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Le ministre de la Justice a demandé des résultats tangibles notamment dans le dossier de l’agression du président de la République par intérim et dans l’affaire des bérets verts-bérets rouges

La Conférence annuelle du Parquet a entamé ses travaux hier à l’Institut national de formation judiciaire (INFJ) « Maître Demba Diallo » à Bollé, sous la présidence du ministre de la Justice Malick Coulibaly. C’était en présence du directeur général de l’INFJ, Modibo Konaté et du premier responsable de l’administration de la justice, Mahamadou Magassouba.

Le directeur national des Affaires judiciaires et du Sceau, Mamadou Tidiane Dembélé, le secrétaire général du ministère de la Justice, Djibril Kané, et plusieurs autres responsables des questions judicaires étaient également présents.

La Conférence du Parquet est une réunion qui regroupe le ministre de la Justice, les procureurs et leurs substituts afin d’apporter à la justice de notre pays le souffle nouveau dont elle a besoin pour être à hauteur de mission.

Dans son allocution introductive, le ministre Malick Coulibaly a estimé que la Justice devait être une étoile. Ainsi à la manière de l’étoile qui ne brille que lorsqu’il fait nuit, la justice est plus visible lorsque les ténèbres l’ont emporté, a-t-il expliqué. C’est pourquoi un meilleur accomplissement du service public de la justice exige un pacte de confiance sans faille entre le citoyen et la magistrature du ministère public. Ce pacte, hélas, est aujourd’hui en péril. S’est instillé un terrible venin : celui de la suspicion, suspicion sur notre liberté de conscience, suspicion sur les motifs et mobiles de nos décisions d’action publique dans les affaires sensibles en raison des personnalités ou intérêts en cause, a constaté le Garde des Sceaux.

Afin de restaurer la confiance et l’estime perdues par le monde judiciaire, le ministre a instruit certaines règles et directives ainsi qu’une feuille de route aux responsables de la justice. La feuille de route s’articule autour de la garantie effective des droits et libertés des personnes, la lutte contre l’insécurité foncière, contre l’insécurité routière, contre la corruption, la délinquance financière et l’impunité.

Malick Coulibaly a par ailleurs exigé des magistrats des résultats tangibles dans les dossiers des agressions du président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, de nos confrères Saouti Haidara et Abdrahamane Kéita, ainsi que de l’affaire dite de bérets rouges et bérets verts, et des morts survenues lors d’une fusillade sur le campus universitaire. Dans tous ces dossiers et autres, il a souhaité le courage et la détermination de faire triompher la vérité. « Nul innocent ne doit souffrir de notre frilosité. Nul coupable ne saurait bénéficier de notre inaction. Nous n’avons pas le droit de faillir, car le Mali et le monde nous regardent », a averti Malick Coulibaly. Le ministre de la Justice a enfin félicité les nouveaux promus dans leurs fonctions de chef de parquet.

Adjaratou Dembélé

L’Essor du 12 oct 2012