» Nous avons la mission d’exploiter les données issues des différentes commissions administratives afin de confectionner le fichier électoral. Au regard de la loi, nous ne pouvons rien changer même la moindre erreur. Nous saisissons les données telles qu’elles sont. Mais avant, nous vérifions leur conformité vis-à-vis des dispositions de la loi électorale en la matière. C’est pourquoi, nous avons rejeté certains tableaux rectificatifs de Prétoria, Suisse, Diré et Mahina « . C’est en ces termes que le Délégué Général aux Elections, le Colonel Siaka Sangaré s’est exprimé face à la presse, au cours du débat, organisé par Médiat 7, hier, mercredi 31 janvier, au siège de l’U.J.A.O, sis à Hamdallaye ACI
Présidé par Ibrahim Famakan Coulibaly de l’Union des Journalistes Ouest Africains (U.J.A.O) Médiat 7 a organisé au siège de cette association une conférence débats sur le processus d’élaboration du fichier électoral. Le Délégué Général aux Elections, le Colonel Siaka Sangaré était l’unique conférencier. Ce dernier a d’abord expliqué les missions et l’organisation de la Délégation Générale aux Elections(D.G.E) qu’il conduit.
Ainsi, on retient que cette structure créée à la suite de l’adoption de la loi électorale du 12 janvier 2002 a pour mission d’élaborer et de gérer le fichier électoral, de confectionner et d’imprimer les cartes d’électeurs et de procéder au partage équitable des fonds alloués au financement public des partis politiques.
Dans son organisation, la D.G.E comprend deux bureaux et une cellule : le bureau du fichier électoral et de la documentation, le bureau du financement public des partis politiques.
Le Colonel Sangaré a ensuite expliqué le processus d’élaboration du fichier : » ce sont les commissions administratives, composées des représentants des partis politiques qui élaborent les listes électorales commune par commune à travers des tableaux rectificatifs sur lesquels il y a les inscriptions, les radiations et même les corrections.
Ces documents sont transmis au ministère en charge de l’Administration territoriale et des Collectivités locales. Lequel l’achemine à la D.G.E auprès de la commission de dépouillement et de réception, formée d’agents de cette structure et de l’administration. A partir de ce moment là notre mission commence. Il s’agit d’exploiter ces données pour la confection du fichier électoral. Au regard de la loi, nous ne pouvons rien changer même la moindre erreur. Nous saisissons les données telles qu’elles sont. Mais avant, nous vérifions leur conformité vis-à-vis des dispositions de la loi électorale en la matière. C’est pourquoi, nous avons rejeté certains tableaux rectificatifs de Prétoria, Suisse, Diré et Mahina. Au moment où je vous parle, près de 150 agents de saisie et vérificateurs sont à pied d’œuvre « .
Les documents concernés seront retournés là où ils ont quitté et si dans un bref délai, ils n’ont pas été revus et corrigés conformément à la loi, ils ne seront pas pris en compte dans le fichier électoral.
A la question de savoir les raisons de l’invalidation de ces tableaux rectificatifs, autrement dit des listes électorales, le Colonel Siaka Sangaré a répondu qu’au niveau de Prétoria et de la Suisse, il y a une absence totale de signatures ou des signatures anonymes.
A Diré, dans la commune de Kondé, sur tout un tableau, rempli de nouvelles inscriptions, les dates de naissance de tous les intéressés ne figurent point sur le document. A Mahina ce sont 18 tableaux rectificatifs qui ont été annulés pour défaut de numéro d’identification.
En outre, le Colonel Sangaré estime que le 1,3 milliard de nos francs qui a été alloué à sa structure est suffisante pour remplir décemment sa mission. Seulement voilà : l’argent tarde à tomber dans les comptes de la D.G.E, alors que les agents de saisie qui travaillent de nuit comme de jour depuis deux semaines attendent impatiemment leur paie.
A la question de savoir combien d’électeurs seront conviés aux urnes le 29 avril prochain, le Délégué Général aux Elections n’a pu donner de chiffres exacts quand bien même le secrétaire général du département, Mamadou Babou Traoré avait annoncé, il y a deux semaines 6, 8 millions d’électeurs. Cependant le Colonel Sangaré dit avoir lancé une commande de 7,2 millions de cartes d’électeurs. Celle-ci seront semble t-il disponibles avant la fin du mois de février.
Rappelons qu’en 1992, l’électorat pour la présidentielle était de 4.778. 954. En 1997, il était de 5.830.824 et 5.746.202 en 2002. C’est dire qu’entre 1997 et 2002, l’électorat a diminué et que de cette date a aujourd’hui, il prend l’ascenseur soit environ 7 millions d’électeurs à en croire le ministère en charge d’organiser les élections.
Précisons enfin que le nombre de l’électorat pour la présidentielle est différent de celui des législatives dans la mesure où les Maliens de l’extérieur ne votent pas pour cette dernière élection. A suivre
Chahana TAKIOU
1er février 2007.