Ce sont des ministres du commerce du monde entier, des représentants d’ONG, de la Société civile soit, au total 6 000 délégués, 2 000 représentants et près de 4 000 journalistes qui se sont retrouves à Hong Kong.
Dans son discours d’ouverture, le Directeur Général de l’OMC, M. Pascal Lamy, a tenu à rappeler que l’OMC est : “un système assez complexe, avec ses idiosyncrasies, ses forces et ses faiblesses, son actif et son passif “ Et d’ajouter: “Même si elle est célèbre dans le monde entier, l’OMC est une toute petite entreprise: son budget pour 2006 n’est que de 140 millions de dollars EU – cinq fois moins que le budget d’une autre organisation internationale – la FIFA – la Fédération internationale de Football Association, par exemple (700 millions de dollars EU)…”
Je devrais certainement faire appel à votre magie pour voir si nous pouvons donner un moteur plus puissant à la voiture qu’est l’OMC, voiture qui devient de plus en plus grande et qui compte deux nouveaux passagers, l’Arabie Saoudite et les Tonga.
Selon, lui la vraie magie lors de ces négociations, c’est d’obtenir des résultats où tous les participants sont vainqueurs, où tous peuvent déclarer avoir gagné.
En s’adressant aux délégués, il les a exhortés à prendre un risque.
Un – risque calculé – qui donnera une chance d’avoir des règles améliorées, des conditions plus égales, un commerce libre et équitable.
En somme, la meilleure chance pour le développement, élément central du Cycle de Doha.
Pour Hong Kong, le message de Pascal Lamy, à l’endroit des délégués est
clair:
“En l’absence de baguette magique, je ne peux vous donner qu’un conseil:
soyez ouverts, soyez téméraires, soyez courageux. Entrez dans l’antre du tigre et quittez Hong Kong en serrant un prix dans vos mains – l’assurance que le Cycle de Doha pour le développement a une vraie chance de connaître une issue heureuse”.
Il s’est inspiré d’un proverbe populaire chinois : “si vous n’entrez pas dans l’antre du tigre, comment pourrez-vous prendre son petit?” autrement
dit: ne rien tenter, c’est ne rien gagner.
La conférence de Hong Kong était censée, à l’origine, lever les derniers obstacles à un accord sur le « cycle de Doha », lancé voici quatre ans. Les
148 pays représentés à Hong Kong espèrent toujours parvenir d’ici la fin
2006 à un accord sur la libéralisation mais ils demeurent fortement divisés sur l’ouverture du secteur agricole, des services et des biens manufacturés.
L’Union européenne fait l’objet d’intenses pressions pour aller, en matière de réduction des droits de douane sur les produits agricoles, au-delà de ses propositions actuelles. Elle refuse toute concession en l’absence d’engagements des pays en développement à ouvrir leurs marchés aux produits industriels.
Des sud-coréens manifestent
Christine Lagarde, ministre française déléguée au Commerce extérieur, dont le pays fait souvent figure de « coupable » en matière de commerce agricole international, s’est employée à son arrivée à Hong Kong à recadrer le débat.
Selon elle, il est temps que les principaux pays de l’UE cessent de cacher leur jeu et affichent clairement leur souhait de voir la conférence de Hong Kong réussir. Elle a demandé aux pays en développement d’accepter de discuter des produits industriels et des services.
Peter Mandelson, commissaire européen au Commerce, s’est efforcé lui aussi de détourner l’attention des agriculteurs européens, disant à la chaîne LCI que l’on ne pouvait parvenir à un accord en se bornant à placer l’agriculture au centre des débats.
Des milliers de manifestants altermondialistes ont prévu de défiler dans les rues de Hong Kong tout au long du déroulement de la conférence.
Plus de 1 000 Sud-coréens ont convergé mardi vers le parc Victoria en déployant des banderoles hostiles à l’OMC et en portant un faux cercueil censé symboliser la mort de cette organisation. « A bas, A bas l’OMC! », scandaient-ils. Pour bon nombre, il s’agissait d’agriculteurs et de pêcheurs venus clamer leur hostilité à toute baisse des subventions et des droits de douane, qui, selon eux, risque d’exposer des secteurs protégés de longue date aux rigueurs de la concurrence internationale.
Les forces de police sont restées à distance. Au total, Hong Kong a mobilisé 9 000 agents pour éviter toute répétition des violences qui avaient entaché les précédentes réunions de l’OMC, à Cancun et à Seattle.
Cette sixième conférence de l’OMC, est consacrée à la libéralisation des échanges, pendant que des manifestants altermondialistes se rassemblent dans les rues de la ville en souhaitant l’échec de leurs discussions.
Almahady Moustapha Cissé
Envoyé spécial à Hong Kong (Chine)
Le Mali à Hong Kong
La délégation malienne est composée du ministre du Commerce et de l’Industrie Choguel Kokalla Maiga, de M. Assarid Ag Imbarcaouane, deuxième Vice Président a l’Assemblée Nationale, de M. Tienan Coulibaly de la mission de restructuration du secteur coton, de M. Ibrahim Bocar Bah, Ambassadeur du Mali en Belgique.
Choguel a surpris les africains à Hong Kong
Lors de la journée de mobilisation sur le coton, tenue le lundi 12 en prélude à la conférence, le Ministre Choguel Maiga, bien que présent, s’est emmuré dans un silence total.
Interpellé sur son silence pendant cette conférence qui a duré plusieurs heures, le ministre Choguel Kokalla Maïga devait laisser entendre : “A ce stade des débats je n’ai rien à dire. Les positions des quatre pays (Ndlr : membres de l’Initiative sectorielle sur le coton) sont unanimement connues et largement diffusées par les médias.
Il s’agit de la suspension des subventions aux producteurs américains de coton. Donc, lorsque le moment arrivera, je parlerai”.
Pour certains membres de la société civile africaine, il s’agit là d’une “mauvaise stratégie. Dans ces conditions, il vaut mieux être ailleurs qu’autour des tables d’échanges”, a-t-on reproché au ministre malien.
Par contre, celles qui se sont plutôt illustrées à cette occasion restent la ministre tchadienne du Commerce et de l’Industrie, Mme Ngarmbatina Odjimdeye Soukate et la ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion de l’emploi du Bénin, Mme Massiatou Latoundji Lauriano.
14 décembre 2005.