Le Premier ministre malien s’attend à ce que la mise en oeuvre des recommandations permette au continent africain de résorber le retard qu’il accuse et de mettre le cap sur la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement. « La sécurité alimentaire indispensable à tout développement durable, revêt une importance toute particulière pour notre continent « , a-t-il déclaré.
Faisant le diagnostic de l’agriculture africaine et de la sécurité alimentaire la 24è Conférence régionale de la Fao est arrivée à la conclusion que le renforcement de la compétitivité de l’Agriculture est une condition essentielle à la croissance économique et au développement de l’Afrique.
Pour y parvenir, il faut non seulement accroître la production par l’amélioration de la productivité et la réduction des coûts de production, mais aussi augmenter la valeur de la part de marché du continent dans les échanges mondiaux, grâce à des stratégies commerciales efficaces.
Un meilleur désenclavement des zones de production et un plus grand accès des producteurs à l’électrification rurale sont également nécessaires. La 24è Conférence régionale de la Fao pour l’Afrique, a par ailleurs relevé que l’Agriculture africaine se caractérise par sa forte dépendance et sa soumission aux aléas climatiques, une dégradation inquiétante de la situation agricole et alimentaire, une pression démographique et une faible exploitation des potentiels de croissance agricole.
Pour un renversement de cette tendance, un certain nombre de mesures ont été préconisées. Il s’agit du renforcement de la capacité de prestation des services de recherche et de vulgarisation dans la génération et la diffusion de technologies et techniques d’intensification des systèmes de production adaptés aux conditions locales; de l’élaboration et la mise en oeuvre de stratégies participatives d’une utilisation accrue des engrais minéraux ; du développement des technologies de l’irrigation et des aménagements hydro -agricoles. On note également parmi les mesures à prendre, l’élaboration et la mise en oeuvre de stratégies pour établir les liens entre les agriculteurs et les marchés, d’une part, et pour encourager le partenariat entre secteurs public et privé en vue d’améliorer l’accès des producteurs au financement, d’autre part.
Les participants se sont accordés sur l’opportunité de la réalisation d’un programme africain sur les semences et les biotechnologies dont la mise en oeuvre en synergie avec les programmes nationaux, permettra au continent de disposer du capital de semences pour une agriculture performante.
Question des OGM
Toutefois, dans la mesure où les biotechnologies agricoles modernes font encore l’objet de très fortes controverses, la 24è Conférence régionale de la Fao pour l’Afrique a appelé à prendre des initiatives nationales, sous-régionales et régionales visant notamment à renforcer les capacités en matière de formulation des cadres réglementaires nationaux et la mise en place d’outils de diagnostic/analyse des Organisme génétiquement modifiés (OGM).
La Conférence a par ailleurs préconisé le renforcement des capacités des pays et des producteurs dans la prévention, la maîtrise et la gestion du fléau que constitue les feux de brousse. Reconnaissant l’opportunité d’organiser le Sommet mondial sur les Reformes agraires, deux recommandations majeures ont été formulées en vue d’un meilleur accès des producteurs au foncier.
Il s’agit d’une part de la mise en place de politiques cohérentes de gestion du foncier intégrant les dimensions sociale, politique et économique, assorties de cadres législatifs favorables aux investissements et sauvegardant les intérêts des petites exploitations sur lesquelles repose encore l’essentiel de la production agricole du continent.
Et d’autre part de l’instauration d’un cadre de dialogue et de consultation impliquant une forte participation des communautés à la base. Les propositions de Reformes de la Fao, introduites par le Directeur général à la Conférence de novembre 2005 ont fait l’objet d’un examen approfondi par la Conférence. Révisées, elles ont fait l’objet d’une approbation unanime par cette 24è Session régionale de la Fao.
Le Premier ministre malien a exhorté à rester vigilant quant à la mise en oeuvre de ses Réformes et à soutenir fermement le Directeur général, Jacques Diouf face à ce nouveau défi.
Fao, la présidence malienne de la Conférence
Si le Kenya a été choisi pour abriter la 25è Conférence de la Fao, le Mali pays hôte quant à lui a reçu le témoin lui conférant la présidence de la Conférence.
« Mon pays ne ménagera aucun effort pour accomplir cette mission à hauteur de votre attente « , a promis, le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, clôturant les travaux de la Conférence.
Il a assuré la disponibilité du Mali à appuyer le Kenya dans l’Organisation et de lui faire partager l’expérience acquise en la matière.
Boukary Daou
06 février 2006.