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Mandé a été exclu du Comité exécutif de l’Adéma par Dioncounda Traoré. Sékou Diakité, par élégance, avait désisté de son poste de 2 ème vice- président au profit du doyen Mandé. C’est Dioncounda Traoré qui a opposé un niet catégorique.

Après le 4ème congrès ordinaire de l’Adéma-Pasj, la lutte interne menée par les Abeilles pour les postes de vice-présidence se clarifie. C’est vrai que Mandé Sidibé a claqué la porte du Comité exécutif pour ne pas avoir été reconduit à son ancien poste de 3ème vice-président.

En fait, d’après nos informations, Sékou Diakité avait désisté du poste de 2ème vice-président qui venait de lui être octroyé au profit de Mandé Sidibé qui avait obtenu l’aval de la coordination régionale de Sikasso pour occuper le fauteuil de 1er vice-président ou, à la rigueur, comme le souhaitait Mandé Sidibé, de garder son poste de 3ème vice-président.

Dioncounda Traoré s’est aussitôt opposé au désistement de Sékou Diakité au profit de Mandé sidibé. Tiémoko Sangaré, non plus, n’a pas accepté de céder le poste de 3ème vice-président à Mandé Sidibé, alors que la coordination régionale de Sikasso avait placé Mandé en première position sur la liste et maintenu Tiémoko en deuxième place.

Toutes choses qui font dire à certains militants que Dioncounda a exclu Mandé Sidibé du Comité exécutif et parlent du peu d’élégance de Tiémoko Sangaré, qui, non seulement, n’était pas en première position sur la liste de la coordination de Sikasso, mais encore, venait après Mandé Sidibé, dans l’ordre de préséance du Comité exécutif sortant.

Pour sa part, l’ancien Premier ministre avait averti tout le monde, avant la mise en place de la commission d’investiture, en clamant haut et fort qu’il n’accepterait aucun poste après celui de la 3ème vice-présidence.

Il a interprété l’opposition de Dioncounda Traoré au désistement de Sékou Diakité en sa faveur comme une sanction. En effet, Mandé Sidibé a eu le courage de reconnaître que cela fait deux ans qu’il ne participe pas aux instances du parti. Or, les ministres Iba N’Diaye, Tiémoko Sangaré et Sékou Diakité sont particulièrement actifs sur le terrain politique.

Tiémoko Sangaré maîtrise notamment les contours de la loi électorale et la charte des partis politiques puisqu’il était très impliqué aux réunions du cadre de concertation des partis politiques, avant sa nomination au gouvernement. Iba N’Diaye, au cours de ses missions, maintient une politique de proximité avec la base du parti et entretient la communication sociale qui lui donne une certaine facilité d’improvisation.

Sékou Diakité, aussi, s’illustre bien sur le terrain politique et dans le domaine de la communication. Est-ce une raison suffisante ? Non ! expliquent des cadres du parti qui estiment que Dioncounda Traoré a tenu à faire prévaloir la position des ministres du gouvernement et des présidents des institutions de la République dans le Comité exécutif.

Cela préfigure aussi de la nouvelle dynamique dans laquelle s’est engagé le parti pour gagner les futures échéances électorales.

Désignés dans ces conditions, il est certain que les ministres du gouvernement, principaux bailleurs de fonds du C.E. de l’Adéma –Pasj, comprendront qu’ils seront mis en demeure de mettre la main à la poche pour financer les campagnes électorales du parti.

D’autant plus qu’ils seront les yeux et les oreilles du parti pour tout ce qui concerne les décisions du gouvernement à l’égard de la classe politique. Toutes choses, dit-on dans les milieux proches du parti, qui ont poussé Dioncounda Traoré et Tiémoko Sangaré à manquer de respect au doyen Mandé Sidibé.

Baba Dembélé

29 Octobre 2008