Dioncounda Traoré, l’Adéma ne participera pas la marche du 11 juin que l’ACC entend organiser avec les autres partis de la mouvance présidentielle.

A. S.

08 juin 2005