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C’est le dernier virage des négociations et tractations dans le cadre de la formation du bureau de l’Assemblée Nationale car, c’est le 3 septembre que les élus de la nation seront enfin à l’Hémicycle pour mettre en place le bureau, les commissions de travail et procéder à la relecture de règlement intérieur. Malheureusement, au fur et à mesure que l’on se rapproche de la date fatidique, la situation, au lieu de présenter plus de lisibilité, devient de plus en plus confuse par et pour les acteurs politiques.

Pour cette raison, les observateurs de la scène politique se demandent comment finiront les manoeuvres tous azimuts au sein de la classe politique.

L’APPROCHE DE L’ADEMA

Au départ on avait en face le duo Adéma-URD. Il a certainement été question de négociations avec d’autres partis en dehors de l’URD. Mais d’ores et déjà, l’Adéma qui a eu le plus grand nombre de députés s’est vu logiquement dans le rôle de preneur de contacts avec les autres partis, notamment l’URD qui est deuxième en terme de nombre de députés.

Cette approche était-elle la mieux indiquée en vue de la formation du bureau de l’Assemblée Nationale? Se demande-t-on au sein de l’opinion publique nationale, de la classe politique en particulier. Dans tous les cas, c’est tour à tour que l’Adéma a négocié avec les partis qui doivent aller dans le même sens que lui en soutenant la candidature de Dioncounda Traoré au perchoir.

GRINCEMENTS DE DENTS

En agissant ainsi, l’Adéma, ancien parti majoritaire au pouvoir est allé avec la considération du fait qu’il détient la majorité des sièges à l’Assemblée Nationale. En conséquence, comme le diraient certains, il a tenté de jouer le rôle de distributeur de postes du bureau de l’Assemblée Nationale. On se rappelle qu’il y a eu des réactions négatives par rapport à cette approche de l’Adéma jugée par certains membres de l’ADP comme inspiré de la politique de l’exclusion de la part de l’Adéma.

En effet, il n’y a pas si longtemps, s’est tenue une réunion des partis membres de l’ADP. En cette circonstance, les représentants de certains partis politiques ayant eu peu de députés avaient crié au scandale et à l’exclusion, en raison du fait qu’ils n’ont pas été pris en compte dans le cadre du partage de gateau, des postes à l’Assemblée pour ainsi dire.

Pour ceux-ci, il y a eu injustice et non respect de l’esprit d’appartenance à un groupe. N’est-ce pas là le point de départ des grincements de dents à l’ADP? En tout cas, depuis un certain moment, pratiquement la fin des élections législatives de 2007, au sein de l’ADP il n’y a pas l’unanimité entre les membres.

DIONCOUNDA CONTRE Me MOUNTAGA TALL ET Me KASSOUM TAPO

En plus de la candidature de Dioncounda Traoré, d’autres candidatures sont annoncées dont celles de Me Kassoum Tapo et Me Mountaga Tall. Au départ nombreux sont ceux qui n’avaient pas pris au sérieux ces deux candidatures. Mais, force est de constater que l’on est obligé de compter avec elles. D’ailleurs le président du CNID Me Mountaga Tall a fait une sortie hier au cours d’une conférence de presse à la Maison de la Presse.

En cette circonstance, il a donné des explications sur les raisons de sa candidature et les élus sur lesquels il compte pour conquérir le perchoir. Cette sortie de Me Tall est la preuve qu’il est résolu à s’engager dans la bataille pour le perchoir. Pour prendre une telle résolution, l’Honorable député Me Tall s’appuie sur quelle force? S’interroge-t-on au sein de la classe politique et de l’opinion publique nationale.

Quid de Me Kassoum Tapo? En tout cas, le moins qu’on puisse dire, c’est que certaines informations font état du réveil de l’ACC qui serait à la rescousse de Me Kassoum Tapo.

Il importe de chercher à répondre à cette question pour en avoir le coeur net. Puisque nous sommes en politique, tou peut arriver. Il semble d’ailleurs que les différents prétendants en ont conscience et c’est cela qui est en train de paniquer certains d’entre eux.

LE PLUS DIFFICILE RESTE À FAIRE

Ces positionnements démontrent que la rentrée parlementaire de ce lundi ne va pas être une partie de plaisir, surtout pour ceux qui pensaient que la cause était déjà entendue depuis la proclamation des résultats définitifs des élections législatives par la Cour Constitutionnelle. Il faut donc considérer que le plus difficile reste encore à faire avec la formation du bureau de l’Assemblée Nationale.

Dans tous les cas, de façon générale on pense que c’est l’Adéma qui part favori avec ses 51 députés à ces élections, à moins que le nombre de ses élus soit inférieur à ce qu’ils ont avancé.

Ainsi, pour que le parti rate le perchoir, il faut qu’il y ait des défections de l’Adéma et de l’URD, comme cela est assez fréquent dans la démocratie malienne. Peut-on être sûr que ce n’est pas le cas aujourd’hui?

On ne pourrait pas répondre à cette question par l’affirmative. C’est donc le temps qui nous en dira en début de semaine.

Moussa SOW

31 août 2007.