Le journaliste sénégalais Hamadou Tidiane Sy réfute l’idée selon laquelle la spécificité de la Casamance (Sud) puisse justifier un conflit et le séparatisme, dans un livre qui vient de paraître simultanément à Londres et à New York aux éditions Bergham Books.
Dans cet ouvrage collectif (« Identity Matters : Ethnic and Sectarian conflicts » rédigé en anglais), M. Sy, auteur d’une contribution intitulée « the Casamance separatist conflict : From identity to the trap of identitism » (le conflit séparatiste casamançais : de l’identité au piège de l’identitisme), fait part d’un « piège dans lequel sont tombés politiciens et intellectuels ». « J’ai utilisé le néologisme identitisme pour aller au-delà de l’identité et l’irrédentisme qui sont des mots connus », a confié Hamadou Tidiane Sy.
L’ouvrage est co-écrit avec une dizaine d’éminents universitaires et de chercheurs américains sponsorisés par le Fulbright New Century Scholars Program. « J’avais été sélectionné en tant que journaliste sur la base de la qualité de mes reportages et écrits sur la crise casamançaise (et plus généralement sur d’autres conflits en Afrique de l’Ouest) que j’ai couverts pendant plus de dix ans, pour la presse locale d’abord et pour la presse étrangère ensuite », a dit M. Sy qui a travaillé au bureau de l’Agence France Presse (AFP) à Dakar de 1997 à 2004.
« Pendant toute une année, en 2003, je faisais partie d’un groupe de chercheurs qui travaillaient uniquement sur la question des conflits », a rappelé le journaliste, actuellement correspondant de la BBC à Dakar. « En 2003, poursuit-il, j’ai été sélectionné pour faire partie des New Century Scholars, un programme qui venait d’être lancé l’année précédente. Il s’agissait de faire six mois de recherche de terrain dans son pays et de passer six mois dans une institution américaine. J’avais choisi the Institute for Conflict analysis and resolution (ICAR) à Fairfax en Virginie) », explique Hamadou Tidiane Sy, diplômé du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti).
« Pendant toute l’année, a-t-il rapporté, on a travaillé ensemble dans une sorte de réseaux et on s’est retrouvé à trois reprises pour faire le point de nos recherches, une première fois près de New York, une deuxième fois à Belfast (Irlande) et une troisième fois (pour la clôture) à Washington ». « A l’époque, j’avais été choisi pour faire partie de ceux qui allaient faire une présentation sur leur sujet au United States Institute of Peace, devant des représentants du gouvernement américain et des diplomates », rappelle-t-il.
« Après cette première partie, soutient-il, on a travaillé ensemble pendant toute l’année, le sous-groupe dont je faisais partie et qui travaillait sur la question de l’Identité dans les conflits a décidé de faire un ouvrage collectif à partir de nos contributions », explique-t-il.
Le livre pourrait être au programme d’enseignement de l’Institut américain d’études sur les conflits (ICAR) dès la rentrée prochaine.
(source APS)
10 août 2007.