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Après la récente résolution du Conseil de sécurité, N°1754 adoptée à l’unanimité le 30 avril 2007 sur le différend qui oppose le Royaume du Maroc à ses adversaires (Front Polisario et Algérie) qui contestent la souveraineté du Maroc dans ses Provinces du Sud, l’Ambassadeur du Royaume du Maroc au Mali, son Excellence Moulay Idriss Fadhil, s’est entretenu le week-end dernier avec la presse malienne.

Cette rencontre qui s’est faite autour d’un déjeuner à la marocaine, dans sa résidence officielle à Faladié, avait pour objet de parler du projet d’autonomie marocain à la lumière de la récente résolution du Conseil de Sécurité et de réaffirmer en plus la pleine disposition du Royaume du Maroc à s’engager dans des négociations sérieuses, dans un esprit constructif et responsable en vue de parvenir à une solution politique.

Dans son discours introductif, son excellence Moulay Idriss Fadhil tiendra tout d’abord à donner la position de son pays par rapport au document que le Front Polisario a remis le 10 avril 2007 au Secrétaire général de l’ONU.

Ce document qui a été remis à l’insu du représentant personnel du secrétaire général des Nations Unies, Peter Walsun, affirme : « les responsables de la RASD sont disposés à accepter la présence de la population marocaine sur le territoire, à gérer conjointement avec le Maroc les richesses du pays mais l’entité sahraouie sera un Etat indépendant« .

Face à une telle sortie qui ressemble fort à des manoeuvres dilatoires, l’ambassadeur du Royaume du Maroc au Mali tiendra à faire certaines remarques. Selon lui, si richesse il y a, les revendications marocaines au lendemain de son indépendance n’ont jamais été planifiées sous cet angle.

Après avoir donné des explications par rapport au gisement de phosphates dans les provinces du Sud, du pétrole et des richesses halieutiques, son Excellence Moulay Idriss Fadhil fera savoir que « les revendications marocaines se déclinent sous les aspects de revendications de souveraineté d’un pays, pour recouvrer son intégrité territoriale« .

Faisant une lecture de la récente résolution du Conseil de Sécurité à travers le prisme du projet marocain, le diplomate marocain fera remarquer : « si le projet marocain d’autonomie caractérisé par son ouverture et sa flexibilité a créé une nouvelle dynamique, la résolution Onusienne du 30 avril se démarque par les précédentes et notamment ne fait plus référence au Plan Baker II« .

Dans le même texte de la résolution adoptée à l’unanimité par les membres du Conseil de Sécurité le 30 avril 2007, il est stipulé exactement : « prenant note de la proposition marocaine présentée le 11 avril 2007 au Secrétaire général et se félicitant des efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller de l’avant vers un règlement... ».

Ce passage montre tout le sérieux que les membres du Conseil de Sécurité accordent à l’initiative marocaine. Ce qui n’est apparemment pas le cas de la proposition du Front Polisario présentée au Secrétaire général de l’ONU le 10 avril 2007.

Le texte de la dite résolution « demande en outre aux parties d’engager des négociations de bonne foi, sans conditions préalables en tenant compte des développements survenus ces derniers mois, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental« .

Le Conseil de Sécurité a enfin recommandé au Secrétaire général d’organiser ces négociations sous ses auspices et invité les Etats membres à prêter le concours approprié à celle-ci.

De l’avis de l’ambassadeur du Royaume du Maroc au Mali, tous ces passages du texte de la résolution Onusienne se retrouvent point par point dans le chapitre III de l’Initiative Marocaine intitulé : « processus d’approbation et mise en oeuvre du statut d’autonomie« .

En effet, fera-t-il ressortir, dans le point numéro 27 relatif à l’engagement du Royaume du Maroc il est stipulé : « le statut d’autonomie de la région fera l’objet de négociations et sera soumis à une libre consultation référendaire des populations concernées. Ce référendum constitue, conformément à l’égalité internationale, à la charte des Nations Unies et aux résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de Sécurité, le libre exercice, par ces populations, de leur droit à l’autodétermination« .

Dans le point 28, le Royaume du Maroc exhorte les parties de s’engager à oeuvrer conjointement, et de bonne foi, en faveur de cette solution politique et de son approbation par les populations du Sahara.

Autant de similitudes et de convergences de vues qui feront dire à son Excellence Moulay Idriss Fadhil que la résolution onusienne reprend toutes les dispositions du projet marocain et ne s’oppose en rien au texte marocain. Il rappela également que l’autodétermination ne peut prêter à une interprétation restrictive, établissant, de façon systématique, une relation de cause à effet, entre l’autodétermination et l’indépendance.

Selon le diplomate, le projet marocain d’autonomie est ouvert et flexible avant d’ajouter que le Royaume du Maroc demeure attentif à examiner des propositions émanant de l’autre partie pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement avantageuse.

Cette résolution 1754 du 30 avril 2007, ajouta son excellence Moulay Idriss Fadhil, ouvre une nouvelle étape dans le processus de recherche d’une solution politique négociée et mutuellement acceptable à ce différend régional. Elle reconnaît en outre le rôle moteur de l’initiative marocaine dans les négociations en perspective.

Cette proposition marocaine qui prévoit d’impulser un processus démocratique au Sahara qui comportera des mesures, comme l’élection de son président et d’une nouvelle assemblée, doit être encouragée. La communauté internationale se doit de contribuer à dépasser l’impasse actuelle.

Faut-il rappeler que ce conflit empoisonne non seulement les relations entre l’Algérie et le Maroc mais aussi divise l’Afrique.

Birama Fall

08 mai 2007.