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Entre le bureau national du Conseil national des jeunes du Mali et le CNJ de la commune VI, ce n’est certes pas encore la crise ouverte ; mais la guéguerre à laquelle se livre depuis un certain temps les deux instances risque d’éclabousser l’ensemble de la structure dans les jours à venir. Et la pomme de discorde, c’est le renouvellement du bureau communal prévu pour le 25 avril prochain.

La crise qui profile à l’horizon serait engendrée par l’immixtion partisane du président du CJN Mali, Siriman Traoré, dans la gestion du futur renouvellement du bureau du CNJ de la commune VI, présidé depuis 2005 par Ousmane Diallo. En fait, selon celui-ci, Siriman imposerait au CNJ de la commune VI de procéder à la mise en place de son nouveau bureau sur la base des associations et organisations de jeunesse disposant de récépissé, donc régulièrement enregistrées dans la commune, alors que d’habitude cela se fait par les délégués des coordinations des quartiers.

Pour mieux comprendre le paradoxe qu’il y a dans cette nouvelle décision de Siriman Traoré, il convient de revenir un peu en arrière et rappeler certains actes antérieurs.

En effet, en 2005, le bureau national du CNJ, sous la signature de son président Siriman Traoré avait adressé une correspondance à tous ses démembrements communaux les invitant à mettre en place des coordinations CNJ dans tous les quartiers.

Parmi les six communes de Bamako, seule la commune VI a respecté ce mot d’ordre du bureau national en installant des coordinations dans chacun des 10 quartiers : Banankabougou, Dianéguéla, Faladié, Magnambougou, Missabougou, Niamakoro, Sénou, Sogoninko, Sokorodji et Yirimadio. A cette occasion, le CNJ de la commune VI a même reçu les félicitations officielles du bureau national et du ministre de la jeunesse.

Justement ces coordinations, selon notre interlocuteur, devaient servir à mettre en place les bureaux communaux.

C’est ainsi qu’en 2007, le bureau CNJ de la commune VI a été ré (élu) par les 73 délégués mandatés par les coordinations des quartiers. Cela n’a jamais été mis en cause par une quelconque structure et le bureau a fonctionné normalement.

Cette année donc, naturellement, à l’approche de l’élection du nouveau bureau, le bureau sortant a entrepris le processus de renouvellement des coordinations de quartiers, en collaboration avec l’ensemble des partenaires que sont les chefferies, le service jeunesse de la mairie, les conseillers communaux, la CAFO etc. Les 10 coordinations ont été ainsi publiquement renouvelées, soit par consensus ou par vote, en respectant toutes les conditions d’éligibilité dont celle de l’âge (18 à 35 ans).

Le bureau communal en informe le bureau national. C’est là que le président Siriman Traoré a répondu que les coordinations de quartiers n’étaient pas habilitées à élire le bureau communal, mais les associations et organisations de jeunesse de la commune disposant de récépissé. Mais déjà, 7 coordinations sur 10 étaient mises en place.
Le CNJ de la commune VI saisit alors par correspondance la commission nationale de renouvellement pour lui signifier que son bureau sera mis en place par les coordinations de quartiers, déjà renouvelées pour les besoins de la cause.

Mais, le président de la commission, Dramane Diarra, répond et confirme ce que Siriman a dit, créant un début de crise entre le CNJ national et le CNJ communal. Car, les jeunes de la commune VI, ainsi que les notabilités, refusent que le bureau communal soit mis en place par une structure autre que les coordinations de quartiers. Il n’est pas non plus question de reprendre le renouvellement desdites coordinations. Alors on s’achemine infailliblement vers le blocage.

Les jeunes de la commune VI indexent Siriman Traoré, Dramane Diarra et Modibo Soumaré (le président du MARD) d’être à la base de cette confusion. Ils veulent la tête de Ousmane Diallo, le président du CNJ de la commune VI. C’est donc un problème de personne qui est à la base de la zizanie que certains membres du bureau national CNJ veulent créer au sein de la représentation en commune VI.

Mais, pour l’une des rares fois, la jeunesse de la commune VI parle le même langage et se dit prête « à aller au charbon » pour barrer la route à l’ennemi.

Sékou Tamboura

15 Avril 2010.