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Dans une déclaration liminaire, le ministre a donné les raisons de cette satisfaction. Le résultat des négociations de Hong Kong ont fait l’objet d’une déclaration. Selon, le ministre, celle-ci «est un texte de compromis qui marque une évolution importante pour le coton par rapport à la situation de Cancun». C’est le dossier coton qui a focalisé les débats. Et des avancées notables ont été constatées dans son traitement.

Ainsi, concernant les aspects de la question liée au commerce, la conférence a décidé de l’élimination par les pays développés de toutes les formes de subventions à l’exportation pour le coton en 2006. Et déjà, les Etats-Unis se sont engagés à le faire avant le 1er août 2006. La loi serait passée au Congrès et au Sénat. Il ne resterait que la signature du président George Bush.

Les pays développés se sont aussi engagés à accorder un accès en franchise de droits et sans contingent aux exportations de coton en provenance des pays les moins avancés (PMA) à compter du début de la période de mise en œuvre. Quant aux subventions internes à la production du coton qui ont des effets de distorsion des échanges, elles vont être réduites de manière plus ambitieuse que dans le cadre de toute formule générale qui sera convenue. Et ce résultat devrait être mis en œuvre au cours d’une période plus courte que celle qui sera généralement appliquée.

Des avancées ont été également enregistrées par rapport aux aspects relatifs à l’aide au développement de la filière coton. Les membres ont demandé instamment au Secrétaire général de l’OMC «d’intensifier encore ses efforts de consultation avec les donateurs bilatéraux et avec les institutions multilatérales et régionales, en mettant l’accent sur l’amélioration de la cohérence, la coordination et le renforcement de la mise en œuvre et explorer la possibilité d’établir par le biais de telles institutions un mécanisme pour faire face aux baisses de revenus dans le secteur coton jusqu’ à la fin des subventions», rappelé Dr. Choguel Kokalla Maïga.

Il a été également demandé à la communauté des pays développés d’intensifier encore son aide concernant spécifiquement le coton et de soutenir les efforts du Directeur général de l’OMC pour assurer le renforcement de l’efficacité, de la compétitivité dans le processus de production du coton. Pour assurer le suivi du dossier coton, les membres ont demandé au Directeur général de mettre en place un mécanisme de suivi et de surveillance approprié. C’est surtout au niveau des soutiens internes qu’il y a toujours des grincements de dents. Ils seront progressivement supprimés d’ici 2013.

«Le fait que la conférence ait tenu compte du caractère spécifique du dossier coton est une première victoire. Parce que c’était un sujet à Cancun alors qu’il a focalisé les débats à Hong Kong», se satisfait le ministre. Pour le représentant de la Mission de restructuration du secteur coton, M. Tiénan Coulibaly, «la reconnaissance, par des pays comme les Etats-Unis, des effets néfastes des subventions agricoles sur le coton africain est une avancée notable».

Une satisfaction partagée par le représentant de l’Association des producteurs de cotons (APROCO), M. Kefa Diarra. «Ce que nous avons obtenu en Chine n’est pas mal. Nous avions un rôle de pression et nous l’avons joué à fond», dit-il. Après avoir rappelé le rôle personnel du ministre de l’Industrie et du Commerce dans l’obtention des résultats acquis, le PDG de la CMDT trouve qu’ils constituent «une grande victoire». Pour M. Ousmane Amion Guindo, «on ne pouvait pas objectivement obtenir plus que ce que nous avons eus. Les pays incriminés ont d’autres contraintes et ces subventions ne datent pas de maintenant. Nous sommes dans une logique de négociation dont Hong Kong n’était pas la destination finale».

«Il est vrai que le temps presse pour nous, pays en développement producteurs de coton, pour sauver nos filières du naufrage des subventions des pays développés… Mais, il y a aussi la réalité qui veut que les négociations commerciales, mettant en jeu des intérêts divergents des pays, soient une course de longue haleine pendant laquelle les premiers résultats sont engrangés en attendant l’essentiel», renchérit Dr. Choguel Kokalla Maïga. Il faut préciser que l’Assemblée Nationale, l’APCAM et le ministère de l’Agriculture étaient représentés au point de presse par respectivement l’honorable Assarid Ag Ambarcawane, M. Bakary Togola et Dr. Mamadou Kébé.

En attendant cet «essentiel», le pays doit se donner les moyens de mobiliser les gros investissements dont il a besoin pour transformer sur place plus de coton afin de générer de plus de valeur ajoutée.

Moussa Bolly

07 février 2006.