Salif Kéita reste président de la Fédération malienne de football à l’issue du conseil extraordinaire du bureau fédéral le 1er avril dernier à Ségou. Le conseil, qui a réuni toutes les composantes de notre sport-roi, avait pour cadre la salle de conférence du Cerfitex.
Il a été présidé par le gouverneur de Ségou, Abou Sow, qui avait à ses côtés Bréhima Mariko, secrétaire général du ministère de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Oumar Traoré du Comité national olympique et sportif du Mali ainsi que le président d’honneur de Malifoot Sory Konandji.
Face à la gestion qualifiée de mauvaise, Malifoot a dû convoquer ce conseil extraordinaire que d’aucuns voyaient comme le dernier de l’ère Salif Kéita au centre d’une polémique depuis la signature d’un contrat Malifoot-Ikatel et les dernières élections à la Fifa au Caire.
L’ordre du jour finalement adopté portait sur l’analyse de la situation du football malien avec comme sous-thème : « la problématique du financement du football, les informations sur la candidature malienne à la Fifa, les relations bureau fédéral-ministère de la Jeunesse et des Sports »…
« Feuille de route »
Le conseil a pris acte des difficultés dans la mise en œuvre des contrats de l’équimentier Malamine Koné et Ikatel et proposé la relecture de ces contrats avec le ministère de la Jeunesse et des Sports.
En outre, le conseil a recommandé au bureau fédéral la recherche des sponsors dont les contrats seront négociés dans le cadre des engagements existants tout en recueillant l’adhésion du département des Sports.
Un appel a été également lancé aux collectivités locales qui pourraient, a-t-on estimé, contribuer de beaucoup dans le développement du football national. Dans le cadre de la décentralisation, les collectivités locales devront à tout le moins participer au financement du football.
Le conseil a aussi recommandé la création d’un cadre de concertation entre le bureau fédéral et les concernés (ligues, clubs) pour le sponsoring.
Le conseil, après avoir entendu Salif Kéita et Amadou Diakité au sujet de la dernière élection à la Fifa, a noté avec satisfaction la réconciliation publique et sincère entre les deux hommes qui ont promis de dépasser cette situation et qui se sont donnés l’accolade.
« J’accepte d’enterrer la hache de guerre et je suis à la disposition du bureau fédéral et du peuple malien pour rendre service au football », a dit Amadou Diakité. L’autre fait marquant a été l’échange d’une franche poignée de main entre Hamadoun Kola Cissé (président de la ligue de Mopti) et Gouro Cissé (président commission foot féminin de Malifoot), qui ont aussi décidé de fumer le calumet de la paix après quelques mois de brouille.
Boubacar Diakité Sarr
(envoyé spécial)
Ils ont dit…
Hamadoun Kola Cissé (ligue de Mopti) :
« Je me réjouis de la décision du conseil de réconcilier les uns et les autres parce que le football n’avancera pas sans réconciliation de toutes ses composantes. Que les supporters continuent à supporter les clubs sans la moindre agression sur une quelconque presse comme ce fut le cas ces derniers temps ! Que cela s’arrête ! Il faut que le public reste fair-play et que la presse relaye l’information sans pour autant porter atteinte aux libertés des individus. Je me réjouis et souhaite une bonne relance de notre football ».
Salif Kéita (président Malifoot) :
« C’était un conseil de pardon, d’explication. J’espère que ce conseil permettra au football malien de repartir sur un bon pied. Nous demandons au public malien, aux journalistes ainsi qu’au ministère des Sports de nous aider. Nous comptons beaucoup sur eux parce que nous ne pouvons rien faire sans eux. Il faut qu’on se mette ensemble pour bâtir ce football. Nous avons aujourd’hui de bons joueurs. Et une fois que nous sommes ensemble, il n’y a pas de raison que nous ne fassions pas de bons résultats. Maintenant, il nous faut un entraîneur en prélude aux deux prochains matches amicaux, se mettre au travail pour attraper le retard ».
Mamadou Diarra (journaliste L’Essor) :
« Je pense que c’est une bonne chose que les gens s’entendent, personne ne dira qu’il n’aime pas l’entente. Et l’entente c’est le soubassement de notre football. Car à chaque fois que nous regardons dans la même direction, on a tous vu un bénéfice pour notre football, en témoigne la Can-2002. Ce que j’ai demandé au conseil, c’est la sécurité des journalistes en tant que président d’honneur de l’AJSM. Si aujourd’hui la presse est divisée, c’est la faute à des dirigeants qui s’infiltrent dans des rédactions avec des espèces sonnantes et trébuchantes ».
03 avril 2006.