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A la date du 1er mai plus de 8 563 dossiers de candidatures ont été enregistrés pour les 100 places reparties entre les 9 corps à concourir.
Il y avait affluence hier à la direction de la nouvelle École nationale d’administration (ENA) à l’ACI 2000. Cette mobilisation exceptionnelle s’explique par le fait que c’était le dernier jour de dépôt de dossiers de candidatures pour le concours direct d’entrée à l’ENA.

jpg_concours-ena.jpgSoumaïla Coulibaly et Papa Touré, tous deux détenteurs d’une maîtrise en droit privé ainsi que Mme Sissoko Aminata Sangaré avec sa maîtrise en gestion figuraient parmi les nombreux candidats venus déposer leurs dossiers. Ces jeunes diplômés ont un seul objectif : entrer à l’ENA avec le titre de fonctionnaire.

Pour y parvenir, nos interlocuteurs se disent psychologiquement prêts à affronter les épreuves qui se dérouleront les 22 et 23 mai prochain dans le centre unique de Bamako. « J’ai fait beaucoup de concours et je voudrais que ça marche pour moi cette fois-ci », dit avec le sourire Mme Sissoko Aminata Sangaré. Papa Touré ne sera heureux que lorsqu’il intégrera la fonction publique cette année. « Je me débrouille actuellement dans le secteur privé, mais j’aimerai faire ce concours pour entrer dans la fonction publique qui est pour moi une garantie sûre », raconte-t-il.

Mme Sissoko Aminata Sangaré qui chôme depuis deux ans souhaite devenir inspectrice des douanes. Le jeune Soumaïla Coulibaly et Papa Touré souhaitent, eux, devenir inspecteurs des impôts. La direction de l’ENA a enregistré à la date du 1er mai plus de 8 563 dossiers de candidatures pour les 100 places reparties entre les 9 corps à concourir.

Le corps d’inspecteurs des douanes a enregistré à lui seul plus de 1900 dossiers de candidature. Les corps d’inspecteurs des finances, de conseillers des affaires étrangères et d’inspecteurs des impôts ont enregistré respectivement 1352, 1204 et 1201 dossiers de candidatures. La situation des autres corps est la suivante :

administrateurs du travail et de la sécurité sociale (1153 candidatures), administrateurs civils (612 candidatures), planificateurs (825 candidatures), inspecteurs du trésor (154 candidatures), inspecteurs des services publics (162 candidatures).

Le prochain travail de la direction de l’établissement consiste à examiner ces différents dossiers. « Les dossiers seront contrôlés minutieusement. Un dossier sera rejeté lorsqu’il comporte un faux document ou un document falsifié comme un faux diplôme ou une date de naissance falsifiée. À la fin de ce travail, nous allons publier une liste de dossiers acceptés et une autre liste de dossiers rejetés », annonce le secrétaire général de l’ENA, Seydou Mallé.

Le directeur général de l’ENA explique, pour sa part, le déroulement du concours et les dispositions prises pour garantir sa transparence. Selon Fousseyni Samaké, des mesures sont prévues pour assurer le bon déroulement de ce concours.

L’une de ces mesures est l’apposition de la photo du candidat sur la fiche d’inscription. La photo figurant sur la pièce d’identité de celui-ci sera comparée à celle apposée sur la fiche d’inscription le jour du concours. Cette mesure, espère le directeur général de l’ENA, permettra d’empêcher une personne de venir composer à la place d’un candidat. Mais l’innovation majeure est que, pour la première fois, un jury indépendant de 11 membres est mis en place pour superviser ce concours du début jusqu’à la proclamation des résultats.

Ce jury va aussi établir le barème de correction, surveiller les corrections proprement dites ainsi que les saisies de notes. C’est lui également qui proclamera les résultats. Autre innovation importante : toutes les copies feront l’objet d’une double correction. Si un écart de 4 points apparaît entre la première et la deuxième correction d’une copie, celle-ci est soumise à une troisième correction. Des dispositions sont aussi prévues le jour des épreuves : une fois que le sujet est distribué, aucun candidat ne sera autorisé à accéder à la salle et quelque soit le motif de retard invoqué.

Aussi pendant la première heure du déroulement de l’épreuve, il est interdit à tout candidat de sortir de la salle. Le directeur général de l’ENA avertit : tout candidat pris en fraude ou tentative de fraude, sera exclu immédiatement. Le jury peut décider que ce candidat fraudeur ne soit plus jamais autorisé à se présenter à un concours d’entrée à l’ENA.

Toute marque ou signe sur une copie d’examen est cause de disqualification du candidat. Ce règlement rigoureux sera affiché devant chaque salle de concours. « Il faut que tous les Maliens sachent qu’on a mis en place toutes ces dispositions pour assurer la transparence, la régularité dans le déroulement des épreuves afin que nous ayons en fin de compte des résultats incontestables en termes d’équité, de traitement entre tous les candidats », a indiqué Fousseyni Samaké avant de préciser que, dans chaque corps, le candidat composera dans trois épreuves dont deux techniques.

Madiba Keïta

L’Essor du 04 Mai 2010.