Partager


Les réalités du terrain ne cessent d’apporter des démentis, sinon de changer toute donne sur la nouvelle configuration de l’Assemblée nationale annoncée après la proclamation des résultats définitifs du 2ème tour des législatives 2007. Pour le moment, les partis concernés par cette situation sonts l’URD, l’Adéma, le MPR et les Indépendants.

Au Mali, les élections et les législatures se succèdent sans se ressembler. Ainsi en est-il des élections législatives de 2007 et de la quatrième législature, qui ont enregistré un nombre élévé de candidatures indépendantes et d’élus indépendants.

Rappelons que la plupart de ces candidats indépendants, par le fait des viscissitudes politiques, ont compéti sous les couleurs de partis politiques, à travers des alliances. Toute chose qui avait été perçu d’un mauvais oeil par les observateurs de la scène politique, qui estimaient que ce système n’est pas sans conséquence pour les partis politiques, une fois les élections terminées.

C’est effectivement ce qui est en train d’arriver, avec la désertion de certains élus indépendants, de leur partis d’origine, vers d’autres partis, ou en prenant tout simplement… leur indépendance.

En effet, le premier parti à sentir les conséquences néfastes de cette situation a été l’URD : à Sikasso, le second tour des législatives a opposé la liste URD-MIRIA-MPR à celle Adéma- CNID- UDD. La répartition des sept sièges à pourvoir, dans cette circonscription électorale, donnait 5 députés à l’URD, 1 au MPR et1 au MIRIA.

Après la proclamation des résultats définitifs , qui a déclaré la première liste gagnante, l’ancien député démissionnaire du RPM, Housseyni Guindo, celui- là même qui pilotait ladite liste, indiquera : “Je ne suis ni militant, ni responsable URD. Je n’ai jamais milité dans cette formation politique… Après ma démission du RPM, mes partisans et moi- même avons créé l’Union pour le Développement de Sikasso (UDS)… Comme nous ne nous sommes pas constitués en parti politique, nous avons emprunté le sigle de l’URD .Maintenant que les élections sont terminées, nous revendiquons notre identité…”Du coup, l’URD, qui avait vraissemblablement 36 députés à son compte, se retrouve avec 34.

Le deuxième parti politique, qui fausse la donne de la configuration est l’Adéma. Ainsi, dans la mouvance des journées parlementaires de trois partis et des Indépendants, le samedi dernier, apprend-on, quatre des 51 élus de l’Adéma auraient annoncé leur retrait du parti : un à Mopti, un à Ségou, un à Gao et un à Téninkou. Ce qui réduit le nombre de ses députés à 47.

Le MPR, qui avait 8 députés, en compterait aujourd’hui 9, parce que l’indépendant Lansiné Bérété, élu à Kangaba, aurait regagné son parti d’origine. Les indépendants, qui étaient au départ 15, ont vu leur nombre augmenter jusqu’à une trentaine.

En somme, personne ne maîtrise le nombre de députés obtenu par chacun des partis politiques. Ce qui est maîtrisable, et qui ne connaîtra pas de changement, sauf un cas de force majeure, c’est bien le nombre de partis politiques présents à l’Assemblée nationale, sous cette mandature. Ces partis sont au nombre de 15 : Adéma, URD, RPM, MPR, CNID, SADI, PARENA, UDD, MIRIA, BARICA, PSP, RND, BDIA, PCR, US-RDA.

Moussa TOURE

05 septembre 2007.