Partager

Annoncée depuis trois semaines, la formation du nouveau gouvernement d’union nationale, censée réunir toutes les sensibilités du pays, exigée par les politiques et soutenue par la communauté internationale est enfin connue.

Aussi, on apprend que 5 portefeuilles seront réservés aux militaires et que 10 entrants seront issus des partis politiques et de la société civile. Le Président intérimaire et son Premier ministre seront chacun affectés de 5 ministres. Le nouveau gouvernement ainsi élargi, sa configuration (nous le disons avec réserve) sera plus statique et moins proactif pour le plus grand soulagement des Maliens qui s’impatientent de recouvrer leur intégrité territoriale. Visiblement, la configuration de ce nouveau gouvernement laisse une plus livre entrée à ceux qui ont exigé bec et ongles sa mise sur pied.

L’ADEMA et le RPDM se taillent la part du lion

Mais le hic dans ce partage de postes qui s’apparente à un jeu trouble, c’est que le Président par intérim et son Premier ministre, tous deux responsables de partis politiques, se sont chacun affecté 5 têtes dans le nouveau gouvernement. La question reste donc de savoir si les deux hommes forts de l’Exécutif malien pourront se départir de critères de rigueur dans le choix des nouveaux entrants pour la désignation de leurs éléments. Les 5 entrants du Président et de son Premier ministre seront-ils issus des rangs de leurs partis politiques ? Du reste, peu importe la façon dont cela se fera, mais il incombe au Président Dioncounda Traoré et à son Premier ministre de tenir compte de la compétence professionnelle et de l’intégrité morale des ministres entrants, ceci, pour ne pas mettre sur pied un gouvernement « inodore et sans saveur », mais qui a une coloration politique et partisane.

La nécessité de créer de nouveaux ministères

Par ailleurs, en dehors des critères de choix des personnes ressources, le nouveau gouvernement doit, si possible, éclater avec la création de nouveaux ministères dont les services seront essentiellement axés sur les préoccupations de l’heure. Ceci, pour pouvoir prendre en compte le volet de la décentralisation et du transfert des compétences dans cette période de crise. Le ministère de l’Administration territoriale et des collectivités territoriales peut également être plus ouvert avec la création d’un ministère pour approfondir avec plus d’autonomie la question de la décentralisation.

Serge Lath

Le Combat du 17 Août 2012