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En présence des délégués venus de l’intérieur du pays et de nombreux journalistes, le président du Bara, le Pr. Yoro Diakité, a prononcé un long discours dans lequel il a touché du doigt toutes les questions brûlantes de l’actualité tant sur le plan national qu’international. Il a, d’entrée, rappelé l’appartenance du Bara à l’opposition extraparlementaire et réaffirmé son hostilité à l’unanimisme politique actuel qui, selon ses termes, est un véritable pas en arrière de la démocratie multipartiste.

Le président du Bara a déploré l’absorption totale de l’Assemblée nationale qui a considérablement réduit l’espace politique de débats, du reste occupé par le tout-puissant Etat au nom du consensus politique. Selon lui, le Bara, à travers les medias nationaux et internationaux, a « dénoncé et combattu le consensus politique comme un danger pour la démocratie malienne ».

De son avis, son parti ne pourrait seul soulever « une montagne de partis politiques accrochés telles des sangsues à leur mère nourricière qu’est l’Etat malien tout en oubliant leurs missions essentielles ».

Selon lui, le consensus politique renforce le pouvoir de l’Etat et ouvre la voie à la corruption par l’enrichissement individuel des dirigeants et le gaspillage de deniers publics par le partage du gâteau national. Aux dires du président du Bara, le combat que son parti a entamé, a été dur.

Car, dit-il, le Bara fut boudé par la classe politique, puis ignoré et méprisé par les autorités et vilipendé dans certaines presses. Pis, le parti s’est rapidement vidé de ses cadres qui partaient généralement sans « crier garde ».

Malgré toutes difficultés, a souligné le président Yoro Diakité, la persévérance de son parti lui a permis d’arracher deux victoires qui sont entre autres le maintien de l’opposition par l’Assemblée nationale et la reconnaissance de celle-ci par la classe politique.

Si le Bara est contre l’unanimisme politique, il est, pourtant, de cœur avec le général ATT qui, selon le Pr. Yoro Diakité, est entré en politique comme « un éléphant dans un magasin de porcelaine, en brisant la classe politique et en se soumettant aux partis tel Prométhée enchaîné aux rochers du causasse « .

Dans son intervention, le professeur a aussi évoqué la situation de l’école malienne, les difficultés économiques auxquelles le pays est confronté, la corruption à grande échelle et la privatisation sauvage de la régie du chemin de fer.

Il a également critiqué la situation précaire des femmes maliennes et la bourgeoisie de nos députés qui n’ont pas hésité à augmenter leurs indemnités de logement, de session et de représentation. Ce malgré la situation économique difficile du pays.

Madiba Kéita

30 Mars 2005