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Dans le cadre de la dixième conférence des ambassadeurs et consuls généraux du Mali, les diplomates étaient conviés à réfléchir sur les grandes lignes de l’action extérieure de l’Etat et la mise en œuvre des nouvelles priorités fixées par le président de la république à notre diplomatie à l’orée du troisième millénaire.

A la cérémonie d’ouverture des travaux, Moctar Ouane, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a indiqué que grâce aux efforts conjugués de tous, le Mali est aujourd’hui une voix qui compte, une voix respectée et écoutée sur la scène internationale.

Mieux, il a estimé que le pays est devenu un acteur incontournable d’une Afrique déterminée à relever les défis multiples d’un monde en pleine mutation et à prendre en main sa propre destinée. « L’estime et la considération dont jouit notre pays, ces dernières années lui ont permis d’assumer d’importantes responsabilités internationales et régionales« , a-t-il indiqué.

Le ministre des affaires étrangères a rappelé l’organisation réussie du 6ème sommet des leaders et chefs d’Etat de la communauté des Etats Sahélo-sahariens (CEN-SAD) tenue à Bamako en mai 2004 et du 23ème sommet Afrique-France.

Il a mis un accent particulier sur la confiance que la communauté des démocraties a placée en notre pays en lui confiant sa présidence pour le biennum 2005-2007. Se fondant sur cette vision du président de la république, le ministre a rappelé les priorités de notre politique extérieure.

Il a indiqué que la diplomatie malienne sera plus présente sur le terrain économique, en appui aux initiatives du secteur privé, et amplifiera la recherche de partenaires stratégiques et financiers pour des projets d’envergure.

Pour prendre en charge tous les défis qui se présentent à notre diplomatie, la conférence a mis en place deux ateliers. Le premier, relatif aux orientations de la politiques étrangère du Mali, a traité des thèmes suivants : la mobilisation des financements extérieurs, l’appui au secteur privé, l’action culturelle internationale du Mali, l’encadrement des maliens de l’extérieur dans le processus de développement du Mali, la présence malienne dans les organisations internationales.

Le deuxième atelier, qui a porté sur le renforcement des capacités de l’outil diplomatique, a pris en charge les thèmes relatifs à la restructuration du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, la relecture de la carte diplomatique et la relecture du statut particulier des fonctionnaires du cadre des Affaires étrangères.

Aide publique au développement

Sur le thème de la mobilisation des financements extérieurs, l’ambassadeur Ibrahim Bocar Ba a articulé son intervention sur trois points : les lignes directrices de la politiques du gouvernement dans le domaine de la mobilisation des ressources extérieures, le rôle et les responsabilités des différents acteurs et l’expérience de mission de Bruxelles.

De son côté, Cheick Oumar Cissoko, ministre de la Culture est intervenu sur l’action culturelle internationale du Mali. Selon lui, la culture est un facteur de développement économique, de stabilité et de sécurité qui permet une meilleure lisibilité de la politique extérieure du Mali.

Le ministre de la Culture a indiqué que l’Afrique doit comprendre qu’il existe une économie de la culture qui génère beaucoup de ressources et d’emplois. Se fondant sur une étude du CNUCED, Cheick Oumar Cissoko a indiqué que la culture contribue pour 50 milliards de F Cfa au produit intérieur brut du Mali.

Cependant, il a estimé que cette économie a besoin d’être structurée et requiert de ce fait une plus grande professionnalisation du secteur.


Les 4 millions de Maliens de l’extérieur au centre du développement

Le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Oumar Hamadoun Dicko, est intervenu sur le thème de l’encadrement des maliens de l’Extérieur dans le processus de développement du Mali.

Il a rappelé que le Mali est un vieux pays de forte tradition d’émigration et d’immigration dont les causes sont à la fois internes et externes. Le ministre a estimé que les 4 millions de migrants maliens disposent des atouts en termes de participation au processus de développement du pays.

Ce sont : les transferts considérables de fonds vers les pays d’origine, les compétences techniques acquises à la faveur de la connaissance et de l’expérience accumulée dans les pays de résidence, au sein des organisations internationales ou dans les entreprises publiques et privées.

Il a aussi estimé que l’implication de la diaspora dans le processus de développement du Mali se traduit également par : la défense d’intérêts de groupements du pays d’origine dans les pays d’accueil, le renforcement des échanges commerciaux entre les pays d’origine et pays d’accueil, le programme TOKTEN, le co-développement et la coopération décentralisée.

Il a surtout évoqué la possibilité pour la diaspora malienne de contribuer à la mise en œuvre du NEPAD dans des domaines tels que la recherche, l’éducation, l’agriculture et la mobilisation de l’épargne.

L’ambassadeur Moussa Makan Camara a présenté le thème sur la présence malienne dans les organisations internationales. Il articulé son intervention autour des points suivants : la politique multilatérale du Mali, l’état des lieux de la présence du Mali dans les organisations internationales et les perspectives de renforcement de la présence du Mali dans les organisations internationales.

S’agissant de la politique multilatérale du Mali, il a indiqué que le fondement juridique de l’appartenance du Mali aux organisations internationales est consigné dans la constitution qui prévoit l’abandon partiel ou total de sa souveraineté au profit d’une entité africaine plus vaste et plus viable.

Selon lui, la finalité de cette politique multilatérale revêt deux aspects que sont la coopération et l’intégration. En ce qui concerne l’état des lieux de la présence du Mali dans les organisations internationales, M. Camara a mis en exergue les efforts louables faits par le pays pour faire prévaloir sa vision et sa volonté de renforcer l’intégration économique.

Abordant les perspectives du renforcement de la présence des maliens dans les organisations internationales, il a indiqué que celles-ci doivent s’inscrire dans le cadre des principes que sont : le respect des équilibres régionaux et linguistiques lors des recrutements, la présentation d’une candidature en adéquation avec le profil souhaité, l’obligation pour le Mali d’être à jour de sa contribution dans certaines organisations internationales.

Dans le souci de doter notre pays d’un outil diplomatique performant, les diplomates ont ouvert la réflexion sur la restructuration du ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale, sur la relecture de la carte diplomatique et du statut particulier des fonctionnaires du cadre des affaires étrangères.

La restructuration et les différentes relectures ont été admises par l’ensemble des diplomates présents.

Assane Koné

02 mai 2006.